Sujet: Tourbillon de vice {pv Karl} Lun 23 Mar - 2:15
Jour de repos.
Il allait sans dire, rare étaient les occasions où Holy Slay se permettait d'aller vadrouiller. La garde royale, toujours enterrée dans sa couche de discipline, ne s'autorisait que peu de fois une sortie. Évitant de réfléchir, pour s'épargner une culpabilité certaine à ne pas s'entrainer encore et encore, elle était donc partie dans Manehattan. Préférant la marche à son habituel vol, la Pégase avait laissé armures et autres objets trop lourds dans ses quartiers, préférant garder son chaperon. Tirée à quatre épingles malgré la simplicité de son accoutrement, elle n'avait en plus qu'une sacoche où elle pouvait entreposer son argent ; rien de bien folichon cependant, restant toujours dans cette sobriété qu'elle aimait tant. Elle avait ainsi marché sans trop y penser et ainsi au milieu de la ville elle devait s'y résoudre: elle ne savait pas où aller. Elle réalisa donc brusquement sa localisation et jeta un coup d’œil perdu autour d'elle. L'indécision la pris bien vite, tout un monde de distraction s'offrant à elle, dont la vie était si vide.
Ne connaissant pas l'amusement ou presque dans sa déviance pieuse, la Clerc ne savait décidément où se diriger. Les seuls achats qu'elle faisait en temps normal étaient des armures, armes ou autres pièces religieuses comme des croix. Elle n'avait plus ou moins jamais été plus loin que certains tailleurs, bijouteries et armureries de Canterlot. Elle avait avancé sans savoir et ne savait point où elle était tombée. Elle s'était dirigée dans le mauvais quartier !
Elle passait devant des boutiques de plus en plus nombreuses aux façades de plus en plus belles, grandioses et folles. Son regard s'attardait parfois sur un objet avant qu'elle ne se dise qu'elle n'en avait pas besoin. Mais bientôt la présence des commerce devint presque oppressante, elles étaient beaucoup, beaucoup trop ! Holy lançait des regard consternés autour d'elle, tant de promesses de richesses et de dépenses.
A Manehattan tout était luxure et démence. Holy avait les yeux rempli de paillettes, de boutiques et d'or qui fourmillaient dans tous les coins. Perdue, elle regardait les vendeurs qui demandaient à tous s'ils pouvaient les aider. Parfois même certains, vendeurs à la sauvette, venaient voir les gens dehors. La clerc manquait de s'évanouir en tachant de les éviter, reniflant à plusieurs kilomètre leur désir de s'enrichir et de ventre camelote et autres idioties. Elle était tombée dans un paradis de la démesure ! Le péché de la gourmandise lui pendait sous le nez. De plus en plus effrayée par ce tourbillon de vices, ces gens remplis d'avarice, Holy avait presque envie de fuir. Pourquoi était-elle venue ici ? Avait-elle un désir de mort ? Elle tirait la grimace, au milieu d'une foule houleuse, allant et venant dans ces palais de consommation où elle n'avait pas sa place. Elle se mit à aller plus vite, cherchant par tous les moyens à fuir loin d'ici, loin de ces tares qui pavaient cet endroit.
Elle fuit dans une petite boutique qui respirait presque la simplicité -bien que beaucoup moins qu'à Ponyville- dans ce monde de grandiloquence. Elle se sentait déjà un peu mieux en son sein, elle pu y respirer un peu. Quand elle croisa quelqu'un ?
Sujet: Re: Tourbillon de vice {pv Karl} Mar 24 Mar - 0:57
« Elle a l’air délicieuse… » Pensai-je les yeux rivé sur une brioche au sucre posée derrière la vitrine sur une étagère au milieu de nombreuses viennoiseries. La brioche était ronde et bombée, un peu comme un béret ; la croute était dorée à point, la cuisson de la pâte devait être parfaitement maitrisée par le boulanger ; le sommet était recouvert de crème pâtisserie et saupoudré de d’éclats de sucre blanc. Mon estomac criait famine avec à la tierce mon palais réclamant un peu de nourriture à déguster, voilà bien deux jours que je n’avais pas mangé. Mes déboires à Filly Delphia m’avaient laissé dans un sale état ; vagabondant sur une route et ruminant ma rage-désespoir-colère, un énième marchand ambulant me coupa dans mes lamentations pour me proposer d’acheter les babioleries présentent dans son chariot, il n’avait pas choisi le bon moment. Empoignant ma poêle à frire, je l’assommai d’un violent coup porté à sa caboche.
