Sujet: How not to be seen [pv Goaty Boop] Mer 13 Avr - 17:41
Présentation
S’occuper d’un entrainement, voilà une idée bien saugrenue. Des bleusailles en quête d’aventures, d’une gloire incertaine, d’un prestige pavé de malheurs. La caserne du district n°13 avait rassemblé les nouvelles recrues prêtes à l’initiation en extérieur, bien loin des commodités certes militaires, mais toutefois existantes comparées aux aléas du bivouac. On manda tout d’abord un instructeur connaissant le terrain, un habitué des voyages, un vagabond de grand chemin. Bien entendu, la rigueur militaire ne serait pas de la compagnie, à quoi bon s’en tenir aux redondantes pratiques hiérarchiques vieillottes alors que vous êtes en train de vous faire pourchasser par une créatures informes, grotesques, puantes, avec l’indéniable envie de vous occire en en-cas du midi, ou simplement par plaisir.
Coureur de campagne depuis plusieurs années, l’étalon de cendre à la crinière nouée en catogan, au regard fouineur, et à l’esprit aux karlembours. Saisit l’occasion d’échapper aux obligations ministérielles fortes passionnantes surtout en temps de crise où vous avez l’impression d’être le seul à ne pas se tourner les fers, excepté lorsque vous optez pour un discret roupillon. Prenant ses congés sans pour autant prévenir, le terrestre se rendit à la caserne en compagnie de son animal auquel il préparait une petite surprise.
Dans l’enceinte du fort urbain, un petit groupe de recrue patientait alignés tels des flamands rose. Il y avait un pégase très jeune qui arrivait sur ses 18 ans répondant au nom de Skuppy Mac Flowdy, une jeune chèvre grise nommée Goaty Boop, une griffonne atteinte de strabisme, Lepsog Dell’hiron. Et une saddle plutôt tête en l’air. Un mage, une forgeuse, deux traqueuse sans familiers, une troupe hétéroclite vissée en rang d’oignons sur la terre tâchée de cendres et froides. Qu’avait-il à leur dire réellement ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’il devait se préparer à une voyage assez long dans des conditions relatives à celle laissées par l’éruption.
« Je tiens tout d’abord à vous prévenir que je ne suis ni un gradé, ni même un quelconque participant aux pérégrinations artistico-militaire. Je vous demande juste pour demain de préparer un paquetage devant contenir au minimum un outre de trois litre d’eau, une paillasse, une douzaine de rations, une petite pelle-pioche, une petite hachette et un masque à gaz. Sans oublier bien sûr les armes respectives de chacun. Le reste de l’équipement est à compléter par vos soins, mais prenez garde à ne pas vous encombrer. Le rendez-vous est demain 6h à l’auberge du griffon myope. Bonne journée et à demain. » Conclu le terrestre en tournant des fers. Une intervention brève et rapide.
« Ce sont de nouveaux tas de viande ? » Demanda la bête.
« Bientôt, bientôt… Disons que j'ai l'impression de connaître la chèvre, enfin bref... » Répondit l’étalon appréhendant les déboires liés à cette pauvre femelle.
La luminosité aurait-dû normalement augmenter petit à petit avec le lever du jour. Mais le nuage opaque, ou le grand Smogogo cachait l’astre de feu. La troupe entra et ainsi équipé, ils prirent tous le chemin de la gare centrale d’où partait le train pour Gallophrey. La voie avait été déblayée durant la nuit et le voyage se passa sans encombre. Sans tergiversation, la troupe se regroupa à l’extérieur de la cité vers les dépôts, là où partent les caravanes. À Sanddust, ils refirent leurs réserves d’eau et de nourriture avant de prendre le chemin vers Firelight Woods, le terrain d’entrainement. À l’approche du Royaume Changeling, le trajet se fit en parallèle de la route. La forêt dense et grise autrefois luxuriante avait l’air d’avoir bien pris lors de l’éruption, en même temps l’orée bordait le volcan, jusqu’où avait-elle brulé ?
La troupe avait enfilé ses masques pour certain, d’autre restait un simple foulard autour de la gueule. La cendre crissait dans un velouté de poussière à chaque pas, les branches secouées lâchaient un léger nuage grisâtre. Elle s’accrochait aux poils et aux plumes, les vêtements et l’équipement ne se distinguaient plus. La troupe était composée de six masses grisâtres toussotant et râlant. Le sillon laissé était camouflé par le poney de queue, le guerrier et sa bête en tête se dirigeait selon une carte qu’ils établissaient au fur et à mesure, regardant tantôt des repères ou bien en observant la cime des arbres. Personne bien entendu n’avait accès au croquis sommaire. Au bout de trois heures de marche, le chef somma l’arrêt. Chacun pu poser son paquetage et se débarbouiller un peu. Après un rapide dépoussiérage et deux gorgés d’eau plus tard, le terrestre enleva son masque rappela la troupe.
