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 [Concours n°4] Bon appétit ♪

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MessageSujet: [Concours n°4] Bon appétit ♪   [Concours n°4] Bon appétit ♪ EmptySam 29 Oct - 22:12




Bon appétit ♪

Chambre d'isolement


Qui était le plus fou? Celui enfermé pour les crimes qu'on lui a attribués? Ou ceux qui le plongeaient dans cet environnement stérile, propice à l'apparition de la folie même qu'ils prétendaient guérir? La vraie victime était t-elle celle dont les restes avaient été retrouvés éparpillés comme autant de pièces d'un puzzle morbide, ou celle qui était réduit à un état pire qu'une bête, pire qu'un monstre, pire que mort, un être entier mais brisé?


Il est malade, ils avaient dit. Il est dangereux, ils avaient dit. Il est condamné, ils avaient dit. Mais ils se donnaient la peine de le nourrir. Ils se donnait la peine de l'abriter. Ils se donnaient la peine de le maintenir en vie. Enfin, si cet état pouvait encore être appelé vivre. Avec ses cheveux autrefois noirs maintenant clairsemés, gras et grisâtres, son visage émaciée à cause du manque de nourriture, ses yeux éteints et son regard vide; on le confondait aisément avec un cadavre. Peut-être aurait-il préféré être mort, plutôt que de traverser ça. Les défunts ne souffrent plus. Ou ne s'en plaignent pas, peut-être? Peu lui importait. Il n'avait même plus la force de gémir, de toute façon. Plus la force de se débattre. Il restait simplement là, dans la "chambre" qui lui était réservée.


La chambre vide, minuscule, étouffante, aux murs capitonnés, blancs, vierges, froids. Où y régnait silence lourd, absolut, perpétuel. Même sa propre respiration ne faisait pas vibrer l'air, qui semblait aussi rigide et imperturbable qu'une marre de goudron. Cette respiration qui lui avait paru assourdissante pendant les premiers temps, alors que nul autre bruit ne venait troubler le silence dément qui régnait dans la cellule. Silence qui ne s'interrompait que lorsque ses cris retentissants mourraient étouffés par les épais murs qui l'entouraient, l'isolaient, le consumaient. Il ne criait plus depuis longtemps. Seul le silence avait sa place dans l'étroite prison matelassée, et même l'ouverture grinçante de la trappe par laquelle on lui glissait sa nourriture, qui aurait dû rugir comme un coup de tonnerre au dessus d'un océan torturé mais silencieux, ne lui arrachait plus aucune réaction. Même si il sentait d'une certaine façon que quelque chose se passait autour de lui, il s'en moquait. Il ne mangeait pas. Oh, bien sûr, il avait faim. Mais tout ce qu'on lui avait servit avait un goût de cendre, comme si mordre dedans revenait à respirer la fumé s'échappant d'une cheminer. On avait même commencé à lui servir directement des morceaux de charbons depuis quelques temps. Depuis quand? Peu importe. Plutôt s'affamer.


Les jours passaient ainsi. Les semaines également. Les mois, peut-être? Il ne savait pas. Dans le silence. Immobile, prostré dans un coin. Seuls ses yeux bougeaient, ratissant frénétiquement les murs sans reliefs qui lui faisaient face. A l'affut de n'importe quel moyen de conserver sa santé mentale, même le plus insensé. Mais tout ce qu'il voyait, ce n'était que l'ombre d'un souvenir qui s'imprimait sur les murs vides tel un spectacle de projection. Un phantasme aux couleurs ternes qui était la seule chose qui n'était pas faite de blanc et de silence dans son esprit. Rêvait-il dans ces moments là? Il ne savait même pas si il dormait. Peut-être qu'il rêvait tout en étant éveillé. Ou bien il rêvait de murs vierges et silencieux. Se poser la question n'avait pas vraiment de sens en fait. C'était à dormir debout. S'il en avait eu la force, il aurait sourit à cette blague.


