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 [Camarde Chaos] Ere glaciaire

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Goaty Boop
Goaty Boop
Eternal Chaos

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MessageSujet: [Camarde Chaos] Ere glaciaire   [Camarde Chaos] Ere glaciaire EmptyJeu 31 Mar - 23:46

La chèvre frissonne. Voilà plusieurs heures qu’elle marche. Elle a senti l’explosion, juste avant son procès et son bannissement. Elle a senti le sol trembler sous ses sabots. Entendu le grondement sourd qui a suivi. Elle a eu peur. Peur qu’une coulée de lave vienne tout ravager, l’emporter. Mais ce n’est pas arrivé. Bien sûr il y a eu le nuage. La cendre qui est venue recouvrir les paysages qu’elle connaissait si bien d’une couche de gris terne et mat. Mais son chez soi n’a pas été détruit. Non au lieu de ça c’est elle qui en a été chassé. Pour un simple vol, que pourtant la petite chèvre ne regrettait pas. Elle disait adieu à une vie pour en démarrer une autre. Autre part. Peut-être qu’elle serait bien accueillie ? Peut-être qu’elle trouverait là-bas des poneys qui la comprennent et la soutiennent ? Elle rêvassa beaucoup les premières heures, alors qu’elle marchait en direction de l’Est avec sa sacoche de voyage contenant les quelques rares affaires qu’elle emmenait avec elle. Elle rêva à cette nouvelle vie qui l’attendait. Mais elle déchanta rapidement. Elle fut vite fatiguée de marcher. Le soleil se couchait derrière elle, sur le Royaume qu’elle quittait, et elle se blottit contre un arbre le long du chemin pour dormir. Après tout c’était le début du printemps. Il commençait à faire doux. C’était sans compter les effets de l’éruption. Rapidement la température commença à chuter. Goaty sortit une couverture de sa sacoche, mais ça ne suffisait pas vraiment. Il faisait froid. Elle grelotta toute la nuit, enchaînant les cauchemars.

Tu cours, le long des remparts du château. Sur les drapeaux qui pendent au-dehors des fenêtres tu reconnais le Roi Discorde. Il te regarde et se met à rire. Il rit et son rire résonne partout autour de toi. Tu te tournes, et découvres qu’il est juste là derrière toi. Tu recules mais ta jambe heurte le muret. Derrière toi c’est le vide. Et lui te regarde, te pointe du doigt. Autour de lui des gargouilles l’imitent. Tous te pointent du doigt, se moquent. Tu prends peur et tu fonces, les cornes vers l’avant. Tu charges mais tu ne sais plus lequel est le vrai. Chaque fois que tes cornes s’enfoncent dans le corps du Roi c’est une centaine de lapins qui sautille autour de toi, s’emmêlant dans tes jambes, te faisant trébucher. Tu glisses, le long des murailles, et tu commences à tomber, sans pouvoir t’arrêter. Le sol se dérobe sous tes sabots. Désespérée tu te rattrapes sur le fourreau d’une épée que quelqu’un te tend. Le visage qui le tient t’es familier, mais tu ne parviens pas à l’identifier, prise d’une prospagnosie que tu ne comprends pas. Ta prise se referme sur le fourreau mais c’est une banane que tu sens sous la corne de tes sabots. Tes jambes battent dans le vide et tu tombes.

Le cœur de Goaty bat la chamade, et elle s’éveille en sursaut. La pluie a commencé à tomber, et c’est la lanière trempée de sa sacoche qu’elle tient entre ses sabots. Il fait encore nuit. Elle se tourne et tente de se rendormir, nonobstant la pluie et le froid. Elle rêve d’un coin de cheminée, et d’une petite table devant pour se réchauffer et se sécher.

Les ombres dansent derrière toi, mais chaque fois que tu te tournes tu ne vois rien d’autre que les ténèbres. Devant toi, dans la cheminée, les flammes s’enroulent et s’élèvent, rouges et jaunes. Mais la chaleur ne t’atteint pas. Ton corps est froid, gelé. Tu t’approches de la cheminée, et pose ta main sur le feu. Il est froid. Gelé. C’est un glaçon que tu touches, et avant que tu n’aies pu dégager ta main le glaçon s’enroule autour de ton sabot, s’infiltrant entre les poils de tes jambes et remontant pour recouvrir tout ton corps. Le froid te submerge, et bientôt les flammes de glace entourent ton museau et s’infiltrent dans tes naseaux. Tu souffles pour les chasser mais rien n’y fait. C’est trop tard. Tu ne peux plus respirer, tu suffoques, tu te débats et tu te noies.


Les jambes de la chèvre s’agitent et elle ouvre les yeux, prenant une grande respiration. Sous sa tête une flaque d’eau s’est formée et des flocons se sont posés sur son pelage et la couverture qui a glissé sur le sol. La chèvre se mit sur ses pattes et se leva, secouant son corps pour chasser les flocons. Elle pandicula quelques instants. Malgré les cauchemars qui avaient rythmé sa nuit elle avait quand même réussi à dormir un peu, mais pas suffisamment.  Il était encore tôt, la luminosité commençait à peine à augmenter, mais il était temps pour elle de poursuivre sa route. Elle serait incapable de dormir encore avec toute cette humidité. L’exil n’était finalement pas si amusant, et sa nouvelle vie ne semblait pas vraiment rose. Elle croisa quelques poneys sur son chemin, et ils commentèrent tous sur ce froid, et ces nuages qui recouvraient le ciel en une chape de plomb grisâtre. Goaty n’essaya plus de passer la nuit dehors après ça. Elle s’arrêta dans des auberges, même si il fallait pour cela qu’elle arrête son avancée un peu tôt. Toutes les discussions portaient sur l’éruption, chacun y allant de son commentaire et de ses prédictions, et colportant les rumeurs.

« Il paraît que la Princesse Cadence est morte. »
« Oui Sweet Pineapple me l’a dit. Elle est morte. »

« Cette cendre est insupportable. J’ai l’impression de passer mon temps à balayer. »
« Vous pensez que ce froid va durer ? »

« Quand je pense que ma fille a failli partir étudier à Canterlot. L’université a été complètement détruite par le tremblement de terre. Ca aurait pu être elle, vous imaginez ? J’en ai des frissons… »
« Mon neveu est parti pour Tambelon avec sa ponette et leur poulain. Il paraît que la cendre n’est pas arrivée jusque là-bas. »

Goaty écoutait les ragots avec curiosité, essayant de glaner quelques informations sur les terres chaotiques, qui étaient le premier royaume où elle se rendait, espérant y obtenir asile. Elle croisa bien quelques voyageurs qui en revenaient, et tous lui dirent que ce n’était pas bien différent d’ici. Là-bas aussi il faisait froid, avec ce nuage qui recouvrait le ciel. La neige s’était même installée et ne semblait pas décidée à repartir.

Il fallait pourtant continuer. Elle ne pouvait pas retourner derrière elle. Les règles étaient claires, elle n’était plus la bienvenue là-bas. Il lui fallait trouver un autre foyer, et les terres chaotiques semblaient la solution la plus évidente. La petite chèvre prit donc son courage et sa sacoche et continua sa route, de route en chemin, de chemin en auberge. Et à force de persévérance elle atteignit le village de GallopFrey. Si certains bâtiments avaient souffert de l’éruption, la ville plut beaucoup à Goaty Boop. Elle aimait particulièrement les petites et grandes inventions que l’on pouvait deviner sur les bâtiments. Quelqu’un avait fabriqué un grand récipient qui récupérait la neige, et la mélangeait à du sucre pour la transformer en barbapapa. Les enfants se pressaient déjà pour en avoir une. D’ailleurs de nombreux poneys de neige ornaient les rues. Ils étaient un peu gris à cause de la cendre qui se mêlait aux flocons, mais ils firent malgré tout sourire la chèvre qui trouvait ça très mignon.

Une certaine agitation régnait sur la place centrale et Goaty s’en approcha pour assouvir sa curiosité. Elle était encore fourbue et fatiguée de son voyage, mais ce n’était pas le genre de choses qui l’empêcherait d’avancer. Ses réserves de pièces d’or s’épuisaient. Les nuits glaciales et la pluie l’avaient obligée à dormir en auberge et ça lui avait coûté une bonne partie de ses déjà maigres économies. Sans compter le paysan qui l’avait transportée jusqu’au village sur sa carriole. Elle avait dû négocier un peu mais il avait finalement accepté, moyennant compensation financière bien sûr. Bref, l’argent commençait à lui manquer et il fallait qu’elle en gagne rapidement. Peut-être pourrait-elle aider à quelque chose ?

La chèvre s’approcha de la place, essayant de ne pas gêner les gens qui travaillaient, transportant planches et pièces métalliques. Elle s’arrêta pour essayer de comprendre ce qu’ils fabriquaient, lorsqu’elle repéra une vieille ponette, assise devant sa maison, qui observait le remue-ménage elle aussi. Goaty alla donc à sa rencontre et entama la conversation. Elle apprit donc qu’ils étaient en train d’installer un ventilateur géant pour chasser le nuage de cendre. C’était une idée que quelqu’un avait lancé, et maintenant tout le monde avait décidé d’y mettre du sien. Comme personne ne supervisait vraiment les opérations, ça ne ressemblait pas à grand-chose. Mais comme Goaty l’apprendrait bien vite, c’était souvent comme ça que les choses se passaient ici, et elles se passaient quand même. Au fur et à mesure de sa conversation avec la vieille ponette, Goaty apprit que cette dernière s’inquiétait pour son fils et sa petite famille, qui étaient installés à la capitale. Elle n’avait pas de téléphone, ayant depuis toujours trouvé ça parfaitement inutile, et les envois de lettres ne fonctionnaient plus avec toute cette neige imprévue. Goaty proposa aussitôt de s’y rendre elle-même et d’aller s’assurer qu’ils allaient bien. Elle lui rapporta au passage qu’elle avait entendu que beaucoup de gens se rendaient vers la côte, qui avait été épargné par cette vague de froid et de cendre qui sévissait par ici. Elles discutèrent encore un peu et Goaty lui promit de faire son possible pour convaincre son fils de la rejoindre avec sa famille. Ils partiraient ensuite tous ensemble pour la côte, le temps que tout soit redevenu aussi anormal qu’avant. La vieille dame lui confia une photo de son fils et de sa femme, ainsi que leur adresse et une bourse pleine de pièces d’or pour l’aider à voyager. Elle lui offrit bien sûr une tasse de thé et une poignée de biscuits qui venaient de sortir du four, et ne la laissa pas partir sans lui donner un gros manteau bien chaud pour se protéger de toute cette neige et ce froid glacial. Goaty se sentit aussitôt qu’elle eut quittée la grand-mère investie d’une mission de la plus haute importance, et décida donc de ne pas traîner à Gallop Frey, mais de se rendre au plus tôt à Arcadia pour y trouver ce fameux Rainy Bean et sa famille. Elle n’avait plus une minute à perdre.