« Bon, je doute que vous ne soyez pas au courant de là où nous sommes. Voici Firelight Woods, la plus grande et la plus dense forêt de tout Equestria, même si elle paraît un peu grise pour le moment. Comme vous l’avez deviné nous sommes en plein territoire changeling, si nous avions continué encore sur la route nous serions arrivés à la Brèche chez Chrysalis. Ce n’est pas une mauvaise bougresse mais il vaut mieux ne pas trop la titiller. » Annonça le guerrier.
Il est vrai que quitte à faire un entrainement, autant qu’il soit instructif et qu'il vaille le coup.
« Pour ceux qui aurait oublié, je me prénomme Karl Tirecorde et voici Pupuce, une saloperie que je vous déconseille de croiser. »
« Merci Tas de viande » Répondit l’animal.
« Mais de rien cher ami. » Rétorqua le terrestre. De retour à l’assemblée il reprit son briefing « Je lis sur vos mines désabusées la question de qu’est-ce que l’on vient foutre ici même ? Un entrainement bien sûr mais pas n’importe lequel, plutôt que m’adresser aux seuls individus arborant les même classes que les miennes, j’ai préféré faire vous préparer un exercice qui va vous être utiles dans de nombreuses situations. Comme vous voyez le cadre est assez dense et homogène, des arbres dans de belle nuances de gris. Je dirais même qu’il y a plus de cinquante nuances de gris. Passons, l’entrainement a pour thème le camouflage et la discrétion en territoire sauvage. J’ai trouvé comme joli nom : How not to be seen, je vous laisse chercher ce que cela veut dire. »
S’éloignant de quelques mètres vers les fourrés, l’instructeur passa derrière quelques branches sans se cacher intégralement.
« Vous devrez apprendre à vous camouflez, que ce soit pour vous dissimulez, échapper à d’éventuels poursuivants, l’interception dans une embuscade. De même qu’en apprenant à vous cacher vous devrez apprendre à repérer les autres en recherchant certain signe. »
Le guerrier ressortit de sa sommaire cachette.
« Bien sûr, je ne pense pas que cela convienne à tous, mais je me voyais mal enseigner la magie. La nature est assez dense pour que vous intégriez les bases et nous permettre de rester tranquilles, néanmoins nous sommes toujours chez les Changelings et je vous recommande la plus grande prudence. Pour l’heure nous allons édifier un bivouac, l’exercice commencera demain matin. Si vous avez des questions n’hésitez pas à venir me voir. Et dernière chose, tâchez de ne pas vous faire remarquer. » Conclu le terrestre avant de tourner les sabots.
L’étalon laissant sa troupe prendre du repos remarqua son félin plié de rire une patte devant la gueule après le discours du l’instructeur d’opérette.
« Qu’est-ce qu’il y a toi ? » Lui lança-t-il directement.
« Tu as de la chance que le ridicule ne tue pas. » Piqua le félidé.
Le terrestre haussa des épaules en soupirant avant de déballer son paquetage.
Sujet: Re: How not to be seen [pv Goaty Boop] Ven 15 Avr - 23:37
Goaty était arrivée depuis maintenant un petit moment en territoire chaotique. Elle avait fait quelques rencontres. Des bonnes comme des mauvaises. Elle galérait toujours un peu pour avoir assez d’argent pour vivre tranquillement malheureusement, et elle devait laisser de côté son rêve pour se contenter de petits boulots trouvés à droite et à gauche. Elle avait fait serveuse, chèvre de ménage, et même foal-sitter. Et puis un jour elle avait vu une annonce de recrutement. Il s’agissait d’une mission en extérieur, pour laquelle une formation serait prévue, rémunérée elle aussi. Goaty resta quelques minutes à lire la petite annonce, lorsque quelqu’un arriva derrière elle et s’adressa à elle.
« Alors petite, intéressée ? »
La chèvre se retourna pour faire face à celui qui venait de lui parler. Elle reconnut à la tenue un militaire, ou quelque chose de similaire. Il était en tous cas un sportif, ça se voyait à ses muscles bien dessinés. Et sa crinière coupée à ras lui donnait un air sérieux et protocolaire. Il lui fit un sourire qui à cause de son look semblait être celui d’un requin, et elle le lui rendit avant de lui répondre.
« Ben pourquoi pas oui. Vous pensez que j’en serai capable ? »
L’inconnu, qui était en fait le chef de la caserne du district 13, la jaugea du regard quelques secondes à peine, remarquant les sacoches en cuir qu’elle portait sur les flancs, possédant diverses poches en tous genre. Elle semblait plutôt organisée, et elle avait l’air aussi d’être motivée par l’aventure évoquée par l’affichette.
