Décadence républicaine [PV : Schatten Gift]

Fire était une fois de plus en vadrouille dans les rues de Concordia. La mine un peu grise. Cela faisait des mois qu'il était ici, de retour après des mois de détention, et il n'avait pas reçu le moindre mot de respect, pas le moindre avis de la princesse Luna ou des autres nobles, pas le moindre parchemin de la part de l'armée.

Rah, c'est bien la peine de se décarcasser pour une nation qui ne vous remercie pas ni ne s'inquiète plus de 5 minutes pour vous, pensait-il. Et en plus, la licorne de feu avait remarqué deux choses : une petite hausse de la criminalité dans la capitale, et une disparition progressive de son autorité. Fire avait de plus en plus recours à une démonstration de magie pour faire comprendre aux accusés qu'il ne valait mieux pas discuter avec Fire quand on est en faute.

La licorne prend un quartier relativement huppé, et à l'approche de l'hiver, les poulains était un peu plus excités, emmenant leurs familles près de magasins de jouets qui étaient en train d'annoncer les jouets à la mode en cette fin d'année. Malgré les combats, Concordia vivait dans une certaine insouciance, du moins en majorité.

Fire, lui, voyait les choses différemment. Il voyait les altercations, les poneys excédés pour pas grand chose s'en prendre avec colère, voire violence, à d'autres citoyens. Des poneys dépressifs et souvent trop versés dans la bibine avoir des comportements dont il vaut mieux ne pas évoquer, des trafics parallèles se former, pas seulement pour quelques denrées rares ou des plantes accessibles que dans certains endroits, mais tout commerce divers, pour arrondir ses fins de mois..

Fire lui-même faisait de moins en moins de dons, ayant peur de se retrouver avec un fin de mois sans argent. Il faisait beaucoup plus la milice qu'auparavant, pourtant.

C'est ce qui nourissait une colère silencieuse dans le for intérieur de la licorne originaire d'Appleloosa : les gens accordaient de moins en moins d'importance dans l'amitié, l'entraide, le bonheur de soi et surtout des autres, et les sujets principaux occupaient les têtes de la république : Guerre, individualisme, effets spontanés, matérialisme abusif...

Et un peu plus loin dans cette avenue, un guitariste ambulant était apparemment pris à parti, une petite foule se rassemblait et cela menaçait de dégénérer.

Fire décide de se tailler un chemin à travers les badauds et de faire irruption en se râclant la gorge le plus fort possible.

"Que se passe t-il, messieurs ? Qu'est-ce qui vaut tout ce trouble ?"

Quelques poneys murmuraient son nom, probablement pour rappeler aux autres qu'il n'était pas qu'un idiot ou un aventurier de passage...

Fire regardait le guitariste, puis l'autre poney, en leur adressant un regard très intimidant. Il avait la mine grise, et sa patience avait des limites, particulièrement à l'approche de l'hiver...