Elle reprit donc sa route, laissant derrière elle ce grand chantier qu’était la construction de ce ventilateur sur la place centrale. Sa fatigue était toujours là, mais elle était à présent motivée, arborant fièrement sur son nouveau manteau qui sentait bon la vanille une broche représentant la cuttie mark de sa nouvelle amie. Elle avança d’un bon pas, trottinant même lorsqu’elle s’en sentait la force, et ne s’arrêtait pas avant que le soleil, enfin ce qu’on en devinait, ne soit complètement couché. Sur le chemin elle remarqua de nombreux bûcherons qui coupaient des arbres et rangeaient les rondins dans des carrioles, probablement pour les livrer dans les villages et les villes. En deux jours elle était arrivée à la capitale, prête à retrouver celui qu’elle cherchait. Mais elle avait beau avoir l’adresse ça ne suffirait pas pour le trouver. Il aurait fallu pour ça qu’elle ait un plan, et elle n’en possédait pas. Elle pensait qu’il serait facile de se repérer dans la ville. Après tout dans une capitale, il devait sans doute y avoir des plans de ville. Mais rien n’était vraiment comme elle l’avait imaginé. A chaque fois qu’elle se décide à prendre une direction, suivant son intuition, elle se retrouve complètement à l’opposé de l’endroit qu’elle cherchait. C’est comme si tout était inversé. Et les rues étaient quasiment vide, ce qui ne l’aidait pas. Elle aurait voulu demander son chemin mais pour l’instant elle n’avait vu personne. Les gens avaient fermé leurs volets, et à en juger par la fumée qui s’échappait des toits, ils étaient tous blottis au coin du feu. Elle les enviait un peu, mais elle avait une mission à accomplir. Elle se reposerait ensuite.
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Karl Tirecorde
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MessageSujet: Re: [Camarde Chaos] Ere glaciaire   [Camarde Chaos] Ere glaciaire EmptyMar 5 Avr - 11:29



C'est à ce moment là que

tout bascula



Chaudes douceurs cotonneuses d’une couverture agrémentée d’une hausse tartan ocre. Elle sentait bon le bois et la fumée du petit poêle situé non loin de là. La bête obscure et féline ronronnait de tout son corps plié en boule de poils et de griffes. Rien n’allait perturber ce calme, rien n’allait réveiller deux compères. Pas de réveil, aucune obligation, le conseil des ministres pouvait aller se faire voir, le temps était à Morphée et à son culte bénéfique et noble. Bien trop souvent bafoué par des obligations futiles nécessitant de veiller tard, de rester au bureau scotché à du boulot, et  devoir se pervertir et vendre son âme à la cafetière qui fonctionnait jour et nuit pour apporter énergie et boisson chaude. Café, Café, avec de la chicorée, c’est meilleurs. Inutile de bourrée le fond de grains fraichement moulus, déposez-y plutôt quelques morceaux de cette plante et le goût s’en trouvera bonifié. Mais je m’écarte toujours et encore de mon sujet pour pouvoir brasser plus de lettres qu’un sexagénaire au concours mensuel de Scrabble de son patelin, accompagné de gâteaux mous pour que son dentier puisse les mâcher.

Une petite secousse se déclencha soudainement, ébranlant les murs et faisant vibrer la vaisselle dans les placards.

« gnnnnnmmmm, connard de voisin… » Maugréa le guerrier en s’enfonçant plus loin sous sa couette.

Le félin cependant ne fut pas de cet avis. Même si le voisin avait pour habitude de faire chier le quartier avec ses expériences à la mord-moi-le-nœud, il avait cessé de ronronner. Le regard droit, les pavillons affolés, l’animal regardait tout autour de lui, quelque chose l’apeurait et l’apeurait.

« C’est pas normal, il faut sortir d’ici vite ! Ça arrive ! » S’affola le greffier bondissant sur ses pattes.

De ses tentacules, il tira le poney du lit le faisant choir contre le parquet. Il était difficile pour lui de se mouvoir dans un espace aussi confiner qu’un deux pièces sous les combles, ce n’est pas un chat domestique même s’il leur ressemblait, bien qu’un peu grand. Comme familier, c’est assez encomblant (haha). Heureusement que la grande fenêtre en chien assis lui permettait de sortir pour gambader sur les toits.

« Quelle mouche t’a piqué, toi qui me vante les effets des 12 heures de sommeil quotidiennes. Et… »

« Prépare ton bordel. Je sens un quelque chose arrivé, quelque chose de monstrueux. » Miaula le félin la truffe collée contre la fenêtre.

Le terrestre le regardait d’un air pataud tout en baillant. L’animal lui en avait fait faire de bonne, mais celle-ci c’était bien la première fois. Pourtant sa période rut était passée, il n’avait pas encore trouvé la cachette d’herbe à chat dont il raffole. Ainsi le terrestre énumérait comptant sur ses doigts invisibles les raisons qui pouvaient pousser l’animal à s’exciter de la sorte. En manque de pelote, non. Une écharde dans le croupion, peut-être. Le salopiaud ne serait quand même pas servi dans le placard des spiritueux, trop improbable il ne sait  pas boire à la bouteille.

« Tu t’inquiètes pour rien… » Rassura le poney en se rendant à la cuisine « Tu sors quand tu veux, la fenêtre est ouverte. »

Le foyer de la cuisinière constamment alimenté servait en même temps au chauffage et à la cuisine. Une bouilloire d'eau siégeait sur la fonte, un fin filet de vapeur sortait de son bec. Sortant une boîte en métal et un bol assez grand, l’odeur du café chaud emplit la pièce. Buvant à petite gorgée l’amer breuvage, l’étalon observait le félin agitant frénétiquement sa queue soulevant à chaque passage un peu de poussière.

« Il faut partir, faut partir, c’est pas normal j’te dis ! » Se répétait Pupuce, le poil à demi hérissé.

Il décolla sa truffe des carreaux, se faufila entre la table et le lit et manqua de renverser le bol de café.

« Tu connais le sixième sens, tas de viande ? »

« Huuu, c’est lequel après celui des affaires, le sens de l’humour, le sens du rythme, le sens unique, et le sens de l’équilibre ? » Demanda le béotien.

« Celui qui nous, espèces sauvages et supérieures, permet sentir qu’une catastrophe va arriver et qu’il faut se carapater loin. »

« Mais encore ? » Répondit-il candide après une gorgée de café.

« Si tu ne m’écoute pas tas de viande, tu vas terminer plus mort que le type de l’autre fois. »

« Celui qui s’est jeté de la tour nord ? »

« Je pensais à celui que j’avais traqué dans la ville mais oui ça fonctionne quand même. »

Le terrestre lorgna sur l’épais tournant au fond du bol. L’haleine délicate du félin lui avait coupé l’appétit, le régime alimentaire n’avait pas d’importance pour  lui. De même qu’il ne connaissait pas la pâte à dent et la brosse à quenottes. L’étalon cendré posa son café sur l’étagère à côté puis écarta la figure de l’obscur matou. Se résiliant à enfiler son manteau pour aller se les cailler dehors, il hésita à menacer le trouble repos mais se rappela furtivement de sa capacité à pouvoir le rendre semblable à un tas de chair sanguinolent. Néanmoins une question lui trottait dans la tête.

« Pourquoi insister tant pour que je sorte plutôt que t’être barré tout seul guider par ton fameux sixième sens ? » interrogea le poney.

« C’est toi qui peux me procurer des pelotes, les gens refusent de m’en acheter. » Répondit le félin avec un soupçon de mépris.

N’emportant que le strict minimum et ses lames,  les deux compagnons dévalèrent les escaliers grinçants et poussiéreux, pressé par le félin en proie à une panique grandissante. Sur le pas de la porte, le gredin menaçait de trouver rapidement un abri sans quoi la sentence serait terrible. Dehors un soleil radieux de début de matinée brillait sur les passants du faubourg à peine éveillé. Le marchand d’arme à l’aide de son vilebrequin remontait son store dans un claquement de métal rouillé.


« Eh bien, il est où ton cataclysme ? Tu m’as raconté des cracks ! Tout ça pour ça, mais c’est pareil à chaque fois ! C’est le con de voisin qui balance des bambous dans son poêle soit disant que ça brûle mieux. » Railla l’étalon.

« Ça arrive… C’est trop tard maintenant. Il faut partir vers l’aube. » Déclara le félin sûr de lui.


Une escadrille de pégase survola subitement la ville en vitesse de croisière, leurs ombres adoptaient les contours des maisons et des toits. Leurs gracieuses ailes dépliées semblaient se touché tant la formation étaient serrée, les êtres mi oiseau mi équidé se dirigeaient vers le palais Discordien au centre d’Arcadia quelques-uns cependant se séparait de la formation et piquait vers dans les rues. Ils devaient sûrement se rendre dans les postes de la milice chaotique. L’étalon commençait à croire aux inquiétudes du félin, rare sont les occasions comme celle-ci, il prit la décision de se rendre au poste le plus proche.

Ménageant la bête et ses choix, le guerrier parvint à rallier la caserne. La garde ne posa pas tant de questions à la vue des deux individus qui se dirigeait vers le bureau du klonel. Le pégase s’entretenait d’ailleurs avec ce dernier, il portait l’uniforme réglementaire des troupes aériennes mais de celles basées à Gallophrey, l’insigne à l’épaule indiquait son appartenance aux transmissions. Le pégase était trempé de chaud et essoufflé, le gradé ordonna qu’un bleu lui amène une grenadine. La venue du chevalier interrompit le rapport, intrus non-assimilé aux gens d’armes mais néanmoins connu des services par ses faits. L’interlude ne dura que le temps d’un mépris d’un subalterne sur un civelot.

Entre deux inspiration, l’ailé individu narrait le tremblement de terre dont fut victime la cité de la vapeur. À l’instar de Noveria, la technologie chaotique s’était orientée dans la production de mécanisme complexe et usant de l’énergie thermique. Les gisements de cuivres assuraient une l’approvisionnement en matière pour l’usinage et le décolletage. Sitôt le séisme passé, la chaudière centrale produisant le courant fut mise en arrêt et l’orgue de sureté se mit à jouer Jazz Suite n°2 de Shostakocitch. Alors que l’administration était occupée à recenser les zones sinistrées et à prendre en charge les victimes, un épais nuage grisâtre et menaçant accourait des terres de la nuisible Reine Crysalis. D’abord ils passaient avoir affaire à un orage aussi soudain qu’il paraissait violent alors qu’en réalité une épaisse couverture de cendre se déployait depuis l’Ouest et pénétrait les terres du chaos. Les vents ont l’air de se maintenir et poussent le nuage vers la capitale. Une escadrille décolla aussitôt en direction d’Arcadia et put devancer le nuage, mais seulement de quelques minutes.