En tout cas, ces hallucinations étaient la seule chose qui parvenait encore à atteindre son cerveau. Plus aucun de ses autres sens ne fonctionnaient correctement. Enfin, si on considère que voir des choses là où il n'y avait rien était parfaitement normal. Que voyait-il d'ailleurs? D'autres poneys? Ou bien un seul, le même. La même en réalité. Oui, c'était une jument. Il la connaissait bien sûr. C'était... quelqu'un? Qui sait... Ils sont seuls. Lui et elle. Ça doit être le soir, tout est plongé dans l'obscurité, comme si un rideau rouge sombre cachait le reste du monde. Seule un minuscule lumière projette quelques ombres derrière les deux personnages, posée entre eux. Surélevée. Sur une table, peut-être? Il n'y a rien d'autre autour. Malgré le manque de détails, le cadre est familier, presque réconfortant. Tous deux semblaient comme attendre... Quoi? Il ne le savait plus.


Puis il arriva. L'autre. Il ne le reconnaissait pas. Il lui était familier pourtant. Sûrement un membre de la famille, ou un ami très proche. Il apporte à manger, un vrai festin. Les mets les plus savoureux qu'il ait jamais mangé, aussi loin qu'il s'en souvenait alors. Quelque chose semblait tout de même gênant. Seul lui mangeait. Elle se contentait de le regarder, un air qui était sûrement suppliant sur le visage. Impossible à dire. Le troisième observe froidement, sans bouger. La flamme de la bougie faiblit, l'ombre de la jument ne se découpe plus clairement sur le fond irréelle de la scène. Un regard en direction du serveur lui apprend qu'il a complétement été absorbé par les ténèbres, il ne le voit plus. Face à lui, les contours indistinct de la demoiselle semble couler comme de la poix. Poix à la couleur sanglante, qui coule, qui s'étend à l'ensemble de son champ de vision, recouvrant la table, enduisant ses sabots et ses pattes. Elle semble douée d'une volonté propre, glissant sur son corps comme des herbes folles prennent d'assaut un mûr, fissurant la pierre jusqu'à atteindre la toiture. Il se débat. Inutilement. Il trébuche, se cogne contre des murs nus, aveuglé par la poix qui lui couvre maintenant les yeux. Dans son errance, il heurte un loquet rouillé. Ignorant le métal qui lui dévore la chaire, il déverrouille la porte et se projette contre le battant pour fuir la pièce au plus vite. Là, une lumière d'un blanc aveuglant passe à travers le liquide épais qui lui bloquait la vision, alors qu'ils se sent sombrer d'une une fosse glacée qui s'effondre peu à peu sur lui. L'intensité lumineuse diminue progressivement, et bientôt il ne voit plus que les murs matelassés de sa cellule.




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MessageSujet: Re: [Concours n°4] Bon appétit ♪   [Concours n°4] Bon appétit ♪ EmptyLun 31 Oct - 19:35


Stalliongrad. Froide. Enneigée. Glaciale même. Toujours la même chose. Qu'importe le moment de la journée ou de l'année, le village était toujours le même point distant, perdu au milieu de ce décor blanc. Inaccessible. De l'autre côté de la fenêtre, un Batpony soupire. Fatigué. Amaigrit. Coincé dans ce bâtiment qui était son lieu de travail. Pas l'endroit le plus rassurant pour travailler, mais ça payait relativement bien. L’Étalon se détourna de la vitre froide, assoiffé, avant de se concentrer sur son travail. Où du moins d'essayer de se concentrer. Ici aussi, toujours la même chose. Gardien d'un centre de réhabilitation perdu dans la forêt au nord du village. Comme d'habitude, il ne s'y passait rien. A part un cri qui déchirait le silence de l'établissement de temps à autre, avant de rapidement se taire. Et comme d'habitude depuis peu, la faim le tenaillait. La soif aussi était venue lui tenir compagnie. Maux de têtes et maux de ventres faisaient partie du quotidien du Gardien à présent. Depuis combien de temps ? Aucune idée. A vrai dire, toute mesure du temps était presque superflue ici. Jour ou nuit, c'était la seule chose qui permettait de mesurer les journées qui passaient. Ça, et l'horloge présente dans son bureau de garde, qui lui rappelait à chaque fois qu'il était l'heure d'apporter à manger et à boire aux patients.