Une fois ligoté, je fouillai tout le bordel qu’il transportait et je pus récupérer un peu de matériel pour remplacer celui qui avait été détruit par ces enflures de tailleurs. Au final je repartis avec : une nouvelle cape épaisse de couleur marron-sombre, une gourde métallique, un chapeau en coton huilé de la même couleur que la cape, et quelques objets dont la valeur inscrite sur l’étiquette justifiait le transport de ceux-ci vers un revendeur peu scrupuleux. Je ramassai sa bourse qui contenait une somme moyenne de pièce d’or, et laissait le colporteur inconscient au beau milieu de la chaussée. Reprenant confiance en l’avenir, j’achetai une nouvelle épée chez un forgeron dans une petite bourgade sur la route ainsi qu’un peu de nourriture à l’épicier du coin ; de clochard je redevins chevalier errant, guerrier de grands chemins.
Elle me tendait la patte cette brioche, elle était là, à me dire « Viens… manges moi… tu en as tellement envie… croquer dans ma chair tendre et douce, sentir le sucre fondre sur ta langue… depuis combien de temps tu n’as pas vu une brioche aussi appétissante, hein ?... dis-moi… ». J’entendais sa voix sensuelle me parler dans ma tête, un mince filet de bave coulait le long mon menton, mon subconscient désorienter par la faim se faisait séduire par une brioche, cela ne pouvait plus durer. Je rangeai mon chapeau dans une sacoche, lâchai les bords de ma cape et mis ma capuche afin que mon corps soit entièrement dissimuler ; puis j’entrai en trombe dans la boulangerie, bousculant les clients faisant la queue et attrapai l’objet de mes vices.
Tenant la brioche dans ma bouche, je pris la fuite à travers la foule. On avait bien entendu quelques « Au voleur !» mais je m’enfonçai rapidement à travers les dédales de boulevards, de rues et de ruelles qui constituaient la carte urbaine de Manehattan. Me faufilant entre les passants, je finis par semer mes poursuivants au prix de quelques personnes renversées dont une vieille ; je m’arrêtai dans une impasse calme à l’abri des regards et retirai ma capuche. J’essuyai mon sabot avant de saisir l’objet volé toujours tenu par ma mâchoire et, dans un geste quasi solennelle, je mordis dans la chair aux parfums de fleurs d’orangers et d’œufs fraichement battus, mes papilles se ravissaient de pouvoir enfin, savourer d’autres saveurs que celles de la nourriture habituelle fade et parfois même gâtée, des journées interminables de marche au milieu de rien. Mon ventre pouvait enfin dire « Ô joie. » d’avoir quelque chose dans l’estomac, car chaque miette sera avalée, je ne laisserai rien aux pigeons et autres volatiles, le gâchis ne sera pas tolérer.
Je passai mon sabot dans ma barbe afin de retirer toute trace de mon méfait ; n’ayant pu me raser convenablement par manque de matériel, mon bouc permanant avait fini par recouvrir le reste de la partie inférieur de mon visage couvrant mes joue et ma mâchoire d’une barbe courte. Je ressortis mon chapeau et réarrangeai ma cape laissant apparent le pommeau de mon épée et je me remis en route. Il fallait que je trouve quelqu’un qui accepterait de m’acheter les objets que je me trimballe depuis plusieurs jours, j’avais bien sûr, retiré l’étiquette sur chaque bibelots mais je gardais en mémoire leurs prix d’origines.