À l’instant où il termina sa phrase, l’environnement s’assombrit comme par magie, qu’un scénariste maléfique ou un sadique se serait empressé de suivre à la lettre. Le ciel d’un bleu d’azur se faisait grignoter par une masse grisâtre et informe grandissante et bouillonnante et pire encore parsemé d’éclairs.

« Sonnez l’intermission des situations d’urgence sérieuse et grave dont on ne connait encore la véritable gravité mais dont nos experts se penchent déjà sur la question ! » Ordonna le klonel à la sentinelle postée devant le beffroi.


L’ordre résonna dans la tour et à son sommet les volets s’ouvrirent laissant sortir de large pavillon en cuivre peints en violet. Le claviériste d’alerte joua alors l’intermission des situations d’urgence sérieuse et grave dont je ne vais vous réciter la suite car elle est longue et risque de vous ennuyer et que d’une manière ou d’une autre je risque d’occuper par mes ânerie les quelques lignes qui lui étaient réservées. Diantre, je les ai dépassé, quel pitoyable narrateur je fais. Après on va encore dire que je meuble pour atteindre le nombre de mots sans trop de difficulté. J’avais une chronique auparavant dans laquelle je racontais des bêtises sans… Oui oui j’arrête, pas taper s’il vous plait.

Les situations d’urgences chaotiques ressemblaient de catégories dont bien souvent on peut se demander qu’est-ce que tel ou tel évènement dedans. Ainsi les chutes de neige exceptionnelles sont comprises à l’intérieur, c’est le moyen d’annoncer qu’il faut commencer à s’équiper de bottes, faire un feu ce n’est déjà fait, sortir les diamonds dogs de traineaux etc… Mais l’alarme fonctionne aussi pour les catastrophes naturelles,  mais c’est assez rare. D’ailleurs, le message n’est pas passé tout de suite, résumons les faits.


Dès que l’état d’alerte fut déclaré, l’ensemble des beffrois sonnèrent l’interlude de vous savez de quoi je veux parler. La petite musique résonna dans toute la ville, des remparts aux faubourgs ainsi qu’à la banlieue proche qui disposait aussi de ses beffrois mais dont le personnel était en grève réclamant des croissants au début de leur service quotidien. De ce fait les banlieusards ne surent quoi faire durant une minute se demandant si les sirènes de la ville s’étaient trompées où que les leurs ne fonctionnaient pas. Heureusement que le nuage de cendre faisait son entrée pour calmer la population. L’imposant nimbus arriva par le vecteur 294 Ouest-Ouest-Nord. Les habitants ne pouvaient en voir le commencement, mais le printemps venait seulement d’arriver et il n’était pas impossible que la neige s’amène en giboulées. Les vieilles râlaient sur le climat continental complètement déréglé et accusaient les fainéants de Solaristes de ne plus faire leur boulot qui n’ont jamais fait.  Pendant ce temps-là, le terrestre récupérait le rapport du script pour en informer le palais.

Dans les rue une toute autre ambiance régnait, l’assombrissement refroidit d’un coup la douceur matinale commune à cette période de l’année et des flocons grisâtres se mirent à chuter par paquets sur la cité à peine éveillée. L’éclairage public fut de suite sollicité pour pallier au manque de luminosité. Mais ce n’était pas suffisant, alors les feux de position et d’atterrissage des dirigeables furent portés à pleine puissance, mais cela n’était toujours pas suffisant. Alors la population sortit les décorations de noël, les guirlandes et les bougies Petit Poney de Noël  envahirent les rues de leur lumière multicolore. Les habitants déboussolés finirent par penser qu’il s’agissait d’une grosse chute de neige, les gamins et les adultes sortirent les luges pour dévaler les rues tandis que d’autre avaient sorti les pelles à neige pour déneiger et se battre dans des joutes sauvages organisées. Pendant ce temps, le terrestre filait à tombeau ouvert en direction du palais dans le tramway de 7h26.

La fausse neige n’avait pas l’air de vouloir s’arrêter de tomber et le froid s’intensifiait. Des opportunistes en profitèrent pour monter des stands couverts de chocolats et de vins chauds bravant l’ada deum n°73 alinéa 4 qui interdit de vendre des boissons à la sauvette après le lever du soleil. Les ennuis commencèrent avec le tournoi improvisé de pelles à neige, les candidats devaient faire mordre la neige au concurrent, les premiers cas d’intoxications furent recensés par les médecins de ronde. Les premières victimes furent 3 poulains dans un carambolage de luges à l’angle de Pine Apple Street et du Faubourg Colly Flower. En réalité les conducteurs avaient perdu la vie avant de se rentrer dedans. Transporter en urgence dans les cuisines du restaurant le plus proche, l’autopsie révéla que leurs poumons étaient cimentés par une couche minérale. Le chambellan prévenu par un télégramme somma au gouteur de goûter la neige pour savoir si c’en était de la vraie. Pendant ce temps-là, Karl Tirecorde pénétrait dans le palais du régent après avoir terminé à patte car le service de nuit du conducteur de tramway touchait à sa fin.

La conclusion fut faite, il ne s’agissait pas de neige mais de cendres volcaniques, le goûteur après maintes essais car il y détectait une saveur de réglisse décéda pour les même raisons que les lutteurs de pelle. Les obsèques auront lieux dans trois jours à la cathédrale Roudoudou. Décrétant un nouvel état d’urgence de niveau supérieur, le grand conseil réuni exceptionnellement appliqua des mesures drastiques pour contrer cette nouvelle menace, sauf le ministre de la java qui y voyait un moyen de réduire ses droits. Dès lors, il était interdit de faire de la luge sans port de masque à gaz ou de protection respiratoire, la vente et la consommation de nourriture et de spiritueux était interdite en extérieur pour éviter toute contamination, et les citoyen furent appelés allumé chez eux des fourneaux pour contrer le froid venant. La SNCF (Société National des Chemins de fer Fous) réduisit son activité pour sortir ses déneigeuses importées de Gallophrey. Une nouvelle épopée s’offrait aux chaotiques et pendant ce temps-là, Karl Tirecorde hurlait devant la chambre de Discord.


« DISCORD !! BOTTEREL DE MERLE OUVREZ !! C’EST LE MERDIER DEHORS ET CELA FAIT DEPUIS LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE QUE VOUS N’ÊTES PAS SORTI !! » Ordonnait le poney excédé par l’égoïsme du lézard Frankenstein.

La grande porte blanche aux motifs étranges et farfelus restait close à toutes tentatives d’ouverture. La femme de chambre n’avait pu entrer depuis quelques mois et redoutait du bazar à venir. L’état de Discord était un des sujets de préoccupation du palais, les ministres attendaient des directives, d’autres souhaitaient simplement le voir car il contribuait à leur bonne humeur. Pourtant il n’était pas mort, chaque jour les cuisines lui envoyaient un festin sur plateau roulant et le laissaient devant la porte, celui-ci disparaissait puis réapparaissait vide de toute nourriture. Dans le couloir, nous pouvions entendre la Carioca tourner nuit et jour en boucle sur le tourne disque du régent. Le terrestre abandonna toute tentative de se faire entendre et retourna dans le hall. Qu’en était-il des autres villes et des environs ? Le seul moyen de savoir était de se rendre au bureau des communications. Karl rappela son animal s’engouffra dans un couloir.

« J’avais dit que ça allait être la merde tas de viande. » Piqua le félin.

« Ta gueule Pupuce. » Répondit mollement le terrestre.




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Sonata Dusk
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MessageSujet: Re: [Camarde Chaos] Ere glaciaire   [Camarde Chaos] Ere glaciaire EmptyLun 2 Mai - 0:33




L’espérance d’une résurgence ~


Si un maléfice était à l'œuvre en Equestria, la multitude demeurait fort ignare. Aveugle aux craintes d'une belle demoiselle à la robe rose. Celle-là même qui espérait fort suffire à leur épargner le cataclysme. Et dans l'ombre du continent, demeurait le paisible archipel des sirènes. Havre clément et accueillant, d'une saveur paradisiaque, de toujours épargné des déboires et atrocités des terres intérieures. Un domaine que d'infâmes créatures tenaient en leur joug, aussi délectable qu'admirable. Cette perfidie naturelle se voulait voilée. L'une se parait du masque de la vertu, une autre de la sagesse, et la dernière de la sottise. D'aucune d'elles n'aspirait plus à s'attirer les foudres de ces misérables qu'elles côtoyaient, elles s'infligeaient alors l'obligeance de tolérance. Après quoi si un rustre s'osait à leur faire bravade, il lui en coûterait assurément. Nul n'ignorait plus la rumeur de leurs ardeurs essuyées, alors déclamées en des termes si élogieux et mélodieux, qu'un plaisancier même l'aimerait entendre; leur chant mystique et diabolique.

Certes pas un n'avait vent de leur nature de jadis, si bien qu'aucun auditoire ne leur résistait, ni ne les dénigrait. Même la bleutée douée de bêtise savait envoûter d'un regard, comme ensorceler au moindre égard. Alors une vocalise évadée de sa belle bouche avait tout loisir d'affliger la moindre proie. A vrai dire, elle s'aimait assez à inspirer cette effroi de naguère. Raviver cette gloire la laissait jubiler. Elle s'en délectait lorsque faire se pouvait. Ainsi, dans l'ombre de son angélisme, l'azure créature se riait d'une vie de misère et conduisait à la ruine les âmes égarées à ses abords. Telles des vagues fracassées aux rochers, elle redoublait les tourments des pauvres gens, mais jamais ne les achevait. Preuve qu'elle n'était si mauvaise. N'en déplaise aux victimes, elle leur pouvait être fort appréciable, aimable ou encore délectable. Son énigme perdurait telle sa bêtise immuable, figée dans l'éternité comme son édifiante sérénité. Ainsi arborait-elle de toujours cette douceur aux lèvres gravée, tout insouciante, toute innocente des affres du monde.

Assise à l'écart, une donzelle admirait l'océan. Onde ravissante et saisissante ne pouvant la lasser. Royaume scintillant sous un noir firmament. Ce dernier grouillait d'innombrables lueurs, d'albâtres étincelles à la vigueur de lucioles. Une splendeur reflétée sur l'onde. Et la majesté de ce clair obscur avait tôt fait de l'émerveiller. Si bien qu'elle se voulait figée depuis une éternité. Elle avait la robe d'un bien pâle ciel, assez mariée à ses crins d'azur aux rayures abyssales. La splendide et soyeuse crinière mise au fer de tissu épousait les traits d'une suivante, condamnée à demeurer en son sillage. La malheureuse s'étonnait à trainer dans le sable, balayée de poussières déportées par la douce brise de la soirée. L'air n'était si frisquet, tout juste doux. Et le clair de Lune irradiait à son égard. La gargouille andouille reluisait dont. Sa frêle cécité n'allait entacher sa félicité. Celle-la-même qui la dépouillait de ses funestes pensées, comme l'incident vécu par une belle matinée.