En y repensant, c'était le seul luxe que le Batpony bleu se refusait. Manger et boire. En même temps, leurs rations semblaient avoir du goût, comparé à tout ce que SuperNova pouvait manger. Qu'importe la chose, la nourriture ou la boisson, la qualité ou la quantité. Ça revenait au même. Immangeable. Dégoutant. Rien de tout ce qu'il voyait ou apportait aux malades ne lui faisait envie qui plus est. Enfin... Ce serait mentir de dire que rien ne lui faisait envie. Il y a bien une chose, une seule chose, qui faisait envie à Nova, mais hors de question d'y toucher ! Cela reviendrait à se rabaisser au même niveau que l'un des internés dans l'établissement. Enfermé ici pour cannibalisme, il avait dévoré une petite Jument et accusait quelqu'un d'autre alors que tout était contre lui. Il déniait totalement la chose, malgré tout ce qu'il se passait, se disait ou se montrait à lui. Il était borné et cela n'avait pas empêché son internement. Oh, bien sûr, il avait crié au début, comme tout les autres internés ici. Mais lui, contrairement aux autres, avait déjà dépassé ce stade. Il se contentait de rester assis, dans sa cellule, à ne rien manger et ne rien boire. Pourquoi ? Seul lui le sait et le Batpony n'allait pas se risquer à enquêter sur la chose. Il avait déjà bien assez de problèmes comme ça...

L'horloge sonna les dix-huit heures. Il était temps. A nouveau, revoir la nourriture des patients. A nouveau, ne pas en avoir envie. A nouveau, la leur ramener. Et à nouveau, ne rien manger. A quoi bon manger, si tout ce que vous ingurgitiez avait un goût de cendre ? A quoi bon boire, si qu'importe la boisson, de l'eau croupie aurait le même goût ? Autant ne rien manger alors, à moins de vouloir tout de suite le rendre. Après un faible soupir, le Gardien se leva. Il alla lentement vers les cuisines, où les plats avaient déjà été préparés et attendaient sur un chariot. A nouveau, il ne dit rien aux cuisiniers, ni même ne répondit à leurs questions. A part les classiques salutations, il n'y avait rien d'échangé... SuperNova repartit des cuisines avec le chariot. Le même chariot grinçant, qui résonnait dans tout le couloir. Les mêmes trappes grinçantes qui ne laissait qu'entrevoir la folie des malades avant de rapidement la masquer à nouveau. Le même trajet aussi. Un petit tour des cellules, une boucle, qui commençait aux cuisines et qui se finissait aux cuisines. Et comme d'habitude, à son retour, un plat encore chaud l'attendait, petit cadeau de la part du cuisinier qui insistait pour que le Gardien mange quelque chose. Rituel assez récent cela dit, le Batpony prit le plat et le jeta. Puis, silencieusement, lentement, il se redirigea vers son bureau où il se réinstalla lourdement.


- Au moins, ils se tiendront tranquille un petit moment... murmura-t'il une fois installé à nouveau.

Mais pour combien de temps ? Le temps qui passe était toujours aussi inconnu et l'état du Batpony se dégradait petit à petit. Il le savait, il le voyait. Mais il espérait. Il espérait qu'avec le temps, cela passerait. Qu'avec le temps, celui qui lui avait jeté cette malédiction la lui retirerait. Qu'il puisse de nouveau manger. Qu'il puisse de nouveau boire. Qu'il récupère et qu'il soit de nouveau en forme. Parce que cela ne pouvait être que ça. Une malédiction. Un mauvais sort, jeté par quelqu'un. Mais dans quel but ? Cela faisait quelques jours déjà que SuperNova réfléchissait à cette question. Et pour le moment, c'était toujours la même seule réponse qui lui venait en tête, malgré toutes ses réflexions. Il n'arrivait toujours qu'à un seul fautif. Et toujours pour la même raison. Lentement, Nova alla prendre un petit miroir qu'il avait sur son bureau. Depuis peu, il l'avait couché, pour ne pas voir son reflet affaibli. Doucement, le Gardien le releva et le pris avant de regarder son reflet, se tâtant faiblement la tête, comme pour essayer de faire disparaître ce qu'il voyait.

- ... Mais dans quel état Discord as bien put te mettre... dit-il dans un souffle.