« Inscrivez-vous et vous verrez. Dans le pire des cas vous aurez eu un entraînement, ça vous sera toujours utile. Pour la suite on verra après l’entraînement. »
Goaty signa donc sur la petite feuille et revint le lendemain, à l’heure indiquée, pour découvrir ses compagnons d’aventure. Elle était apparemment la seule représentante de son espèce. Elle discuta un peu avec le seul mâle de leur petit groupe en patientant. Il était visiblement stressé. C’est son père qui l’avait poussé à s’inscrire, et il n’était pas sur d’être à la hauteur. Goaty le rassura un peu en lui expliquant qu’elle-même n’y connaissait rien et qu’il n’y avait pas de raison qu’il n’y arrive pas. Mais leur discussion fut rapidement interrompue par l’arrivée d’un Poney assez trapu, à la robe grise et au crin brin. Mais l’attention de Goaty ne s’arrêta pas très longtemps sur l’équidé. En effet une créature le suivait de près. Une créature qu’elle n’avait encore jamais vue et qui semblait dangereuse. Sa démarche était féline, mais ça n’avait rien d’un chat. Déjà la bête faisait bien deux fois la taille de Goaty, et des espèces de tentacules semblaient flotter au-dessus d’elle. La chèvre frissonna et dû secouer la tête pour être sûre d’avoir bien vu ce qu’elle croyait voir. Mais la bête était toujours là. Son pelage sombre semblait avaler la lumière. Elle restait pourtant bien sagement derrière le terrestre qui avait commencé à leur parler. Goaty se rendit compte que tout à son observation du félin, elle n’avait rien écouté. Elle se sentit coupable et se demanda si elle avait raté quelque chose d’important. Sans plus attendre elle essaya d’ignorer la créature sombre qui prenait tout l’espace et écouta les consignes concernant le paquetage qu’ils devraient préparer.
Il lui sembla reconnaître l’étalon qui donnait les consignes, mais elle n’en était pas certaine, et avant qu’elle n’ait eu le temps de confirmer son impression il fit demi-tour et les laissa seuls, entre nouvelles recrues. Goaty fit un petit sourire à Skuppy qui semblait de plus en plus paniqué, et lui répéta les différents objets à ne pas oublier. Le rendez-vous était à l’auberge du griffon myope. Goaty n’avait pas encore prévu où elle dormirait, puisqu’elle ne savait pas si l’entraînement démarrerait tout de suite ou non. Elle décida donc de prendre une chambre là-bas, pour être déjà sur place. Elle passa la journée à récupérer les différents objets dont elle avait besoin. Elle n’avait pour arme que sa lame habituelle. Celle qu’elle gardait presque toujours sur elle et qu’elle avait forgée avec son père. Elle se demanda si il lui en faudrait une autre, mais décida qu’elle n’aurait pas le temps d’en choisir une qui lui convienne vraiment. Elle prit l’initiative de se faire une cape étanche, munie d’une capuche suffisamment grande pour y passer ses cornes, avec un intérieur fourré de matière polaire pour se tenir au chaud. Leur mission d’entraînement se déroulerait visiblement dehors, et Goaty avait déjà testé lors de son voyage vers les terres chaotiques. Le nuage de cendre avait fait chuter la température bien en-deçà des normales de saison. A l’heure du rendez-vous Goaty rendit les clés de la chambre et rejoint les autres devant l’auberge.
Le voyage se fit au départ dans le silence, les recrues étant encore ensommeillées. Puis l’excitation les gagna un peu, et certains commencèrent à parler entre eux. Mais le froid et la cendre rendaient difficile la communication. Goaty quant à elle, n’était pas d’humeur à bavarder. Elle avait comprit rapidement où il se rendait, pour la simple et bonne raison qu’elle avait parcouru ce chemin en sens inverse à peine une semaine auparavant. Elle avait mis son masque et rabattu sa capuche, et elle marchait au même rythme que les autres. Mais son esprit était ailleurs. Elle stressait un peu. Si ils se rendaient sur ses terres natales, ça pouvait être un problème. Goaty ne savait pas si elle devait informer le poney de tête de son bannissement ou si il ne valait mieux pas. La bête qui allait et venait autour de lui n’aidait pas la petite chèvre à prendre son courage à deux sabots et à raconter sa vie à l’instructeur. Lorsqu’enfin ils s’arrêtèrent, Goaty eu la confirmation qu’ils se trouvaient bel et bien sur les terres Changelings. Et elle se rendit compte du même coup qu’il était un peu tard pour parler à Karl de son petit souci. De toute façon il n’y avait pas vraiment de risque qu’ils croisent quelqu’un par ici, en pleine forêt. Elle ne risquait probablement pas d’attirer l’attention sur elle. Elle garda donc le silence et écouta les explications de leur instructeur. Ils allaient apprendre à se camoufler et à repérer d’éventuels ennemis. C’était plutôt chouette. Goaty ne voyait pas vraiment à quoi ça pouvait servir dans la vie de tous les jours, mais si ils voulaient les entraîner là-dessus, c’est sans doute que ce serait utile pour la mission qui suivrait la formation.