Alors tôt levée, la donzelle s'eue d'ordinaire disputée avec une ainée. Elle en avait même agacé une beauté des blés, suzeraine du domaine et première née. Une fois chassée, la scélérate avait trouvé refuge en ces rivages de sable fin, battus par la brise et les vagues. Son exil lui épargnait grand péril. Elle craignait d'empourprer assez son ainée pouvant à loisir la rosser ou l'ensorceler. Naguère encore elle l'avait châtié pour insolence, pour suffisance. La belle bleue lui était devenue bien dévouée, plus servile qu'habile. Elle n'osait plus tant la contester ou la défier. Mais elle espérait tant revenir à cet âge d'antan où l'adorable fratrie arpentait l'océan, le temps des rires et des chants. Elle seule en chérissait l'héritage. Et tandis qu'elle avait porté la balade au rivage, ressassant des souvenirs touchants, la sirène s'eut rassurée et consolée avec ce bagage de sage. Son ambition se ravivait de plus belle, la femelle se berçait d'aventure d'illusions. Mais elle souriait et savourait ces instants mémorables. Car il lui appartenait de rêver en sa condition de malédiction.

Là elle n’avait plus grand entrain à s’adonner aux lamentations. Du reste, elle ne semblait guère plus encline à accorder grand crédit à ces vocalises scandant son patronyme. Sans doute la fratrie se faisait-elle un sang d’encre. L’azure créature n’en avait que faire, seule lui importait la saveur d’une nostalgie l’envoûtant, l’apaisant. Ainsi demeurait-elle au rivage quelques instants, avant de réaliser la clameur vociférante la mandant au loin. Un fois de plus la belle andouille s'en retournait en son antre idyllique. Une charmante bicoque tenant plus du cabanon côtier, tels ces abris à la morsure diurne sortis de terre et qui pullulent en ces landes au sable fin bordées d'une flore exotique. Sa gaucherie ne lui épargnait guère une ultime maladresse et elle allait embrasser la terre. Non sans se briser la carcasse millénaire, avant de se vautrer dans le sable. Nul martyr n'était sien, elle semblait figée, arborant d'aventure cette trogne des plus niaises et grotesques. Le phénomène suscitait rire.

L'exécrable ainée la dominait. Là sur le palier de l'entrée, elle la toisait puis soufflait mot. Mais elle n'allait s'empourprer. Ces railleries fraternelles l'amusaient plus qu'autre chose. Bien qu'elle lui rétorquait pareille verve déplaisante, attisant des querelles quotidiennes. Et dès lors que s'envenimait l'affaire, une beauté de blés leurs apparaissait. Elle se voulait éblouissante, saisissante. Bien moins grotesque qu'une déité pâle, grasse et vieillissante. Voilà sa pensée de la seigneurie solariste, celle-là même qu'elle aurait défié jadis. Mais l'azure créature l'ignorait d'aventure. Bien qu'elle demeure l'ordure de soirée sans songe, avec son vieillaque de compère à la panoplie de sorcière étoilée. Ce traumatisme surgissait dès lors qu'elle se ravivait le temps passé. Là elle n’avait plus tout loisir de savourer cette gouleyante nostalgie, que trop douce mélancolie, l'enivrant et berçant tel son aimable parent l'océan. Et la bleutée désirait fort briser le maléfice l'accablant.

Elle avait grand foi en ce faiseur de miracle, le sire Discord. En sa grande naïveté, la donzelle s'imaginait bien délaisser son enveloppe misérable, afin de retrouver celle d'une bête ancestrale. Et tandis qu’elle s’éprenait encore de cette splendeur glissée à ses prunelles, que trop mollement aveuglées, la belle bleue s’apaisait à l’entente d’une ainée jouant les marâtres. Naguère encore, Boucle d’Or était tel un prophète à ses yeux imbéciles. Mais la misère de leurs périple avait tôt fait de lui dépouiller cette pensée. Si bien qu’elle ne lui était plus que sœur. Se faisant, la bleutée réalisait dont quelle espérance de liberté s’offrait à elle. Loin des mégères elle pouvait s’élancer, loin de leur cruauté elle pouvait s’évader. Hélas elle n’en saisissait plus qu’une idée, une pensée. Celle de pouvoir gambader à ses désirs en des landes sablés, comme celle de se jouer sans vergogne des ignares l’abordant. La sirène s’aimait fort à abuser ces pauvres hères.

En l’instant elle ne savourait qu’à moitié ces retrouvailles, car elle se navrait d’avoir ainsi délaissé son aimable parent. Lui qu’elle aimait contempler, lui qu’elle aimait surveiller. A vrai dire, bien qu’elle ne saisisse rien du mal à l’œuvre par-delà l’océan, Sonata présentait ce bouleversement pesant. Jadis un lien puissant l’unissait à ce royaume maritime, il ne s’était brisé à son sens. Il s’agissait-là d’harmonie qu’elle ressentait dès lors qu’elle le gagnait. Une relation fusionnelle et charnelle, une véridique osmose lui apportant tant de bienfait. Mais elle n’avait tant besoin d’y revenir en tout temps, sa dépendance lui avait passé. Ainsi pouvait-elle s’adonner aux vanités terrestres. Comme se débarbouiller la figure, ou souper à table. Tant hérésies qu’elle avait intégré, qu’elle poursuivait de manière machinale. Voilà des automatismes qu’elle désirait délaisser, afin de s’en retourner à la simplicité d’une vie sous-marine. Douce rengaine aux faux airs de comptines. La sotte enfant ne cessait d’éluder la réalité, et sa cruauté, l’obligeant à perdurer en ces traits.

Alors elle nourrissait chaque jour l’ambition de se voir visité par ce sieur pouvant l’en délivrer.  Une fois le festin achevé, aussi maigre fut-il, la trinité filait se coucher. Hélas, l’une d’elle ne parvenait à gagner les pattes de Morphée. Quand bien ses prunelles se voulaient scellées, et qu’elle fredonnait un doux aria relaxant. Sans doute la clarté d’un astre éclatant l’éblouissait-elle. Ou peut-être n’était-elle assez éreintée pour s’évanouir. Il lui paraissait pourtant qu’elle n’éprouvait jamais grand mal à s’endormir. L’affaire l’ennuyait, elle s’interrogeait. Certes elle n’y songeait ainsi, mais une pensée la trottait. Celle d’une inquiétude quand à ces paysages si paisibles et pourtant frémissant. Loin d’elle l’idée qu’un cataclysme allait surgir, mais elle ne savait que trop bien que la houle suivait les flots calmes. Là elle imaginait sa nervosité due à cette croyance d’une mer bientôt déchainée. Elle se fourvoyait. Voilà que s’annonçait le drame. Tandis qu’un grondement déchirait les cieux, une ombre s’avançait à l’Est, jetant la pénombre sur les terres et la mer. L’immondice l’éprouvait dès lors.

Le phénomène l’emplissait d’effroi. La panique s’emparait d’elle. Il lui semblait que des ronces lui enserraient le cœur, le saignant, l’écorchant. Et qu’une poigne impie l’étouffait à mesure, si bien qu’il pesait lourd comme cet air orageux. Elle avait grand peine à trouver le souffle lui manquant. Mais elle se voulait brave, quoiqu’aussi pleutre qu’au premier jour. Là elle filait au dehors, en hâte. Ses sabots effrénés raisonnaient au bois grinçant sous sa masse notable. Elle ne manquait guère de commettre une énième maladresse, se faisant elle allait embrasser la terre avec plus de vigueur qu’autrefois. La virulence de cette collision ne lui intimait plus ce martyr ceci-dit. Sans doute la sottise alliée à son attention captive d’un phénomène immonde, comme l’indicible torpeur ne s’accaparaient son entière pensée. Ses prunelles incendiées fixaient d’aventure la prestation diabolique, dont le macabre instrument annonçait le règne des ténèbres. Sa robe ensablée frémissait sous la morsure de la brise. De même que le théâtre d’épouvante accablait ses suivantes.

La violacée et la beauté des blés s’étaient figées, mortifiées par l’horreur dessinée à l’horizon. A l’Ouest étaient des cieux embrasés et dévorés d’une noirceur sans lumière, évoquant un cruel linceul de jadis, le maléfice de Nightmare Moon. Si son souvenir laissait frémir ses ainées, l’azure créature demeurait pétrifiée de stupeur. Après quoi, ces drôles de dames soufflaient mots. Elles désiraient se terrer en leur antre. Sans doute craignaient-elles l’avancée d’un nuage mortifère, comme elles se devaient penser que leur domaine pittoresque leur assurerait protection. La catastrophe avait tout loisir de gagner ces terres, de souiller ce rivage. Voilà qui tiraillait ces donzelles. La belle bleue n’y songeait guère plus. L’émotion l’avait fort ébranlée, trop même. Si bien qu’elle demeurait ancrée dans le sable, bien que battue par la houle des flots. Ces derniers lui giflaient la figure. Nulle supplique ne l’atteignait. Toute perception lui échappait, et elle fixait l’horizon. Soudain, la bravoure clamée à l’unisson l’arrachait à une perdition certaine. Une fois de plus on daignait l’aider.

Hélas, une fois la manœuvre achevée, et la trinité bouclée en sa demeure, on ne lui pardonnait plus sa bêtise. Cette sottise immense l’ayant faite défaillante, impuissante. Une cuisante déception pour ses ainées, de toujours entichées d’elle. Il lui fallait y remédier. Et bien qu’elle s’échine, sans relâche, à affiner son être, elle demeurait si risible au final. La mégère première savourait cette douce ironie. Car au dehors se profilait cette fougue naturelle, fusant de toute part, à l’image de verves endiablées. Tantôt accablées de frayeur que d’ardeurs. Mais la fratrie n’allait se déchirer. Elle avait essuyé bien pire épreuve et était restée soudée. Si bien que la virulence de ces bravades se soldait d’une nouvelle engeance. L’éblouissante enfant à la robe d’or avait parlé. Elle avait mandé qu’on abrège l’affaire et gagne le lit. Car elle avait bonne espoir de se faire bien voir. En effet, elle manigançait sur le malheur des gentes chaotiques. Et s’il lui était possible d’apparaitre en sauveuse à son sire, alors en retirait bon nombres bénéfices. C’est fort amusée qu’elle allait se coucher.

L’ignare duo suivait son exemple, l’une pestant et l’autre grimaçant. D’aucune d’elle ne s’imaginait l’infernale machination de la maitresse de maison. A l’avènement de l’aurore, la bleutée n’avait guère plus sommeillé que ses ainées. La fatigue se lisait aisément sur ces trognes frustrées. Et l’azure créature n’avait tardée à filer au dehors. Là elle s’épargnait maladresse. Fort heureusement, il n’y avait rien à déplorer. Pas un arbre soufflé, pas de dépouille échouée au rivage. La pureté de la plage, comme le paisible océan, intimaient la surprise. Celle-là-même qui mortifiait la beauté des blés, suscitait rire à la violacée, et laissait bouche bée leur cadette. La bête s’imaginait victime d’une nuit d’épouvante, un simple cauchemar. Ce que la première née s’osait à démanteler. Elle en avait le sabot rivé au continent drapé de noirceur. A vrai dire, la bleutée n’en avait que faire. Mais elle jubilait, la vilaine. Puis elle fredonnait un aria évoquant la démence, et dansait en vraie délurée.