Je trouvai finalement une petite droguerie à l’aspect extérieur simple et à l’intérieur sobre, divers objets et autres machins s’entassaient sur les étagères en bois avec malgré tout un certain ordre. J’avançai vers le comptoir, il n’y avait que peu de monde dans la petite échoppe : une mère et son enfant, un homme scrutant dans les moindres détails ce qui semblait être une bouilloire, et une pégase. Passant devant cette dernière, je remarquai que malgré son visage neutre, quelques perles de sueur étaient restées accrochées à son pelage ; n’ayant pas l’intention de l’observer sous toutes les coutures, je laissai la troublante femelle de côté et m’adressai au vendeur derrière le comptoir. Je déballai la totalité de mon butin et laissai l’individu à la crinière bouclée et coiffée en queue de cheval, se faire un avis sur la marchandise proposée. Il releva la tête d’un air mécontent et sur un ton froid et agacé :
« Mais dites-moi, ce sont des objets volés ça, non ? »
Aie… En flagrant délit de recel. Je tentai quand même de convaincre le vendeur de l’origine légal de ces bibelots, mais je n’étais pas convaincu par la possibilité d’une réponse positive. Je sentis le stress me pénétrer telle une lame froide à travers mon corps, si le marchand refuse et me dénonce, je fuirais comme j’en ai l’habitude, mais aurais-je autant de chances de réussite que plus tôt dans la journée ? Quelle allait-être sa réponse ?
Sujet: Re: Tourbillon de vice {pv Karl} Dim 5 Avr - 22:23
Une silhouette passa sans qu'elle n'y fasse attention, occupée à récupérer de son dégoût de l'endroit. Son aversion était si profonde qu'elle en avait encore l'estomac retourné, effet sans doutes purement psychosomatique, mais ça elle l'ignorait. Se rétablissant au fur et à mesure des secondes, elle observa la boutique qui était simplette, définitivement sobre. Cela lui plaisait, elle achèterait peut-être quelque chose ici si le cœur lui en disait. C'était la seule boutique, et de loin, qu'elle jugeait digne par ici.
─ Mais dites-moi, ce sont des objets volés ça, non ?
La voix du vendeur retentit dans la boutique, visiblement adressée à ce poney rentré plus tôt. Tournant la tête d'une vivacité qu'elle ne se connaissait que rarement, Holy Slay posa son regard blanc vers l'origine du son. Recèle ? Ces mots ne tombaient pas dans l'oreille d'une sourde. La pégase s'approcha, assez furtivement pour poser un regard sur celui qui venait vendre son butin. Un petit sourire au coin des lèvres, Holy laissait de côté son apparence neutre et lisse pour une fois. Elle observa longuement et fixement le poney gris aux cheveux châtains. Il avait là un beau petit tas d'objets qui ne semblaient pas communs voir même plutôt utiles. Des babioles qui ressemblaient à celles vendus par les commerçant ambulants rencontrés plus tôt.
Elle vint s'accouder avec nonchalance sur le petit comptoir-caisse du vendeur, ne manquant pas, évidemment, de croiser le regard du poney encore inconnu. Puis elle regarda le vendeur et lui lança d'une voix qui était subtilement teintée de sarcasme.
─ Si ce poney vous cause du tort, n'hésitez pas mon bon monsieur. La garde Royale est là pour ça après tout.
Enfin, elle regarda le poney au bouc, d'un petit sourire alors que son regard scrupuleux détaillait encore une fois ses traits pour mieux les retenir. Ce serait sans peine qu'elle le ferait. La mémoire était comme un muscle, entraînée, elle pouvait être améliorée. Cela faisait partie des tâches quotidiennes que la Clerc s'imposait. Puis cela était assez utile, surtout dans des cas comme celui-ci où des gens frôlaient les limites et s'amusaient à vouloir les enfreindre. Elle verrait bien comme il réagirait.