Discord. Oui, c'était bien le seul fautif qui aurait put, aux yeux de l’Étalon Gardien, être capable d'une telle chose. Bien évidemment, juste pour son amusement personnel, pourquoi d'autre ? Après tout, il était le Dieu du Chaos, réputé pour mettre son bazar partout, sans vraiment se soucier des autres. Alors une petite "blague" du genre de changer le goût de quelqu'un et de trifouiller un peu ses envies, c'est tellement facile pour lui... Et regardez le résultat. Le Batpony avait les traits tirés, il avait maigri aussi. Étant donné qu'il n'apporte plus rien à son corps, ce dernier se sert où il le peux. La graisse était assez vite partie, pour le peu qu'il y en avait. Les muscles aussi ont pas mal pris. Nova était moins fort de jour en jour. La faim et le manque d'eau engourdissait ses membres par moment et quand il voulait dormir pour que cela passe plus vite, il avait du mal. Parfois, il n'y arrivait même pas, tant sa faim était présente. Et à chaque fois, c'était la même chose. Impossible de s'en défaire. Impossible de la calmer. Impossible de l'oublier. Il était condamnée à la subir... Pour l'instant tout du moins. Au fond, il gardait toujours cet espoir que cela se calmerait. Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ? En soupirant une énième fois de fatigue, ou de lassitude selon le point de vue, SuperNova reposa doucement le miroir sur son bureau. Toujours couché cela dit. Inutile de se rappeler à chaque fois qu'il ne ressemblait plus à grand chose... A nouveau, un cri déchira le silence des couloirs blancs et mornes du Centre.

- Tiens, ils font savoir qu'ils ont finis de manger... Qu'ils gardent leurs assiettes en plastique. Je ne vais pas aller les chercher cette fois-ci... De toute façon, ils ne peuvent rien se faire avec, alors bon...

Après quelques minutes, ou quelques heures, impossible de le savoir, le Gardien finit par poser la tête sur ses pattes et fermer les yeux. Encore une fois, il allait mener son combat contre sa faim, pour gagner un minimum de sommeil. Les cris des patients ne serait pas un problème. Voilà bien longtemps qu'il avait appris à les ignorer. Plus longtemps encore qu'il n'y répondait plus. En y repensant, ils étaient similaires sur un point. Les patients menaient leurs combat contre la folie qui les habitaient. Nova, lui, menait aussi un combat, contre sa propre faim et sa propre soif. Les enjeux en revanche, n'étaient pas les mêmes...
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MessageSujet: Re: [Concours n°4] Bon appétit ♪   [Concours n°4] Bon appétit ♪ EmptyLun 7 Nov - 23:22




Bon appétit ♪

Chambre d'isolement


Cette transe, conséquence directe de l'absence totale de signaux extérieurs, ne s’interrompait plus depuis de trop nombreuses heures. Aucun élément propre à la routine de l’étalon n’aurait su l’atteindre à travers son profond état d’hébétement. Rien, du gardien qui lui apportait à manger quotidiennement aux cris des autres internés, n’aurait su l’arracher à de sa léthargie abrutissante. Tout était identique depuis si longtemps qu’il était capable de prévoir quand ils allaient lui apporter sa nourriture, même si l’événement en lui-même ne lui arrachait aucune réaction. S’était son seul repère temporel, et même si il ignorait combien d’heures séparaient chaque ouverture de la trappe, il savait que cela se produisait avec une régularité presque confondante. Oh, bien sûr, il avait arrêté de compter le nombre de repas qu’on lui servait depuis longtemps. Depuis qu’il ne se donnait plus la peine de se lever pour examiner la nourriture, abandonnant toujours le plat intacte, dégouté de son contenu. De toute façon, il n’avait commencé à les compter que lorsque ses propres battements de cœurs avaient cessés de lui lacérer les tympans ;  lorsque ses oreilles avaient complétement effacé ce bruit, l’empêchant d’égrainer le temps au rythme de son corps déréglé. Aussi son compte n’avait pas d’origine précise, et ne l’aidait en rien à savoir depuis combien de temps il était là. C’était, tout au plus, une preuve que le temps ne s’était pas figé et qu’il continuait de le pousser lentement vers sa propre extinction.


Au milieu de ses délires, quelque chose attira cependant l'attention du forcené. Un événement qui ne s'était jamais produit jusqu'alors, qui ne faisait pas parti de la froide monotonie de son passé récent. Un mouvement tellement inattendu qu’il déchira le voile blanc qui lui faisait face depuis une éternité : la porte de la cellule s’était ouverte.