Nul n’allait la blâmer de se réjouir quant à leur domaine préservé. Il demeurait épargné, rescapé. Pas la moindre labeur de martyr à effectuer. Il y avait dont tout lieu de festoyer, beuglait-elle toute émoustillée. Hélas une autre éventrait sa félicité. En effet, il avait selon elle fort à faire. Là elle se déclamait quelques instants où la pensée d’une bleutée s’égarait, comme happée dans le néant régnant en sa caboche d’imbécile. Elle n’avait dont saisit grand-chose au discours. Juste qu’à terme d’une traversée, la trinité gagnerait nombre sinistrés. Et Boucle d’Or avait vu juste, des vaisseaux accostaient déjà sur le rivage du plus vaste îlot, afin d’enrôler des forcenés à la tâche. La fratrie s’embarquait dans l’aventure. Et l’azure créature se murait dans un silence emprunt d’inquiétude. L’horizon lui semblait hostile, si vile. Elle sentait un malaise l’envahir toute entière, là ses membres frémissaient. Ses ainées peinaient à la rassurer. Finalement, la fatigue eut raison d’elle.

Et tandis qu’elle se restaurait en toute insouciance, la sirène s’éprenait d’une rêverie de chevalerie. Elle s’imaginait quelle féroce bataille avait pu opposer la noble jument beige officiant en cette cité qu’elles allaient gagner. Sonata fabulait tant. Son héroïne si maline en avait dû terrasser des monstruosités. Pas un maraud ne lui résistait, disait-on en Arcadia. Un avatar de justice indicible et invincible à ses prunelles fort abusées. Elle se fourvoyait tant. Soudain, voilà qu’elle s’éveillait. Là elle découvrait un royaume plongé dans l’ombre, et couvert d’un nappage cendré. Ce qu’elle prenait naïvement pour de la neige à la robe ternie par l’obscurité. Il faisait bien frisquet, elle frissonnait toute émerveillée. Puis elle s’élançait en quête de beauté plus épatante encore.  Sa cavale effrénée loin des ainées médusées ne lui épargnait collision au détour d’une bâtisse à demi ensevelie dans la cendre. Une douce voix l’arrachait alors à sa condition d’étourdie. Vocalises douées d’une silhouette imposante, colossale et d’une couleur bien vive. La bleutée n’en dénotait les traits véritables.

Il lui semblait pourtant qu’un détail la chiffonnait. Une bien belle verve, au timbre si mélodieux et chaleureux, presque maternel; elle ne lui était méconnaissable. Et cette carrure élancée, voyante et drapée d’un linge violacé ne pouvait lui avoir échappé. Peu à peu elle voyait s’affiner les traits de son adorable portrait. Une joie immense la submergeait, et lui aiguisait une douceur aux lèvres. Une trogne des plus illustres, évoquant la sottise. Telle était cette quadrupède survoltée, que trop adoratrice d’une donzelle entichée d’elle. La scène dépeinte en cette heure semblait toile de maître, où figurait une quelconque déité touchant de sa grâce une misérable gueuse. La charmante enfant rendait hélas la malheureuse à ces drôles de dames la gagnant. Puis elle leur mandait assistance par-delà les ruelles et dunes de grisaille, avant d’enfin saluer leur grande bonté de patriote. Et elle s’éclipsait, suivie prestement d’une belle andouille ne savant que faire.


« Dis Lily, t’aides comment les gens au juste ?! » Soufflait-elle avec nonchalance.




Résumé du bouzin :


© Luna sur EN pour Sonata.
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Mad Melloré
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Eternal Chaos

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MessageSujet: Re: [Camarde Chaos] Ere glaciaire   [Camarde Chaos] Ere glaciaire EmptyJeu 12 Mai - 17:43





___Une douce musique résonnait en ville, alors que Mad se promenait dans les rues d'Arcadia s'ennuyant à mourir de cette si parfaite symétrie et se perdant dans ses pensées, pour peu qu'elle en ait. Toutefois, là n'est pas le sujet. Alors que la Saddle Arabian se questionnait sur l'origine de cette neige qui se prenait dans sa robe et ne semblait pourtant pas la tremper comme elle aurait pu s'y attendre, d'autant plus qu'un petit tas grisâtre commençait à s’amasser sur son museau, troublant quelques peu sa vue. De cette manière elle rentra de plein fouet dans un pauvre vieillard:



-VOUS POURRIEZ PAS FAIRE ATTENTION OU VOUS METTEZ LES PIEDS?! C'EST POURTANT PAS DUR, IL SUFFIT DE METTRE LA FOURCHETTE A GAUCHE ET LE COUTEAU A DROITE A CE QU'IL PARAIT!
- hurla-t-elle sur le pauvre bonhomme qui semblait tenir une hanche douloureuse.


-Ex__Excusez-moi Mlle Melloré, mais c'est à cause de cette cendre, la ville est en panique!


-Des cendres? C'est quoi ça? Vous voyiez pas que c'est de la neige, regardez! - Sortant sa langue dehors, elle laissa quelques « flocons » y reposer puis rangea ce petit bout rose dans sa bouche, cependant le goût ne fut pas celui escomptée et c'est en prenant une expression de dégoût que la demoiselle repris- MAIS C'EST TROP DEGUEU! C'est quoi ce truc?! Est-ce qu'on peut faire des bonhommes ou des batailles avec?!


___Alors que la barde partait dans de nouvelles divagations, l'ancêtre prit congé sans demander son reste. En quelques mois, les gens avaient appris à respecter, mais aussi a craindre cette étrange Saddle vêtue d'une casquette et d'une écharpe à tartans qui siégeait au conseil rapprocher du grand roi des abeilles: Discord. Cependant, assez de divagations, il est temps pour nous de reprendre les faits importants et non ces quelques informations peu importantes. Alors que la demoiselle s'affairait à essayer de consolider un bonhomme de cendres -je vous laisse deviner, sans grand étonnement que ce ne fut pas très concluant- Une musique résonna dans toute la ville, un doux jazz qui lui emplit les oreilles, alors que la musique faisait son effet, l'étrange créature, assise sur son arrière-train s'immobilisa, les oreilles dressées sur sa tête, le regard vide, elle ne bougeait plus un cil, occasionnant par la même occasion des détours gargantuesques pour les passants qui préférait esquiver la jeune fille au tartan surtout dans ses états seconds. La mélopée engourdissait lentement chacun de ses sens, pénétrait son au plus profond de son âme et avec une force lumineuse, brisait chaque chaîne qui compressait son cœur et son âme. Ce sourire flottant, cette voix criarde qui lui parlait constamment disparue, alors qu'une nouvelle naissance allait avoir lieux, mais pour combien de temps ? Combien de temps serait-elle libre cette fois? Dix minutes, peut-être quinze avec de la chance? Toutefois, la chaotique avait décidé de ne plus être triste lors de ses retours à un état stable, elle ne voulait plus gaspiller ces quelques minutes de liberté avec les racines de la tristesse et de la culpabilité. Tandis qu'elle revenait à elle cependant, une voix qui lui donna des frissons jusque dans l'échine lui susurra à l'oreille "je reviendraiiiis" ce ton moqueur et trompeur.... Créature de ses cauchemars, la personnification même de sa folie. Ce chat.








___Alors qu'elle reprenait conscience c'était une véritable anarchie qui s'offrait à la vue d'une Mad n'étant plus égarée dans les brumes de la folie. Un véritable chaos dans ces rues d’originaires si droites, et si propre, Discord n'accepterait pas de voir sa ville dans un tel état. Cependant, c'était une véritable scène d'apocalypse qui semblait se dérouler au-dessus de la capitale Chaotique, un ciel ante-diluvien emplit de nuage d'un noir si ténébreux qu'il en aurait fait pâlir le roi Sombra lui-même se dirigeait sur la ville. Des vents d'une violence inouïe se levaient et balayait tout sur leur passage, devant ses yeux ébahit, un arbre entier se déracina pour venir s'écraser sur le vieillard de tout à l'heure. Enfilant deux bouchons dans ses oreilles et partant aux triples galops, la demoiselle sauta par-dessus une charrette renversée tout en sortant son violon de son étui. Elle réatterit devant un vieillard apeuré alors qu'elle jouait quelques notes. Le papy faisait déjà ses prières et autres signes rituels aux dieux de sa croyance en voyant l'arbre et la folle foncer droit sur lui, cependant alors que l'arbre semblait être prêt à les réduire en pièce l'un contre l'autre il sembla heurter un mur invisible qui réduit le tronc en milliers d'échardes qui se dispersèrent dans le vent. Jouant une autre musique afin d'améliorer son endurance et sa force physique, la demoiselle regarda et hurla vers le pauvre hère afin de couvrir le vent de sa voix:



-Ne restez pas la monsieur, allez vous mettre à l’abri!



___Le terrestre restait sans voix devant ce changement si soudain, les rumeurs étaient-elles donc vraies? L'humeur de cette demoiselle pouvait être aussi changeante que vent lui-même? Avant qu’il n'est pu dire mot, La Saddle Arabian, profitant de sa taille et de sa force hissa la personne sur ses épaules puis se mit à courir à travers les rues apocalyptique protégeant un enfant de son fleuret en tranchant une planche qui s’apprêtait à lui offrir une rhinoplastie gratuite ou bien en aidant quelques citoyens à fermer leur portes ou à installer leur décoration de Noël, après tout, le temps s'y prêtait! Tant bien que mal, la demoiselle finalement arriva au palais et y déposa le vieil homme visiblement choqué.


-Vous m'excuserez M'sieur, mais j'ai pas le temps de faire causette, y a plein de gens qui ont encore besoin d'mon aide là-bas.



___La demoiselle se sentait parfaitement libérée, quelqu'un d'autres, comme si des ailes lui avait poussée. Cette non-folie couplée avec les enchantements de puissance qu'elle s'était apposée la gonflait d'une énergie positive qu'elle n'avait pas ressentit depuis des années. Alors qu'elle ressortait du palais prête à aider à nouveau, elle se rendit compte que l'état de la ville était critique, les premiers flocons de neige commençait à recouvrir les rues de la ville alors que la foudre tel un dieu vengeur frappait au hasard choisissant les cibles d'un mauvais destins afin d'en appauvrir l'espérance de vie ou les possessions matérielles.