Le fait que le vendeur énonce haut et fort mon délit m’avait pour ainsi dire, déstabilisé. Nous n’étions pas seul dans la petite échoppe, même s’il s’agissait de citoyens lambda, cela faisait quelques paires d’oreilles à l’affut de la moindre indiscrétion. Mon stress était trop visible pour que je puisse mentir correctement d’ailleurs, je sentais mon cœur s’accélérer, mon visage se crisper, et mes oreilles s’agiter tels des sémaphores. C’est à ce moment que la jument croisée plus tôt dans le magasin s’avança et s’accouda au comptoir comme si de rien n’était. Sa présence brisa le caractère privé de notre conversation, son regard était différent de celui de notre première rencontre, ses yeux affichaient désormais de la confiance. Pour quelle raison venait-elle ? Se mêler à la conversation d’autrui d’une manière aussi indiscrète ne relevait pas du simple commérage de concierges et de vieille filles du quartier, elle devait avoir quelque chose en tête, mais quoi ? Croisant son regard avec le mien puis celui du vendeur, elle s’adressa à l’intéressé d’un ton aux sonorités sarcastiques :
« Si ce poney vous cause du tort, n’hésitez pas mon bon monsieur. La garde royale est là pour ça après tout. »
Surpris, écarquillant les yeux, je replongeai mon regard sur cette jument inconnue, elle souriait la garce, contente de l’effet produit. Mais bon sang quelle déveine ! Tomber sur un membre de la garde royale en civil, et arrogant en plus. Le vendeur n’avait plus à se poser la question, peut-être même on le récompenserait pour son acte de lutte contre la petite criminalité. Je reculai d’un pas tout en gardant mes deux interlocuteurs du coin de l’œil, la pégase et le marchand n’avaient pas l’air d’être armé, en jouant bien je pouvais peut-être gagner un peu de temps, voyons voir ce que vaut ma nouvelle lame.
Je tirai mon épée du fourreau mais elle répondit par un claquement métallique, seul la poignée était dans mon sabot, la lame s'était brisée au niveau de la garde.
camelote… Camelote… CAMELOTE… s’en était une fausse ! Pestai-je intimement.
Le forgeron qui m’avait vendu cette arme m’avait escroqué, je me retrouvai avec un moignon d’épée ne mesurant que quelques centimètres, le reste était encore rangé dans le fourreau. Je me sentis extrêmement idiot, j’ai voulu joué au plus malin et j’ai perdu ; je redressai ma tête vers les occupants du comptoir; dépourvu, je les regardai chacun leur tour d’un air inquiet, j’étais un parfait boulet. Je reculai par reflexe pour mettre hors de leur porté et finis par buter contre une étagère dont le choc fit trembler les articles qui y étaient rangés. Acculé, je leur fis un sourire gêné.
Mon vieux, tu viens de mettre dans un sacré pétrin.
Sujet: Re: Tourbillon de vice {pv Karl} Mar 28 Avr - 15:40
Le petit escroc sembla se raidir quand il l'entendit parler, il la regarda de cet air surpris qui était délectable. Holy souriait toujours, vraiment satisfaite de sa petite entrée, loin d'être théâtrale certes, mais divertissante malgré tout à ses yeux. Ce receleur n'avait pas l'air bien méchant mais, en bonne grenouille de bénitier qu'elle faisait, traquer chaque infraction était dans ses cordes et bénéfique pour son moral. Alors un petit flagrant délit était une petit hostie qu'elle acceptait et accueillait bien volontiers, elle pourrait penser à autre chose que toute cette débandade de magasins prônant le capitalisme douteux. Il fallait reconnaitre à la crapule qu'elle savait viser, cependant : il avait tout de même choisit la petite boutique, là où il n'attirerait pas l'attention.
Le terrestre recula, chercha à dégainer quelque chose qu'elle ne vit pas bien puis-ce qu'il était assez rapide. Agile, cependant quand il tira du fourreau l'épée dont il voulait faire l'usage, quelque chose tourna mal. En effet, seul un bout de lame bien piètre se présenta avec le manche et fit office plus de coutelet que d'arme digne de ce nom. Un peu abasourdie par le geste et le plus gros raté qu'elle avait pu voir de sa vie de la part d'un ennemi, Holy fixa quelque seconde avec deux soucoupes à la place des yeux. L'air inquiet affiché sur la tête du brun et son recul primaire pour se réfugier, firent à Holy l'effet d'une chatouille bien placée sur le ventre. Une petite décharge la parcourut et il buta dans une étagère, faisant trembler les objets : il sourit même, gêné. Il n'enregistrait pas encore son échec cuisant. Holy, elle, avait une irrépressible sensation d'hilarité qui la prenait.