Suite au discours de Karl chacun commença à déballer ses petites affaires. Goaty termina rapidement. Ses sacoches étaient bien faites et organisées. Elle n’avait donc pas besoin de tout ouvrir pour sortir ce dont elle pouvait avoir besoin. Elle installa donc très rapidement la paillasse qu’elle venait d’acquérir, et observa ses camarades. Alors qu’ils étaient encore en train de se battre avec leurs sacs pour en sortir ce qu’il leur fallait, Goaty s’approcha de l’instructeur, et s’éclaircît la gorge qui était un peu douloureuse à cause de la cendre qui avait tendance à s’insérer dans ses naseaux dès qu’elle retirait son masque même pour quelques secondes.
« Monsieur Tirecorde ? Je me demandais juste… Est-ce qu’on peut faire un feu pour ce soir ou il ne vaut mieux pas risquer d’attirer l’attention ? »
Elle avait dans ses sacoches un petit allume-feu, et il y avait pas mal de bois dans les environs. Il ne serait pas compliqué de démarrer un petit feu de camp, histoire de se réchauffer et de s’éclairer un peu dans cette obscurité qui s’intensifiait avec l’arrivée de la nuit. Mais elle ne voulait pas prendre d’initiative malencontreuse.
Sujet: Re: How not to be seen [pv Goaty Boop] Mar 10 Mai - 1:42
traqués
Pupuce se tassait contre le tronc d’un grand arbre gris poussière, loin de ses forêts d’origine. Il passait sans-cesse sa patte sur sa tête pour en secouer la poussière sans pour autant pouvoir humidifier ses poils. Les cendres imprégnaient absolument tout. Chacun cherchait à se trouver un endroit sans s’éloigner du lieu, en fait tous prenait un arbre particulier. L’une des recrues s’approcha, couverte de poussière, ses sabots s’enfonçaient dans la cendre franchement tombée. En se fiant aux traces laissées, le terrestre comprit qu’il avait la jeune chèvre en face de lui, sa silhouette était engoncée dans un manteau et la capuche relevé sur ses cornes, de plus elle portait son masque à gaz.
« Monsieur Tirecorde ? » Dit-elle d’une voix peu sûre. « Je me demandais juste… Est-ce qu’on peut faire un feu pour ce soir ou il ne vaut mieux pas risque d’attirer l’attention ? »
La remarque faisant sens, évidemment. De même que les constatations du caprin étaient justes. Le terrestre posa son duvet sur son sac et se retourna vers l’interlocutrice. Il était en proie non à des doutes mais à des choix. Se devait-il de respecter ses idéaux d’un camouflage bien qu’imparfaits mais du moins en faisant le tout pour qu’il le soit. Ou bien prendre en compte en priorité le moral des troupes et éviter que celles-ci au final, perdent ses moyens et conduisent l’entrainement à l’échec. Prenant un moment de silence pour réfléchir, il indiqua à la biquette d’un simple signe de patienter, sa mine ne pouvant parler à cause du masque.
« C’est plus difficile que ça voit-tu ? Le but de cet entrainement est de passer inaperçu aux yeux globuleux des insectes de cette forêt. J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer des leurs par le passé. J’ai même pu me rendre au palais royal et rencontrer Chrysalis en personne. Cet endroit je l’ai déjà traversé et il est infesté d’insectes patrouillant nuit et jour. »
Son regard porta vers la cime des arbres. Bien que grisâtre tout comme le nuage de cendre, elle était encore perceptible à cette heure tardive. Cherchait-il à illustrer ses propos et pointant de la patte une patrouille bourdonnante d’invertébrés noirs tenant à leur sabot troué un pique ou une vouge ? Le masque occultait l’expression de son visage, de même qu’il rendait sa respiration semblable à un soufflet que l’on activerait sans relâche.
« Je conçois que les conditions sont plutôt rudes et que la cendre et les masque ne font qu’empirer les choses. Mais je ne compromettrai pas le maître mot de cette initiation. Les rations n’ont pas besoin d’être cuites pour être mangés, abritez-vous seulement le temps de les ingérer. Aucun feu ne doit être allumé tant que nous sommes à découverts. Si c’est le froid qui te rebute, tu n’as qu’à te creuser un trou dans la cendre et t’abriter sous un pan fait de branches et de feuillage. L’air emprisonné dessous se réchauffera mais tâche de laisser une ouverture pour ne pas t’asphyxier. Donne la consignes aux autres et répartissez-vous les tours de garde par période de deux heures, une seule personne, celle qui se recouche réveille le prochain. Ce sera tout, vous pouvez rompre. » Termina-t-il les lentilles dans celle du masque de la chèvre ?