___Le spectacle revêtait une certaine beauté macabre, une poésie cynique s'élevait de cette ville se couvrant de blanc sous les chants de Noël et autres alertes. Fort heureusement, la barde avait placé ses bouchons d'oreilles afin de ne pas être touché par un quelconque changement, ce n'était pas le moment, il fallait aider, les gens! Alors qu'elle regardait médusé devant le palais de Discord cette scène qui s'offrait à elle, lui inspirant maintes mélodies, elle regarda par-dessus son épaule avant de se mettre en route. Cependant, quelque chose la frappa, que faisait Discord? Ce n'était pas son genre de rester sans rien faire, il devrait au moins être en train de faire de la luge, si ce bazar dans cette si jolie Arcadia ne le mettait pas hors de lui. Elle se devait d'aller vérifier ce qu'il en était. S'engouffrant à nouveau dans le palais au trop, la demoiselle ferma légèrement les yeux, profitant d'une douce chaleur s'insinuant dans son pelage et faisant instantanément fondre les pellicule blanche et humide qui la frigorifiait jusqu’au os. Originaire du désert d'Applelosa s'il y a bien une chose avec laquelle la chaotique n'était pas familière, il s'agissait bien des grands froids et en très peu de temps, la température avait drastiquement chuté. Dans le feu de l'action, elle n'y avait pas prêté attention, mais maintenant l'adrénaline partie elle grelottait comme une enfant ayant oublié son pull.


Au détour d'un couloir cependant, Maddie aperçu une crinière brune sur une robe grise qui lui semblait familière, de plus cette démarche désinvolte et sans le moindre raffinement ne trompait pas, il s'agissait là du chevalier qui siégeait avec elle au conseil de Discord: Karl Tirecorde. Sans plus d'hésitation, et la voix emplit de stress elle l'interpella:


-Karl! Tu as vu Discord? On a besoin de lui, c'est l'apocalypse dehors! Et... ah oui, attend les bouchons d'oreilles – avant de lui parler, elle en avait oublié qu'elle n'entendrait pas sa réponse si elle gardait ses oreilles ainsi bouchées. Cependant c'était une grossière erreur. Une musique criarde, une intermission entêtante résonnait dans toute la ville et envahit son ouïe, prit possession de son corps puis déclara sienne son esprit. L'air inquiet de la barde se troqua rapidement en une nouvelle expression. Un sourire, malsain, comme celui qui apparaissait à nouveau dans son esprit. Ce sourire inquiétant, si caractéristique de sa folie, cette banane tordue et presque forcée ainsi que ce regard perdu, elle reprit la parole- Et c'est Noël, même si je pensais que c'était déjà passé, mais il nous faut un traîneau et un costume rouge et blanc! Nan mais attends, t'imagines s'il y avait pas de cadeau à Noël, ce serait une véritable apocalypse, imagine comme une chaussette sans orange! Ce serait monstrueux, je ne veux pas me l'imaginer!



___Sur ces mots, c'est une Mad sautillante qui repartit sur ses pas, arrachant par là, un morceau des épais rideaux rouges, elle s'en drapa puis sortit telle une folle dehors.








___L'état de la ville, ne semblait pas allez en s'améliorant, alors qu'une folle déboulait sous la neige, sa crinière noire disparaissant rapidement sous un épais mur blanc. Comme une malade, notre héroïne regardait frénétiquement sur sa gauche puis sur sa droite, avant de repérer l'objet de tous ses désirs. Une épaisse planche de bois était bloquée par le vent contre une maisonnée à quelques mètres d'ici! Se saisissant de son violon elle joua une petite musique, augmentant à nouveau son agilité, elle se saisit de la planche et la posa à terre avant de sauter dessus avec un puissant cri de guerre!



-LA GRANDE PIRATE DE LA RIVIERE TUCHOKO EST DE RETOUR! ACCLAMEZ LA GRANDE MERE NOEL PIRATE DE LA RIVE BLANCHE!



___Glissant dans les rues en pentes de la capitale la folle se dirigeait à toute vitesse sur la place principale, non sans s'amuser à voler quelques objets des mains des passants, comme un bon café, ou en arrosant de neige un groupe de personne essayant de se réfugier dans un virage trop serré. Sa "cape" rouge volait au vent et donnait à ce missile ambulant une visibilité que beaucoup des pauvres citoyens d'Arcadia auraient préférés ne pas avoir à constater.


___S'arrêtant d'un énorme dérapage sur la place publique elle ensevelit de neige un pauvre feu de fortune, un groupe de pauvres hères, mais aussi une chèvre qui semblait chercher son chemin. Sautant de son "véhicule" de fortune, Mad hurla pour elle-même!


-WOUUUUHOUUU!!! C'était GENIAL! ON LE REFAIT!


___Remise de ses émotions, elle remarqua alors la jeune chèvre désormais pleine de neige et prit un air surpris, c'était la première fois qu'elle en croisait une en vrai!

-OUAHHHH T'es une chèvre?! Une vraie! Vous existez vraiment, je savais pas ! Moi je croyais que vous étiez une légende! Sérieusement vous êtes pas une espèce disparue, comme les chiens? Ohhhhh ton pelage il ressemble à de la barbe à papa – elle n'avait pas finit sa phrase, que la Saddle Arabian plongeait sa tête dans la laine et essayait d'en arracher quelques touffes avec ses dents. Toutefois, les premiers contacts avec ses capteurs gustatifs furent plus que décevants. La demoiselle sortit immédiatement la tête de cette barbe à papa au goût de poussière et prit un air de dégoût- BEUAHHHHH! C'est vraiment pas bon! J'ai toujours rêvé de ça pour ça, c'est vraiment pas drôle que ce soit comme ça, moi ça j'aime pas, et quand j'aime pas ça va pas!


___Tout en grommelant, l’énergumène s'écartait déjà de la chèvre tout en se demandant ce qu'elle était venue faire ici. Puis soudain le souvenir la frappa comme un énorme revers de main, si bien qu'elle faillit trébucher et tomber sur son arrière-train!



-OUAHHH, ca fait mal les idées!
- Mad dégaina son arme la plus dangereuse, son violon- JOYEUX NOEL A TOUS!


___L'archet commença à frotter frénétiquement les cordes alors qu'une musique fox-trot commençait à en émerger. Utilisant son sort de modulation du son, les notes arrachent aux cordes ne semblait contre toute attentes pas venir d'un instrument à corde, mais plutôt d'un instrument à vent, un saxophone! Le résultat fut instantané alors que la belle se mettait à danser sous la neige, prenant les bras de la même chèvre que précédemment, tous sur la place se sentaient obligés d'imiter sa danse, un fox-trot. Mad ne jouait plus, mais son sort était encore actif et la musique semblait continuer, les pas s’enchaînaient, certains plus complexes que d'autres. En dansant au moins, personne n'avait froid.
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Karl Tirecorde
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Eternal Chaos

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MessageSujet: Re: [Camarde Chaos] Ere glaciaire   [Camarde Chaos] Ere glaciaire EmptySam 21 Mai - 19:05






Hord-Rp:

En chemin dans les longs couloirs de marbre rose teintés des portraits de la divinité chaotique décidément trop peu soucieuse des évènements qui l’entoure, le guerrier se pensant seul n’eut autre comme visite que la folle mais non moins vaillante Mad Melloré qui l’interpela au détour d’un couloir. Il connaissait la saddle pour ses exploits tenant tant à la survie de celle-ci dans des situations plus ou moins farfelue et grotesque où elle aurait pu perdre mainte fois la vie et atteindre mainte fois son intégrité physique, entre nous pour ce qui est du mental elle est irrécupérable. Ou bien à l’inverse pour ses actes que l’on pourrait qualifier d’héroïque depuis un esprit bas de plafond affublé d’une hallebarde et coiffé d’un casque tout en faisant le garde à vous dès qu’une épaulette pointe le bout de son bouton à chaque coin de rue. Autant dire, un patriotique. Oui cela était vrai face à un dragon de cristal et aux armées cristallines, allait-elle transformer l’essai ?

La gourgandine siégeait avec lui au conseil chaotique, mais son approche lui parut différente, la femelle semblait plus posée, plus sereine. Sa voix était teintée d’une panique marquée, qui ne le serait pas face au cataclysme derrière les fenêtres. Son nom résonna dans le couloir amplifiant la dimension dramatique de l’instant. Elle cherchait son roi, son faux bourdon couronné, le puzzle frankesteinnesque squattant les appartements royaux en dansant la corioca. La jument s’interrompit soudainement dans sa phrase et porta ses pattes à ses oreilles, prétextant des bouchons blottit dans ses orifices auditifs. Son humeur changea soudainement, comme si un servan habitait son esprit et avec un bouton changeait constamment les paramètres expressifs de la femelle comme pour régler le canal de sa radio. Sa mine d’ébahie radieuse contrasta avec l’ancienne, le croissant hypo-buccale grandit jusqu’à en devenir malsain, les pupilles se rétractèrent pour ne devenir que de petits points. Ce n’est plus l’apocalypse qu’elle bramait mais Noël ! Avec toute la clique de l’obèse alcoolique, des rennes alcooliques et des pitits nenfants. Le terrestre n’ayant pas eu de cadeau à Noël depuis qu’il s’était reclus sur lui-même nourrissait en lui un mépris pour les assassins de sapin.

Mad ne termina jamais sa phrase et telle une puce elle repartit vers de nouvelles aventures riches en péripéties tout en arrachant les teintures murales de leurs tringles. Elle s’échappa dans un nuage provoqué par la poussière ainsi délogée. Le terrestre se dit qu’elle n’allait pas trop mal au final, en vérité il l’avait cru malade lorsqu’elle cria son nom. Néanmoins il récupéra les bouchons de cires qu’il plaça dans une des poches à l’intérieur de son manteau. Où allait-il déjà ? Ah oui, vers le centre des télécommunications. L’interlude d’alarme résonnait toujours dans la ville et les carreaux n’étaient pas assez épais pour filtrer le baratin répété des organistes.

Le dôme nord du palais royal portait une grande flèche d’où partait une dizaine de câbles de télégraphes formant un demi-cercle orienté Nord-Ouest. Le guerrier traversa les jardins suspendus grisés par la cendre. L’eau des bassins se croupissait du ciment se formait à la surface, les plantes exotiques fragiles mourraient les unes après les autres. L’étalon songeait à s’équiper d’un masque pour la suite, de même pour Pupuce. Le hall du dôme s’était transformé en une sorte de sas de dépoussiérage muni de valet avec des plumeaux. Les opérateurs filaient de table en table, la grande carte d’Arcadia et de sa région était entourée d’une myriade d’individus munis de réglettes et de pions. L’endroit était animé par des annonces griffées au fur et à mesures qu’elles arrivaient et le *POP* des terminaux pneumatiques.

L’étalon marchait, subjugué par l’activité digne d’une fourmilière lorsque vous allumez un pétard à l’intérieur, le félin quant à lui n’était pas plus enthousiaste que ça d’être enfermé dans un hall bruyant, comme je le comprends. Une opératrice à l’allure plus portée dans les échelons tira d’un trait l’étalon auprès de la grande table.