Elle éclata de rire très peu de temps après, ne résistant pas et se détachant complètement de l'air constri qu'elle avait pour habitude d'avoir. Le rire passa sur sa tête, étirant ses traits et fermant à demi ses yeux. Elle se tordit, cédant au fou rire de cette situation improbable. Elle n'aurait pas pensé qu'il pourrait se planter si magnifiquement pil sous ses yeux. Elle chercha à se calmer et s'approcha du cancre malfaiteur.
─ C'est pas beau de brandir une arme contre un représentant de la loi, dites-moi.
Elle était encore assez divertie mais elle savait très bien qu'elle n'avait pas d'armes, elle pourrait l'intimider encore un peu mais rien de bien concret. L'attraper ne serait sans doutes pas possible, mais bon... Sauf si elle parvenait à le maitriser au corps à corps ou à le poursuivre, mais ce serait trop fastueux sans doutes pour quelqu'un de son envergure, il ne pesait pas lourd dans la criminalité. Elle le regarda fixement, puis tapa dans le bout d'épée doucement avec son sabot, dominant un peu l'autre qui n'était finalement, plus armé non plus. Elle verrait bien la suite, voir ce qu'il allait faire. En attendant elle n'attaquerait pas.
Sujet: Re: Tourbillon de vice {pv Karl} Mar 5 Mai - 13:23
Le bourbier dans lequel je m’étais enfoncé sapait la confiance que j’avais en moi et cet humiliant échec en était l’un des principaux fautifs. Désarmé face à une garde aux intentions et au zèle peu dissimulés, mon épée brisée n’était que l’honteuse preuve de mon amateurisme en tant que receleur. Foutu hasard aux caprices puériles que de poser sur la route d’honnêtes gens des guerriers aux convictions bien gravées au fond de leurs caboches ! Le marbre devait être abondant chez ces impérialistes diurnes pensai-je cyniquement. Je revins subitement à ce crétin de marchand ambulant qui, à force de vouloir attraper au vol tout individu possédant éventuellement quelques pièces à dépenser, aurait dû prévoir qu’un jour la routine allait s’effacer pour laisser place à l’imprévisible, les risques du métier comme on dit. Ce Jean Foutre n’avait eu pour moi que ce qu’il méritait, ces compères m’ayant bien assez pourri l’existence pour que je laisse passer cette occasion de me venger, il y en a d’autres d’ailleurs qui devraient se méfier. Cette ignoble scène dont j’avais été le premier rôle ainsi que la victime ne m’avait pas laissé indifférent, bien au contraire, ces oiseaux de mauvais augures m’avaient laissé un goût amer, un goût indéfinissable mais tout de même présent ; le mot pour le qualifier serait à mon avis le désir de vengeance…
La gourgandine me fixait de ses deux yeux ronds comme des billes, mon échec ne l’avait pas rendu indifférente et dans sa mine surpris je pouvais observer un soupçon de moquerie. Elle frissonna tout en plissant les yeux, sa respiration se fit plus saccadée, son corps prit de spasmes ; la pégase était en train de retenir un fou rire. Soudain elle renia ses bonnes manières et son savoir vivre, cédant à ses vices et lâchant ses zygomatiques elle éclata de rire devant mon museau. La zélée se foutait ouvertement de ma gueule et je devais admettre qu’il y’avait du grains à moudre à ce sujet, je ne pouvais pas me planter d’une manière aussi magnifique, on se serait cru au cirque devant un numéro de clowns. Je ne pouvais qu’observer impuissant la scène sous le regard réprobateur du tenancier et amusé des autres personnes présentent.