Lorsqu’elle s’éloigna des deux compères, l’animal qui d’abord retissant à tout port d’objet contre sa truffe céda aux effets néfaste de la cendre et se laissa passé un assez grand tissu sur les museaux pour lui protéger partiellement les sinus. Ils se regardèrent plutôt soucieux, l’amas de bleus qu’ils trimballaient depuis quelques jours était-il en capacité de répondre à une pratique peu commune et surtout dans de pareilles conditions. De même qu’en réalité, le terrestre ne prenait jamais en compte les histoires de tours de garde car cela l’emmerdait profondément et que cela ne faisait que ressasser son service dans les troupes solaristes qui franchement ne valaient pas mieux qu’un régiment de fromages blanc. À cela il s’employa à comparer les armées à des fromages pendant le reste de la soirée tout en grignoter une espèce de biscuit militaire parfaitement dégueulasse comme les coqs à épaulettes savaient si bien faire.
Le classement est en première place les Gruyères pour les changeling, la tomme pour les chaotiques, le fromage blanc pour les solaristes, le rapé pour la Lunar, la faisselle de Sombra. Quant à Cadance, il n’a jamais pu s’affiner.
Le matin se levait au-dessus du nuage de cendre. La lumière devait être magnifique à l’aurore et donner un charme particulier à cet endroit sous les feuille gorgées de sèves et les fleurs se dépliant aux premiers rayons afin d’entamer leur récolte de feu et de flamme. Le guerrier engourdi rejoignit la dernière sentinelle de la nuit accrochée à sa lame défourrée. La griffonne baillait à s’en décrocher le bec mais tenait pourtant bon, elle ne savait qu’elle heure qu’il était, sa pendule étant restée à la caserne. Les recrus émergeaient les unes après les autres, le sommeil avait pour certain dû être agité, ce n’était pas difficile cerner. Le chevalier leur conseilla de manger même si l’envie n’était pas au rendez-vous, peut-être qu’ils n’auraient pas l’occasion de faire un dîner au milieu de la journée et il valait mieux avoir le ventre plein jusqu’au souper. L’étalon profita de cet instant pour annoncer l’épreuve du jour.
« Pour aujourd’hui, vous laissez votre paquetage ici après l’avoir caché dans votre trou. Si vous chercher le camp il sera indiqué par ce signe là. » Dit-il en pointant le pictogramme physique. « Néanmoins je veux que vous ayez sur vous de quoi boire et vous défendre, arme et armure compris. Finit le repas, tout le monde doit être prêt dans dix minutes. »
Les derniers avalaient leur bouchée à la hâte, la pégase se mit à tousser après qu’elle est avalée de travers, à moins que ce soit la ration qui ait un goût trop exécrable pour son palais. Les bidasses s’alignèrent quinze minutes plus tard, en réalité c’était leur mentor qui manquait à l’appel. Sa présence sur le camp n’était plus et l’emplacement laissé par ses affaires disparu. Le silence régnait et un léger vent soufflait. Soudain une voix résonna entre les troncs et les fougères.
« À partir de maintenant vous êtes traqués. Si vous êtes touchés ou désarmés, vous avez perdu... ROMPEZ ! »
Sujet: Re: How not to be seen [pv Goaty Boop] Dim 12 Juin - 0:47
Le camp prenait forme, petit à petit, chacun s’affairant à se préparer un coin confortable malgré le froid et la cendre qui les faisait grelotter et éternuer. Goaty fut plutôt efficace, ayant organisé son paquetage intelligemment, et habituée depuis son bannissement à la dure condition des nuits en extérieur. Aussi la chèvre, dont le pelage n’avait jamais été aussi collant et gris que ces derniers jours, s’était-elle approchée du formateur qui les avait amené jusqu’ici et lui avait-elle demandé si il pensait qu’elle pourrait allumer un feu, pour réchauffer les recrues frigorifiées et remonter leur moral. Le terrestre la regarda quelques instants avant de lui répondre, et Goaty resta donc immobile, attendant les instructions qui ne tardèrent finalement pas à lui être données.
Il lui fut expliqué qu’il était primordial de se faire invisible aux yeux des changelins qui ne manqueraient pas de sillonner la forêt et n’apprécieraient pas de les y trouver. Lorsque Karl pointa de son sabot l’ombre à la forme distincte qui survolait leurs têtes, Goaty frissonna à l’idée qu’on la trouve sur les terres desquelles elle avait justement été bannie, à peine quelques semaines plus tôt. Son bannissement n’avait été qu’un malentendu orchestré par un marchand peu scrupuleux, mais il avait eu lieu, et la chèvre n’était pas sensée reposer le sabot sur le sol qui l’avait vue naître. Il en était ainsi, et elle l’avait accepté, prenant le chemin des terres chaotiques et se préparant à une nouvelle vie. Aurait-elle accepté de se faire recruter pour cet entraînement si elle avait su où ils se rendraient ? Probablement pas. Pour autant, elle ne pouvait désormais reculer. Et si tous suivaient les conseils de cet instructeur, ils repartiraient sains et saufs. Aussi se contenta-t-elle d’acquiescer en silence les propos du terrestre. Son statut de bannie ne changerait rien à cet exercice, elle ne l’ennuierait donc pas avec ça.