« Vous en avez mis du temps ! » Râla-t-elle en suçant un bâtonnet enrobé de chocolat. « Pouvez-pas loger comme tout le monde dans les environs du palais ?! »

Le terrestre n’eut rien à répondre. Ils se dirigèrent vers un point précis du côté Nord de la cité. Une croix de bois rouge marquait l’attention de l’opératrice avec à son côté Wendigos griffonné sur un bout de papier déchiré.

« Oubliez cela, les éclaireurs et la compagnie Sapaudia sont déjà sur le pied de guerre. Vous vous restez ici, on a besoin de vous pour tenter de pénétrer dans la chambre de Discord. »

À la mine dépité et abasourdi du terrestre, l’opératrice sentit que ce n’était pas réellement la réponse qu’il s’attendait.

« Essayez de réfléchir un peu, vous êtes membre du grand Conseil chaotique et proche du seigneur Discord. Vous ne pensiez pas que l’on allait vous demander d’aller au casse-pipe. » Répondit-elle immédiatement.

« Mais l’autre ahuri s’entraine nuit et jour dans sa garçonnière à danser ou à faire des glaces. Il a l’air de s’en foutre royalement de ce qui se passe à l’extérieur et à moins qu’il ait fermé ses rideaux, je ne vois pas comment il aurait pu louper ça ?!! » Rétorqua le guerrier.

L’opératrice se massa les tempes, elle ruminait au nez et à la barbe du poney, probablement qu’elle ne souhaitait pas passé plus d’une heure à parlementer avec une tête de bois. Elle n’eut comme réponse de l’envoyer paître et que s’il voulait se rendre utile il n’avait qu’à aller à l’hôpital filer un coup de patte pour barricader les portes. Le guerrier chipa un masque à gaz dans un des postes de garde du palais. Par contre, en trouver un pour l’animal risquait d’être plus ardu. Le félin observant son compagnon enfiler cette espèce de caoutchouc percé de deux lunettes et un filtre à air indiqua qu’en plus d’avoir l’air con il était hors de question qu’on lui fasse enfiler ce genre de machin.

Ce n'était plus de la cendre mais de la neige qui s’accumulait sur le parvis du palais sans que l’alerte se taise, il serait peut-être temps de leur dire de la boucler. La population en majorité devait avoir remarqué le changement d’atmosphère. Pour arriver jusqu’à la porte Baba O’Rhum, il fallait remonter l’avenue sur toute sa longueur et emprunter deux-trois petites rues transversales. Le terrestre n’avait en réalité que faire des souffrants coincés dans leur asile.

« Quand il ne restera que les malade pour défendre la ville, quelle sera la stratégie employée ? Les bombarder des cadavres ou se battre à coup de béquille et de déambulateur ? » Se répétait-il dans la tête.

Nul doute que la scène pour les peintres aurait été plaisante à griffer sur leurs toiles. Et puis une fois dehors, ce serait plus simple pour mettre les voiles si le vent tourne. Un élan de lâcheté de plus ou de moins ne pouvait pas être préjudiciable. Il trouverait bien une excuse, il en trouve toujours une. Peut-être qu’il pourrait même en tirer un bénéfice, en vendant les corps déjà mort aux nécromanciens. Les morgues Tirecorde, ça, ça a de la gueule. Il irait s’installer au Dark Pledge, récolterai des cadavres, pillerai les tombes avec possibilité d’une majoration de la valeur ajoutée en trouvant des objets sur les cadavres.

Il ne vit pas le trajet passé, martelant chaque pavé du son de ses sabots et des claquements de son armure. Son manteau flottait dans le vent et la neige cendrée et passa du brun au gris salissant des flocons du volcan. Ses épées au fourreau, il ne lui manquait que son arc qu’il avait laissé accrocher sur son portant. La compagnie de Sapaudia saurait lui en fournir un avec un carquois plein, il n’avait pas encore appris à se servir d’autres types de flèche. Une question le taraudait néanmoins, les wendigos pouvaient-il passer par-dessus les remparts de pierre ? La limite de son engagement dans la voie des combats, se fracassait à l’incertitude de la méthode à adopter. Valait-il mieux sonner la charge à l’extérieur des remparts ou bien aligner du haut des tours le plus de bestioles puis finir le reste au corps à corps ?

Les premiers corps de la compagnie apparurent dans les rues, ils avaient amené avec eux tout l’arrière front pour subvenir aux besoins de la bataille. Les diligences du rata, celles des toubibs et la relèves s’agglutinaient entre les maisons trop serrées à leur goûts mais pas assez selon d’autres. Trottant vers l’archerie, le guerrier réquisitionna un arc normalement réservé aux officiers et un carquois plein. L’aspirant du maître archer voulu tout de même l’accord d’un gradé pour laisser l’arc aux sabots du traqueur, vu la menace, chaque individu comptait et l'apprenti n’insista pas trop. Par contre il commençait à cailler sec, les feux s'allumaient plus rapidement que les étoiles la nuit tombée.

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Goaty Boop
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MessageSujet: Re: [Camarde Chaos] Ere glaciaire   [Camarde Chaos] Ere glaciaire EmptyMar 24 Mai - 0:44


La cendre s’épaissit, faisant grelotter la petite chèvre devenue grise. Elle ne perdait pas pour autant sa motivation. Les portes se fermaient autour d’elle alors que des haut-parleurs diffusaient ce qui semble être, à en juger par le comportement des habitants, des signaux d’alarme. Les volets claquaient, isolant dans la rue la nouvelle arrivante, qui ne savait où aller. Elle qui était investie d’une mission, la voilà réduite à errer dans les rues désertes. La musique diffusée, pourtant forte, se fait peu à peu couvrir par le vent qui s’engouffrait dans les ruelles, sifflant en s’infiltrant dans les interstices des portes clouées. Arrivée tant bien que mal sur la place principale, Goaty s’apprêtait à demander son chemin aux quelques poneys qui ne s’étaient pas encore réfugiés dans la sécurité toute illusoire de leurs demeures. Mais son intervention fut interrompue par l’arrivée tonitruante d’une fusée écarlate, qui se stoppa à quelques pas dans un dérapage impressionnant. Impressionnée, et sidérée, elle l’était, la petite chèvre. Son petit cœur fit un bond, tandis que la neige projetée par ce mouvement brusque la recouvrait jusqu’aux cornes. Un frisson la parcourut, secouant la neige pesante et collante, la chassant de son pelage, alors qu’elle-même se dégageait de quelques pas du tas de flocons grisâtres agglomérés. D’un air ébahi elle fit face à une Saddle, qui bien loin des postures habituellement nobles de cette race, trépignait et piaffait en hurlant son contentement.

Goaty en oubliait presque son nom et la raison de sa présence en ces lieux, tandis que la créature enthousiaste s’adressait à elle, enchaînant les idées plus vite que les mots, et passant du coq à l’âne. Avant que la blanchette n’ait le temps de réagir, des dents vinrent s’enfouir dans son pelage, tirant sur les poils pour les arracher. La surprise et la douleur sortirent la pauvre créature de son ébahissement, et elle s’écria, tout en bondissant pour s’éloigner de la folle furieuse qui tentait de l’épiler sans son consentement.

« Aïe ! Mais ça va pas ? Vous êtes pas bien ? »

Les gens de la capitale des Terres Chaotiques étaient-ils tous comme ça ? Elle qui avait tant apprécié Gallopfrey, elle n’était soudain plus certaine d’être à sa place dans cette nation. Elle n’eut cependant pas vraiment le temps de s’en préoccuper, car alors qu’elle se massait le flanc agressé du bout du sabot, l’autre avait sorti un violon, et souhaitait d’une voix puissante et à la bonne humeur communicative un joyeux noël. C’était certain. Elle était folle. Pour avoir justement vendu des calendriers afin de récolter de l’argent pour celle qui lui avait confié la mission hautement importante de retrouver son fils, Goaty savait bien que Noël était passé. Cette Saddle devait s’être échappée d’un asile, et la vue de toute cette neige lui avait fait perdre la notion du temps, la rendant confuse. La petite chèvre se retrouva prise d’une hésitation face à cette évidence. Devait-elle poursuivre sa mission, laissant la pauvre âme à son sort, ou pouvait-elle perdre un peu de temps pour l’aider et la reconduire en lieu sûr ? Elle n’était pas certaine de ce qu’il fallait faire, mais n’eut pas le temps d’y réfléchir plus amplement, car face à elle la violoniste avait commencé à jouer, et au son diffusé dans la ville s’ajoutait celui d’un… saxophone ? Un froncement de sourcils dubitatif vint se poser sur le visage de la chèvre, mais il fut chassé par un air surpris lorsqu’elle se prit à danser, sans vraiment y avoir pensé. Alors que la musique poursuivait sa mesure, elle se retrouva sabot dans le sabot avec la simple d’esprit, et elles dansèrent, en compagnie des autres poneys présents sur la place, réchauffant leurs muscles par des pas qu’ils ne se savaient pas capable d’exécuter.

La danse semblait ne jamais s’arrêter, et Goaty, bien qu’elle ne comprenait toujours pas ce qu’il se passait, se surprit à s’amuser. Ce froid glaçant, bien loin des normales saisonnières, était préoccupant. Autant que la nuit qui s’abattait sur la ville apporté par des nuages menaçants, enfermant les habitants des terres chaotiques dans un cercueil de cendre. Cette distraction, cette danse effrénée qui les entraînait tels des démons de minuit jusqu’au bout de la nuit, était finalement bienvenue, du moins jusqu’à ce que retentisse un hurlement provenant des limites de la ville. Le hurlement glaçant d’une créature cauchemardesque. Bientôt suivi d’un autre, qui n’était pas terminé lorsque le suivant se fit entendre. La troupe de danseurs amateurs sembla se stopper dans son élan. Certains trébuchèrent, d’autres se figèrent, reprenant leurs esprits d’une bien brutale manière. Goaty, n’ayant jamais entendu un tel cri, ne savait pas à quel point il était annonciateur de malheur. Mais les rumeurs sur la place prirent rapidement de l’ampleur, et elle n’ignora pas longtemps le danger. Les créatures qui venaient de se faire entendre n’étaient autre que des Wendigos, ces créatures démoniaques qui dévoraient la chair équine sans sourciller. Assoiffés de sang, ils étaient en chasse, et bientôt à leurs hurlements se superposèrent ceux de leurs premières victimes. Ils seraient bientôt sur eux. C’était une évidence. A deux cornes de céder à la panique, la petite chèvre se ressaisit, et s’adressa à ceux qui quelques instants auparavant jiguendéliraient dans la neige.