La représentante de l’ordre revint à ses esprit avec toujours, un léger sourire aux lèvres. Elle s’approcha lentement, transformant son expression faciale en un portrait hautain et me rappela avec une certaine prétention dans sa voix que « dégainer une arme devant un représentant de la loi n’était pas chose à faire ». Comme si je l’ignorais, elle l’avait cherché aussi ; si elle m’avait fichu la paix nous n’en serions pas arrivés jusqu’ici. Mais alors qu’attendait-elle pour m’arrêter ? Sa mine ravie par la situation, elle semblait s’extasier d’avoir à porter un pauvre erre comme moi. La vile gardienne de la paix tapa alors dans la lame dépourvue de son pommeau tout en fixant continuellement son regard sur moi, je ravalai ma salive craignant que ce soit une mauvaise diversion. De ce que je pouvais voir d’elle, aucune arme imposante du type épée, hache ou marteau ne semblait faire partie de son équipement qui ne comprenait alors qu’un chaperon et une besace. Qu’est-ce qui me prouvait qu’elle n’était pas en possession d’un catalyseur, cet objet réservé aux pratiquants de la magie pouvait avoir bon nombre de formes et de consistances différentes, une boucle d’oreille ou un pendentif convenaient à ce genre d’usage et la longue crinière de la pégase étais l’endroit parfait pour en cacher un.
Qu’avais-je en réalité devant moi ? Les hypothèses s’enchainaient dans ma pauvre tête et je voulais éviter à tout prix de me prendre un mauvais coup. L’allure chétive et dénuée d’oripeaux de cette femme pouvait cacher une personne puissante capable de me réduire à l’état de légume, « Méfis toi des apparences » me répétait sans cesse ma mère. L’idée de terminer en puzzle de chaires me faisait froid dans le dos et plus je luttais contre le regard inquisiteur de la pégase, plus j’avais envie de me faire petit, de me glisser entre les interstices du plancher et de fuir comme un rat devant les services d’hygiène. Je reculai un peu plus contre l’étagère faisant grincer le meuble et marquer un peu plus mon postérieur de la tranche de la planche de bois. Un objet chuta pour rebondir sur ma tête tirant une nouvelle grimace à ma trogne de terrestre, le pot de bois termina sa course en roulant au sol.
Le gérant semblait s’impatienter de la lenteur que prenait ce duel entre les forces de l’ordre et un vulgaire receleur comme moi, aussi il trépignait d’impatience derrière le comptoir voulant peut-être régler le différend à sa manière impliquant sûrement des maux physiques. Je regardai à droite à gauche cherchant si quelque chose, un objet ou n’importe quoi, me permettrait de sortir de cette situation délicate. Passant en revu le magasin, je vis ce qui peut être serait ma porte de sortie. Il y’avait pendu à une chaîne partante du plafond, une lampe à huile dont le réservoir devait être plein. Si je parvenais à la faire basculer à l’aide d’un objet prit au hasard, l’huile enflammée se répandrait sur le sol et créerait une formidable diversion et me permettrait de fuir dans le chaos crée. Mes ardeurs pyromanes m’étaient parfois salvatrices et elles pouvaient l’être une fois de plus. Mais celles-ci se calmèrent direct lorsque je vis que les rayons du soleil illuminaient la majeure partie du magasin rendant inutile un éclairage artificiel. Ma déception fut encore plus grande lorsque j’aperçus pendue au plafond non pas une autre lampe à huile mais un abat-jour surmontant une ampoule électrique. Fichu fée électricité pestai-je ! Ma porte de sortie n’était qu’une vulgaire décoration donnant un côté plus rustique au magasin de cette enflure de gérant.
Je fis quelques pas à reculons, essayant timidement d’agrandir l’écart entre cette pégase praline et mon corps gris souris, mes flancs frottant contre les étagères et faisant vaciller ces assemblages branlants, mon regard toujours centré vers les yeux de l’arrogante personne. Je sentis l’emballement du rythme de mon palpitant et la sueur former des ruisseaux le long de mes tempes ; et à mesure que le duel s’éternisait, je sentis mon corps se faire comme happé dans un cercle vicieux, un tourbillon aux barrières impénétrables, interdisant toutes sortis. Le stress me gagnait et me faisait claquer des dents, pourquoi avais-je peur de cette garde ?! Pourquoi reculai –je devant elle alors qu’en temps normal je serais allé lui casser la margoulette ?! Pourquoi ?! Elle n’avait l’air ni féroce, ni de posséder une quelconque arme, elle n’avait que son chaperon, sa sacoche, sa crinière et son regard ! Mais bordel ce regard qui me jugeait, ce regard réprobateur, inquisiteur ! Il lisait en moi, décryptait mes souvenirs, farfouillait mes pensées ! Il jugeait mes faits et gestes antérieurs et apprenait de mes désirs et de mes vices ! Je ne pouvais lutter contre une force mentale aussi forte, un tunnelier cérébral aussi efficace ! Mon corps tremblait comme une feuille morte devant l’arrogance de cette pégase, mes yeux s’écarquillaient, mes pupilles rétrécissaient. Je levai une patte et pointai avec horreur l’indélicate personne et j’hurlai à gorge déployée.