« Bien compris. » se contenta-t-elle d’ajouter avant de se diriger vers ses camarades qui terminaient leur installation. Elle leur transmis les instructions de Karl, ainsi que ses conseils contre le froid, qu’elle mit d’ailleurs à exécution, se préparant un abri un peu plus chaud pour la nuit. Elle fila un petit coup de main à Skuppy, qui n’avait pas l’air de savoir vraiment ce qu’il faisait et grelottait. Elle lui proposa de partager son abri, ce qu’il accepta, et ils entreprirent tous deux de rassembler leurs affaires dans le trou qu’ils venaient d’élargir et de recouvrir. Ils seraient à l’étroit, mais la chaleur de leurs deux corps devrait les maintenir bien plus au chaud que si ils s’installaient chacun dans leur coin. De plus, ils se réchaufferaient bien plus rapidement, de retour de leur tour de garde respectif, si l’abri était occupé pendant leur absence.
La petite troupe se réunit pour consommer leur ration, et quelques discussions timides tentèrent de briser le silence sans grand succès. La plupart étaient bien trop frigorifiés et inquiets pour être d’humeur à plaisanter. Lorsque vint le moment de se décider sur l’ordre des tours de garde, évidemment personne ne souhaitait prendre l’initiative et le groupe perdit quelques longues minutes à se regarder les uns les autres, avant que l’un d’entre eux ne finisse par s’avancer et se désigner volontaire. Goaty et son compagnon de route partirent donc se coucher. Lorsque l’on vint réveiller la chèvre, elle se glissa au dehors, essayant sans succès de ne pas réveiller le jeune étalon. Goaty s’installa contre un arbre, au centre du camp, écoutant les bruits qui peuplaient la nuit, entre ronflements, dents qui s’entrechoquent, chasses d’animaux nocturnes et patrouilles changelines. Le temps passait très lentement, mais vint finalement le moment de réveiller le suivant, et Goaty put se recoucher, n’étant réveillée que par Skuppy lorsqu’il la rejoint après son propre tour. Le pelage glacé du poney lui fit l’effet d’un glaçon, et elle s’emmitoufla plus profondément dans sa cape pour se protéger du froid, avant de replonger dans le monde des songes, pour encore quelques petites heures avant que l’aube ne pointe.
La petite chèvre, comme tous ses camarades, se remplit le ventre d’une portion au goût douteux, qu’elle termina en vitesse une fois que leur instructeur eut parlé. Ils n’avaient que 10 minutes pour se préparer. Goaty se hâta donc de ranger ses quelques affaires. Elle s’équipa de ses gourdes, et ajouta une portion de nourriture dans ses sacoches légères. Au cas où, elle préférait avoir toujours de quoi manger. Elle rejoint les quelques uns qui étaient déjà prêts, et se rendit rapidement compte que quelque chose clochait. Où était Karl ? Et sa bête qui le suivait comme son ombre ? Tous regardaient autour d’eux, inquiets. Lorsqu’ils furent tous prêts, les équidés et la chèvre commencèrent à piaffer d’impatience autant que de stress, se demandant ce qui allait leur tomber dessus. La voix de Skuppy demanda timidement si il les avait abandonnés là. Goaty n’eut pas le temps de le rassurer qu’une voix s’éleva depuis la forêt. Celle de Karl. Il y eut quelques secondes de flottement, suivies d’un vent de panique. Chacun se mit à galoper dans tous les sens.
Goaty perdit rapidement de vue Skuppy, et se retrouva seule. Elle reprit quelques instants son souffle, cachée entre un buisson et un tronc, et essaya d’écouter les bruits aux alentours tout en réfléchissant à la suite. Elle s’inquiétait surtout de la bête qui suivait leur instructeur. C’était visiblement un prédateur redoutable, et la chèvre n’avait aucune idée de ses éventuels points faibles, n’ayant jamais rencontré de représentant de son espèce auparavant. Elle avait cependant un avantage sur ses autres camarades terrestres, son habileté à grimper. Sans attendre plus longtemps elle se mit en quête d’un arbre suffisamment haut pour lui servir de perchoir. Elle pourrait ainsi observer ce qui se passait autour d’elle, et avec un peu de chance elle ne serait pas cherchée dans les cimes. Bien sûr les pégases pouvaient aussi utiliser cette stratégie, mais même si ça ne lui suffirait pas à rester invisible toute la journée, ça lui accorderait un peu de temps pour trouver d’autres idées.
La chèvre sautilla donc, laissant délibérément ses traces dans la cendre, jusqu’à une rivière. Arrivée à la bordure elle commença à reculer précautionneusement, prenant soin de poser ses sabots à l’endroit exact où la trace avait été laissée. Elle parcourut une bonne dizaine de mètres à rebrousse-chemin, jusqu’à un buisson derrière lequel elle sauta pour disparaître du chemin naturel qu’elle avait suivi jusqu’à la rivière. Elle sauta ensuite sur la première branche d’un grand chêne, et monta de branche en branche jusqu’à être à bonne hauteur. Elle pouvait ainsi voir quiconque suivrait sa trace sur le chemin, et prendre la fuite pendant que son traqueur suivait la fausse piste qu’elle avait laissée.