« Ils arrivent. Il faut faire quelque chose ! Les stopper ! »

Sa voix, encore un peu chevrotante, se fit de plus en plus sûre à mesure qu’elle expliquait son idée. Elle n’était absolument pas sure de la validité de cette dernière, mais elle ne se voyait pas affronter de face ces créatures, ni s’enfuir en courant. Il fallait faire quelque chose, et tous ensemble, ils pouvaient peut-être en mettre quelques uns hors d’état de nuire. La chèvre désigna du sabot la ruelle de laquelle la musicienne du groupe avait surgi, formant un sillon large et profond dans la neige cendrée. Les hurlements qui se faisaient entendre provenaient de cette direction, et le sillon tracé ne manquerait pas de faciliter le passage des bêtes, qui se précipiteraient dans cette direction sans attendre. Le dérapage de la Saddle Arabian avait déjà formé un creu, laissant entrevoir la terre tassée qui formait la grand place. Sur l’un des côtés de la place se trouvaient des engins de chantier, laissés oisifs par les ouvriers, qui n’étaient autre que les compagnons de danse qu’elle venait de rencontrer.

« On va creuser un piège. Quelqu’un sait se servir de cet engin ? Je vais chercher un drap pour recouvrir le trou. On va recouvrir le trou avec le drap et un peu de cendre. Ils ne verront pas, et ils tomberont dedans en dévalant la ruelle. Il faut qu’il soit très profond. »

Tambourinant aux portes donnant sur la place, Goaty finit par trouver une âme charitable. Celle qui lui ouvrit la porte refusa de sortir leur donner un coup de sabot, mais elle lui donna ses rideaux et ses draps, ainsi que de quoi les coudre ensemble. La petite chèvre se précipita, les bras chargés, vers le chantier qui prenait place. Le trou commençait à prendre forme. Il faisait 3 bons mètres de profondeur, et s’étendait sur une largeur de 2 mètres. Elle s’attela sans plus attendre à les coudre sommairement. Elle avait l’habitude, ayant cousu de nombreux vêtements par le passé. Mais le temps n’était pas aux détails et à la perfection. Il était à la précipitation et à l’efficacité. Il fallait faire vite. Les cris qui se rapprochaient en étaient la preuve. Aidée par quelqu’un elle installa les pièces de tissu pour couvrir l’ouverture béante qui s’était ouverte dans le sol. Ce faisant, elle cria à l’intention de ses compatriotes.

« Il faut déplacer toute cette terre ailleurs. Ils vont flairer le piège si ils la voient ! »

La chèvre, dont l’extrémité des membres commençait à geler à force de placer la neige pour couvrir les traces du piège tendu aux créatures qui s’approchait, ne faiblissait pas, exhortant les autres à en faire de même. Les travaux avançaient vite, ses compatriotes étant habitués des travaux et ayant à leur disposition les outils nécessaires. La musicienne en revanche, inquiétait celle qui avait par la force des choses pris la direction des opérations. Elle l’observait du coin de l’œil, essayant de deviner quelle serait sa prochaine péripétie, et espérant que ça ne mettrait pas tous leurs efforts en miettes. La Meute de bêtes affamées s’approchait, on entendait leurs hurlements et les cris effrayés des citoyens en panique. Le raffut de cette incarnation de la folie qu’était la musicienne les attirerait sans doute dans les parages. Goaty espérait vraiment qu’ils tomberaient dans le piège, et qu’ils seraient incapable d’en ressortir. Mais rien n’était moins certain. Il faudrait qu’ils se mettent à l’abri, rapidement. Avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils ne servent tous de diner à ces créatures.

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Sonata Dusk
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MessageSujet: Re: [Camarde Chaos] Ere glaciaire   [Camarde Chaos] Ere glaciaire EmptyVen 27 Mai - 23:18




La mélodie des hurlements ~


Plus elle portait la balade et plus elle s'étonnait de ne trouver répondant en cette belle bouche. Naguère encore, la gradé n'avait jamais adopté pareille figure d'insolence. Sans doute l'urgence des manœuvres et sa missive l'absorbaient-elle. Si bien qu'elle s'abandonnait au silence hantant ses pas graciles. Douce mélopée seule déchirée par les vocalises disgracieuses flottant dans l'air. Ce récital n'avait l'air d'ennuyer l'azure créature, à l'instar des égards proférés d'une compagne. Sonata n'appréciait guère qu'on la dénigre, elle qui se démenait afin de s'accaparer le plus d'attention. La voilà qui aiguisait des traits grossiers à sa figure. Elle en avait les joues enflées et les lèvres pincées, une simple moue. L'étrangeté n'allait enlaidir ce joli minois. A vrai dire, on la savait grande enfant, propice au caprice. Mais elle pouvait bien s'y adonner des heures durant que son ainée n'y accorderait grand crédit. Elle avait fort à faire. Certes elle avait vent de l'enfant pestant à ses abords, mais il lui fallait ordonner ses gens.

Ce à quoi elle s'adonnait ci et là, mandant aux civils de se retrancher dans leurs demeures. Nombre braves réitéraient la manœuvre par-delà les ruelles, bâtisses et dunes glaciales qui tendaient à ensevelir la cité royale. Cette situation de crise échappait à la bleutée. Son esprit volatile lui redoublait sottise. Elle ignorait dont tout du supplice des âmes égarées, des esprits désœuvrés. Si bien qu'elle se riait d'eux sans vergogne, dès lors qu'elle admirait son héroïne à l'œuvre. Quoiqu'elle désirait fort saisir toute la subtilité d'une telle hardiesse. L'azure créature se repaissait jadis du malheur et de la détresse, de la rage et autres émotions traitresses. Et bien que piégée en ces traits de poney, la diablesse aspirait à d'aventure de bassesses. Sa vilenie lui ravivait la jouissance d'une tyrannie, le souvenir d'une pure extase. Sa soif de pouvoir n'allait de pair avec l'étrangeté qu'elle dénotait. Se fourvoyait-elle ? Bonté et cruauté, espérance et violence, délicatesse et bassesse.

Un torrent de pensées déferlait dans son esprit malade et sot, lui insufflant plus de maux qu'une lueur d'intelligence. Là voilà figée devant cette scène indéchiffrable. Plus elle songeait à l'esprit salvateur du jour, plus elle sombrait dans une confusion digne de la panique générale. Quelle bêtise enlevait Hard Line au chevet de ces misérables ? Quelle folie la retenait-elle ici, dans la froideur de l'hiver, au cœur de l'horreur ? L'heure s'emblait aux désillusions, la déception s'emparait d'elle. Si bien que sa trogne d'angélique se muait peu à peu en des traits qu'on ne lui connaissait. Ainsi la bouille d'une entité lassée lui apparaissait, elle songeait plus à les écouter. Mais la noiraude lui mandait bien de s'activer, sous ses airs de grande blasée. Boucle d'Or poussait soupir avant d'épargner à tous une énième bagatelle. La puérile pique avait tôt fait d'arracher la belle andouille à ses pensées grivoises. Hélas elle ne ravivait guère plus d’éclat à ces mirettes si bêtes.

Mais elle daignait apaiser sa rancœur tandis qu’une ainée lui intimait d’aider les masses. La belle ignare songeait d’aventure à cet élan salvateur qui naguère l’avait fort écœuré. Ainsi la confusion gagnait de nouveau son esprit. Et lui exposer en des mots simples ce qu’étaient altruisme et bonté ne semblait l’atteindre. Elle n’avait tout loisir de saisir ces subtilités faisant qu’elle-même s’avait s’y adonne, hélas sans rien y comprendre. Le duo délaissait l’imbécile à ses réflexions risibles, tandis qu’il s’évadait à sa vue. La grande beige déléguait nouvelles charges à la fratrie, se dispersant prestement. Seule la bleutée demeurait à la gardienne d’une cité. Peut-être lui fallait-il un exemple plus ludique ? Sans doute. Hard Line y cogitait en sa balade. Soudain, l’air se fit plus frisquet. Si bien qu’elles frémissaient et grelottaient. Le blizzard hurlant soufflait, assourdissant bien des gens. Fort heureusement elles saisirent les cris d’horreurs du voisinage, les patients de l’hospice public.

Un modeste établissement passablement négligé, il fallait croire. Mais quel danger pouvait bien alarmer ces malades confortablement installés ? Il lui fallait en avoir le cœur net, songeait la milicienne. Quoiqu’elle hésitait fort à galoper aux portes d’Arcadia, là d’où s’élevait un chant bestial inquiétant. Il en avait même arraché un sursaut à la pleutre au crin d’azur. Si elle s’épargnait l’évanouissement ou l’escapade en hurlant, Sonata s’osait à frémir diablement derrière sa camarade. Elle avait eu vent de sa mésaventure en Everfree Forest, où une meute de canidés l’avait selon ses dires pourchassé et espéré dévorer. Nul doute qu’elle en avait tiré une forme de traumatisme face aux prédateurs et carnassiers. Mais Hard Line se voulait rassurante, d’un verve aussi chatoyante que touchante. Une poignée de palabres suffit à apaiser la donzelle, alors dépouillée à demi de l’effroi. Suite à quoi elle l’envoyait au devant d’une demeure accueillante et sure. Elle n’allait s’égarer.

Parvenue au lieudit, non sans encombre, la bleutée pénétrait la bâtisse sans grande hâte ni témérité. Elle aura bien désiré son mentor à ses flancs, la guidant et rassurant. Mais celle-ci avait fort à faire, comme endiguer la menace de créatures mystérieuses. Là elle aura bien fait d’épargner la bataille à sa camarade. Couarde et lâche, telle était la bleutée. Après quelques instants où elle n’avait fait que raser les murs à pas lent et frémissant, elle dénotait enfin une dame à l’accueil. Il fallait avouer que l’infirmerie de la caserne était moins imposante que cette demeure éclatante, où régnait la pénombre en ces heures. On la grondait d’ailleurs pour n’avoir eu la décence de sceller l’entrée. Ce à quoi elle s’adonnait prestement, avant de mander s’il lui était possible d’assister le personnel à l’étage. Elle s’annonçait comme guérisseuse bien qu’elle y soit totalement étrangère. Un beau mensonge enrobé d’un sourire grossier au joli minois, de quoi se jouer de sa proie.

Celle-ci lui indiquait quelques itinéraires qu’elle ne pouvait retenir. Et c’est bien confuse qu’elle se déportait toute entière en ce dédale de blancheur devenu lugubre. Le silence pesant des couloirs vides se voulait déchiré par instants, lors d’un fou hennissement, ou d’un discours délirant proféré de la bouche d’un patient. N’allant guère s’attarder à lorgner ces énergumènes trouvés ci et là, en proie à des crises d’angoisse comme la panique populaire, la sirène semblait éluder leurs cas l’amusant. A vrai dire, elle n’étranglait nul rire s’évadant de ses lèvres. La scélérate se riait même des pauvres fous tentant vainement d’apaiser leurs maux. Puis elle fut gagnée par une bien aimable demoiselle. L’agréable infirmière et beauté des blés lui mandait assistance. Ce à quoi elle ne pouvait se dérober, pas plus qu’elle n’allait la dénigrer. Ainsi la verve de sa compagne l’avait influencée avec grande facilité. Et afin de couvrir la mélodie des hurlements, des horreurs et du vent, elle se mit à chanter. Il fallait espérer que ce timbre envoutant, retentissant du fait de l’instrument, serait les apaiser.




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