« TU NE PASSERAS PAS !! MON ESPRIT EST MIEN ET TA VENUE N’EST PAS LA BIENVENUE !! SORS DE MA TÊTE !! VADE RETRO SALE TENACE !! »
Son regard pénétrant me sciait en deux, mon esprit suppliait les yeux du jugement dernier de le laisser en paix. Je reculai encore et encore, manquant à plusieurs reprises de m’emmêler les pattes et de chuter maladroitement, je finis par me retrouver dans un angle de la pièce contre lequel je butai et fus soumis à l’horrible sentiment d’être pris au piège sans sortis possible. La peur était alors toujours lisible sur mon faciès et mes yeux emplis d’horreur.
Sujet: Re: Tourbillon de vice {pv Karl} Mer 1 Juil - 14:39
Et le mécréant beugla, emporté par son regard hypnotique et ses prunelles vides de couleur. Il vociféra à qui voulait bien l'entendre -donc elle et le gérant du magasin somme toute- qu'elle n'avait aucun droit de passage dans son encéphale, que son esprit n'était que sien et qu'il fallait qu'elle avait tort d'essayer d'y entrer. Il conclut d'un ton toujours aussi puissant une déformation des paroles saintes pour chasser le malin. Oh, était-elle un démon, désormais ? A la place de Satanas, il avait confondu sans doutes pour sale tenace. Vrai qu'elle était tenace, elle l'avait toujours été, mais pour qui se prenait-il pour la juger ainsi et faire de sa personne un proche parent du démon majeur des enfers ?! Cela dit, il la fixait totalement paniqué, elle aurait pu voir la sueur perler depuis ses tempes sur son pelage grisâtre, si cela avait été possible chez un équin, puis Holy n'était pas un démon, voyons. Elle était juste très instable, c'est tout, pas de quoi en faire tout un fromage comme accomplissait à ce moment même le petit nodocéphale -à comprendre une vieille version de tête de nœud- à la barbichette prononcée. Son expression ravie et rieuse se muta lourdement dans une autre comédie qu'elle maîtrisait si bien, elle allait encore s'amuser un peu de ce chenapan sournois, mais bien maladroit.
Elle fit mine d'être vexée, feintant une moue tordue dont les commissures de ses lèvres tombaient vers le bas, ses yeux de plissant à nouveau et ses sourcils se fronçant à vue d'œil. Tel était le mot, puis-ce que c'était son regard qui infligeait tant de désarroi à Karl ! Elle pencha la tête d'un léger angle, pour appuyer juste ce qu'il fallait à son habit d'illusion, à son visage outré par les vilaines paroles de celui qui visiblement, était le plus paniqué, mais pas le plus instable mentalement des deux.
─ Va de retro Satanas, mon cher ami, pas sale tenace, franchement. Vous vous enfoncez mon brave à me comparer au roi de l'Enfer.
Alors qu'il avait levé son sabot, elle fit de même, pour ramener celui du "brave" à terre. Elle s'amusait à le fixer encore et toujours, ne relâchant pas ses yeux de ceux du chapardeur-receleur. Elle ne sembla plus froissée et elle se fit doucereuse, presque même excessive dans cette apparence maternelle inhabituelle, dérangeante. Elle s'approcha tout contre lui, posa le sabot du 'pardon' sur son front, comme lors d'une exorcisation ou d'un baptême. Dans sa vision corrompue du monde, les vices devaient être pardonnés, elle allait faire ainsi avec le vilain petit canard qui se tenait devant elle. Elle ferma les yeux et d'une voix sinistre, pour punir celui qui avait osé fauter, elle prononça des prières alarmantes, dantesques, alors qu'il n'y avait nul besoin.