Sujet: Re: How not to be seen [pv Goaty Boop] Mer 6 Juil - 10:21
La traque 02
Les recrues rompaient le rang avec précipitation, l’une d’entre elles faillit même s’empioter dans le buisson où le terrestre s’était caché. La cohue laissa très vite place au silence mat des cendres et de la forêt. Les deux compères sortirent peu de temps après leur frimousse de leur cachette. Ils avaient l’air de fantômes, gris de la tête aux pieds, une respiration d’asthmatique de par l’accoutrement des masques à gaz. Au lieu de se lancer immédiatement à la poursuite des petits bleus de caserne, ils s’assirent en attendant que le temps passe. Ce n’était pas une simple partie de cache-cache qu’ils faisaient, mais un véritable entrainement qui scie les nerfs et tendent les muscles. Le terrestre était certain qu’au moins la moitié une fois le danger écarter se repose et baisse leur garde.
Le temps passait et s’allongeait inexorablement, chaque minute en durait deux, puis trois, puis quatre. Sans se mentir, cet endroit auparavant luxuriant se révélait une fois mort bien chiant. Assez pour étirer une Molle de Dali et en faire une cravate avec le nœud et tout. L’esprit du guerrier plus gris se tiraillait entre bouger son séant vers son sac pour lire l’heure sur son cadran et rester planter là avec la fatigue injustifiée de limiter le moindre de ses mouvements pour échapper à l’épuisement de ses forces. Un bourdonnement léger néanmoins eut raison de la paresse contre la survie d’un bond de côté destination le buisson bien caché des yeux globuleux d’une patrouille avenante avec qui la certitude d’une mauvaise entente entre êtres de chairs et insectes creux. De l’escrime l’étalon préfère la rime.
Les solexs passés, le guerrier se rappela que la frontière dépassée en terrain hostile il était. Loin les recrues se cachaient et même perdues pouvaient l’être si bien que filer il pourrait si mélangée ses pensées ne l’étaient pas. Infarctus la prof de Français à l’école aurait fait. Le vrombissement des junkers réapparaissait de temps à autre au loin et furtivement. Pas de quoi s’inquiéter en somme, sauf s’il s’agit d’une patrouille pédestre. Les recrues de toute manière devaient avoir bien eu le temps de se cacher correctement, du moins dans l’idée.
Sans presser le pas, le terrestre et sa bestiole commencèrent à emprunter les sentiers viables. Inspecter chaque buisson n’avait pas d’intérêt, ceux qui avaient encore toute leur cendre sur leurs feuilles n’avaient pas été touchés. En revanche une piste fraiche et visible apparu un coin d’un arbre, visiblement elle ne faisait que coupe le sentier à la perpendiculaire et s’enfonçait vers la droite. Les cendres remuées formaient une piste vert de gris. Les traces étaient celle de la saddle, sabot fin, peu enfoncées dans le sol, le dépôt soulevé à chaque foulé était projeté derrière le sabot, la jument ne cherchait pas à tromper en marchant à sens contraire. La piste s’enfonçait sur quelques centaines de mètre à travers les fougères, l’étalon avait sorti son arc et une flèche d’entrainement son pointe. Le félin malgré son masque parvenait à ressentir les effluves odorants.
« Là ! » Stoppa-t-il d’un chuchotement.
En effet la piste était effacée, une queue ou une branche avait brassé la cendre. De plus l’endroit se terminait en cul de sac. Mais où la saddle pouvait se cacher ? Quel maquis lui servait de planque ? Posant son arc et dégainant son épée bâtarde, le guerrier transperça un à un les buissons jusqu’à ce qu’une voix s’échappe de l’un d’eux. La traquée sortit couverte de gris.
« C’est terminé pour toi, rejoins le camp de base et prends garde aux patrouilles aériennes. L’une d’elle est passée aux abords, il ne vaudrait mieux pas qu’elle se pose. » Expliqua le guerrier avant de la quitter.
L’heure suivante marqua la traque de deux autres bleuets qui avaient de s’allier. Les ailées caché dans les branches tentèrent une dispersion au moment où leur arbre fut la cible de Pupuce. Le pégase reçu une flèche en travers des côtes tandis que la griffonne fut happé par les monstruosités dorsale de la bête éclipsante. Ne restait plus que la chèvre.
Le remue-ménage durant ses deux heures l’avait peut-être fatigué au point qu’elle se soit endormie ou commette une erreur banale. Le guerrier ramena les ailés au camp de base puis reprit la chasse depuis ce point en cherchant des traces ongulées. Le vent ne pouvait les avoir désaltérés au sol à moins qu’une brise à la cime des arbres les aient un peu secoués. Mais en tendant l’oreille, aucun bruissement ni basse mouvante grinçant ne parvenaient aux tympans. Seul le son d’un cours d’eau semblait s’approcher en continuant dans une certaine direction. Arrivé à la bordure, le guerrier sonda la profondeur de la rivière, le bâton mouillé à moitié indiquait qu’elle pouvait couvrir les traces d’un éventuel fugitif. Les pattes dans l’eau, ils remontaient la rivière en inspectant chaque berge.