─ Que les cieux pardonne celui qui ne comprends rien, cupide chose que vous êtes, abandonnez les voix qui vous poussent à la débauche... Vous serez pardonner en retournant dans le droit chemin.
Sur ces mots, elle souligna bien le droit chemin en rouvrant les yeux et en fixant à nouveau le poney terrestre. De ses yeux, elle persista dans cette optique de ne pas le lâcher, elle insista à nouveau, pressa férocement ces prunelles blanches à maintenir un contact. Ininterrompu, elle profitait de l'effet que cela faisait au poney, se délectant presque finalement de l'impact qu'elle avait. Elle dominait parfaitement la situation et cela lui plaisait, rien ne pouvait plus la ravir que cela : punir un félon et par-dessus le marcher réussir à l'effrayer juste ce qu'il fallait. Elle ne voyait pas qu'elle dépassait les limites et n'en avait cependant cure. A l'autre bout du magasin, le gérant lui avait abandonné l'idée de s'occuper d'eux, dépassé par cette situation surréaliste. Il trouvait la fille bizarre et le gars idiot, il valait mieux qu'il s'occupe de ses stocks de toutes façons. Holy elle avait déjà bien laissé passer son attention pour l'accorder entièrement à Karl, bien trop heureuse de la situation.
Elle le regarda, presque désolée qu'il soit né sous l'étoile d'une telle maladresse, ou d'une telle bêtise cela dépendait. Elle penchait pour la seconde en se trompant allègrement, mais soit ! Couvant du regard de façon constante celui qu'elle traitait comme un égaré, un vermisseau ou voir même bambin, elle ne rompit le contact qu'en voyant une lame briller. Son sourire revint et doucement elle empoigna la lame pour l'approcher du visage de l'autre, gardant plus ou moins cette apparence lisse qu'elle avait de façon continu, mais laissant transparaitre un peu par ce rictus son amusement. Elle posa doucement la lame sur le front du mâle.
─ Devrais-je imprimer la disgrâce de vos actes sur votre front, dites-moi ?
Elle ricana. Elle appuya un petit peu, dessinant une croix divine d'une façon très légère sur la tête de Karl. Un petit peu de sang perla des fines entailles, rien de bien grave, il n'aurait presque pas mal ! Enfin, tel était son avis puis-ce que cela le brûlerait un petit peu malgré tout, mais ça Holy ne s'en rendait pas compte. Elle recula un peu le visage pour admirer son œuvre.
─ Voilà qui est bien mieux, les divins vous accompagnerons partout, ainsi ! Mais d'abord, petit tour auprès de nos amis les gardes.
Fit-elle, pour terminer sa tirade en beauté. Il ne pouvait plus fuir, puis il était temps d'enfin l'enfermer pour ses dérogations à la loi et à l'étiquette. Elle décida pour une longue corde rugueuse qui trainait dans son sac et attacha fermement les sabots du mâle entre eux. Faisant passer celle-ci après au niveau de la tête de l’intéresse, elle fit comme une bride avec d'autres passes-passes de sa ficelle. Littéralement les quatre fers en l'air ainsi ficelé avec plusieurs nœuds de marins très solides, elle en fut satisfaite. Il ne pourrait pas les défaire lui-même, mais au cas où elle garda le couteau bien visible dans sa sacoche, si l'envie lui prenait de faire le malin.
Elle l'observa, dans la continuité de son attitude précédente, pour lancer, très rhétorique, une question qui se teinta d'une pointe de sarcasme.
─ J'espère que vous faites de la corne au dos, Monsieur !
Ainsi donc, elle attacha le bout de la corde à son propre abdomen, quelle veine elle avait de toujours la garder en cas de pépins, c'était parfait. Vraiment parfait. Elle posa quelques pièces par équité pour le couteau au marchand, pour enfin quitter l'entre du magasin sans honte, trimballant son paquet vivant qui glissait sur le sol. Elle aimait faire dans le spectaculaire après tout ! En route pour Canterlot, elle ne manquerait pas de faire des pauses pour serrer les nœuds si le besoin s'en faisait sentir. C'était une bonne journée, finalement.