Sujet: Re: How not to be seen [pv Goaty Boop] Mar 12 Juil - 22:51
Le froid était déjà mordant au sol. Il l’était d’autant plus là où elle était perchée. Ca faisait déjà plusieurs heures qu’elle était perchée et malgré sa cape qui la couvrait très bien, elle commençait à grelotter. Elle faisait régulièrement bouger les muscles de ses jambes pour qu’ils ne s’engourdissent pas, et enfouissait son museau dans le tissu pour que sa respiration pénètre à l’intérieur et la réchauffe. Elle était surprise de n’avoir encore vu passer personne. Est-ce qu’il avait pu arriver quelque chose ? Et si ils l’oubliaient et la laissaient derrière ? Ils ne feraient quand même pas ça. L’instructeur les avait comptés. Et puis elle avait discuté pas mal avec Skuppy. Il ne la laisserait pas derrière. Elle se raisonna donc et chassa ces idées de sa tête. Le but était de ne pas se faire prendre. Elle ne ferait pas l’erreur de sortir de sa planque avant que l’on ne l’en chasse.
Elle restait donc perchée, plus ou moins confortablement, sur les branches de l’arbre qu’elle avait choisi, observant le chemin avec une attention de moins en moins affutée à mesure que les minutes passaient. Elle sursauta et manqua de tomber bêtement de son perchoir lorsqu’elle vit, suivant les traces qu’elle avait délibérément laissées, l’instructeur et sa bête. Elle se figea, son cœur battant la chamade. L’avaient-ils entendue ? Le félin à tentacules inquiétait vraiment la petite chèvre blanche, qui se demandait si Karl laisserait faire dans le cas où l’envie prendrait à sa bête de croquer un bout de viande caprine. Heureusement ce n’était apparemment pas le cas. Ils continuaient leur avancée dans ses pas, jusqu’à arriver à la rivière. Goaty en profita pour descendre discrètement de son perchoir afin de s’éloigner d’eux. Ils ne tarderaient sans doute pas à remonter jusqu’à elle si elle restait là.
Du bout des sabots elle atterrit dans la neige et partit sans attendre dans la direction opposée à celle que ses traqueurs avait prise. Elle devait faire vite. Le remous de la rivière devait probablement couvrir les éventuels bruits qu’elle ferait en s’éloignant, mais elle ne devait pas se reposer sur ses lauriers. L’instructeur n’était certainement pas né de la dernière pluie, et il était accompagné. Goaty se hâta donc, luttant contre la douleur dans ses muscles due à l’immobilité prolongée dans le froid. Après quelques dizaines de mètres parcourus, elle s’approcha de la rivière, dissimulée dans les arbres, et essaya d’espionner ceux qui la cherchaient encore, pour voir si ils étaient sur ses traces ou si elle pouvait essayer de trouver une cachette dans ces environs. Elle les repéra après quelques secondes. Ils allaient toujours dans l’autre direction. La chèvre s’apprêta donc à essayer de se trouver une nouvelle plaque. Mais elle n’en eut pas le temps. Au loin, survolant la rivière, une patrouille s’approchait. Le méandre que formait la rivière empêchait Karl de les voir. Mais il risquait de tomber dessus si il continuait dans cette direction. Goaty n’hésita pas plus de quelques secondes avant de prendre sa décision. Elle se mit à galoper le long de la petite falaise surplombant la rivière sur laquelle elle était juchée, dans la direction de Karl. Elle arriva rapidement au niveau de l’eau, et sauta à sabots joints dedans, pour attirer son attention. Elle lui fit signe de la suivre, et s’éloigna de la rivière le long d’un petit chemin, à un rythme soutenu mais de manière à ce qu’ils la rattrapent rapidement. Elle espérait qu’ils avaient compris ce qu’il se passait et que le félin ne lui sauterait pas dessus.
C’était raté pour le félin. Avant qu’elle n’ait totalement rejoint le couvert des arbres elle sentit quelque choses s’entourer autour de sa jambe arrière, fut déséquilibrée et se retrouva par terre, rapidement plaquée au sol par une masse sombre. Elle ne chercha pas à se dégager pour ne pas l’exciter, et lui murmura de la laisser tranquille, au cas où la bête comprenne ce qu’on lui disait, ce dont elle n’était pas certaine. Karl les rejoint rapidement et Goaty n’attendit pas une seconde avant d’expliquer à l’instructeur, d’une voix pressante.
« Une patrouille survole la rivière. Elle n’est pas loin. Il faut qu’on se planque le temps qu’ils s’éloignent. »