L’événement fut brutal, comme si on l’avait frappé avec un sceau rempli d’eau au lieu de lui vider sur la tête. Une énorme zone noire ouvrait maintenant le mur si pâle, là où auparavant la porte se confondait avec le reste de la pièce. Il dut détourner le regard, tellement ses yeux n’étaient plus habitués à voir d’autres couleurs que ce blanc omniprésent. Il prit une énorme inspiration, manquant d’oxygène après avoir cessé de respirer, la stupeur lui ayant coupé le souffle. Le bruit rauque de l’air épais raclant ses poumons fatigués lui arracha un frisson de dégout. Reprenant progressivement l’usage de ses sens, qui lui fournissaient désormais un flot confus d’informations, il tenta de se lever ; ce que ses muscles atrophiés traduisirent par « on s’étale par terre ». Il voulut repousser le sol avec ses pattes avant, mais se rendit compte qu’il était ceinturé dans une camisole. Il avait oublié jusqu’à l’existence de la prison de tissu, qui ne l’entravait pas lorsqu’il se contentait de se laisser dépérir, assis adossé au mur.


Dépité, il se débattit pour rouler sur le côté, finissant sur le dos. Il entreprit ensuite de regarder au-delà de la porte, pour voir ce qui se passait. Ils n’allaient pas ouvrir la porte sans raison. Étrangement contorsionné, il voyait la scène à l’envers, et devait se faire violence pour fixer l’extérieur de la pièce, dont les couleurs confuses commençaient peu à peu à se révéler à lui. Quand sa vue se fut accoutumée, il put distinguer les contours flous d’un poney qui marchait dans le couloir, dépassant la porte et disparaissant derrière le mur, suivit bientôt par un second étalon. S’il ne pensait pas connaitre le premier, il était persuadé d’avoir déjà vu l’autre. Le second ressemblait à l’inconnu, même si il n’arrivait pas vraiment à distinguer ses traits. Il avait l’étrange impression qu’il s’agissait du poney qui apparaissait dans ses délires, même si il ignorait comment il parvenait à faire l’association.


Dès que les deux autres disparurent de son champ de vision, il tenta de nouveau de se lever. Il lui fallut plusieurs tentatives seulement pour se remettre sur le ventre, et encore plusieurs autres pour se mettre à genou. Il renonça à se mettre debout, décidant de se déplacer tel qu’il était maintenant, il n’en aurait pas eu le force de toute façon. Faisant glisser laborieusement ses pattes sur le sol, il atteignit enfin la porte, au prix d’un effort largement supérieur à ce qu’il avait anticipé. Affalé contre le dormant de la porte, il reprit son souffle à grand renfort de profondes et bruyantes respirations. Profitant de cette pause imposée, il tenta, sans succès, de remettre dans l’ordre dans ee chaos de son esprit. Il n’arrivait qu’à se rappeler son nom : Shift. Rien d’autre ne lui revenait pour l’instant. Son souffle lui revint peu à peu, et même si ses muscles lui hurlaient de se laisser s’écrouler pour récupérer, il s’engouffra dans le couloir, toujours sur les genoux.


Un air frais envahit les poumons de l’étalon. Frais dans le sens où il n’avait pas été respiré un nombre incalculable de fois par un seul et même poney. Il lâcha un soupir qui ressemblait plus à un râle, mais qui lui fit tout de même du bien. Un « pas » après l’autre, il avançait dans le couloir qu’il découvrait au fur et à mesure, ne se rappelant pas d’avoir été amené ici. Il était parti du même coté que les deux poneys qu’il avait vu, croyant pouvoir en apprendre plus sur ce qui lui était arrivé. Étrangement, c’était ce qui lui avait paru le plus logique à faire, courir après un gardien accompagné d’un être probablement associé son propre malheur…




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MessageSujet: Re: [Concours n°4] Bon appétit ♪   [Concours n°4] Bon appétit ♪ EmptyMer 9 Nov - 2:25


Bâillements. Soupirs. Grognements. Grondements. Cris. Jours. Nuits. Heures. Minutes. Faim. Soif. Tout se ressemblait et se confondait dans l'esprit du Batpony. A chaque fois, c'était la même chose. La même douleur. La même frustration. La même envie, toujours interdite. La même faiblesse. Ce manque, toujours présent et toujours impossible à combler. Seulement quelques jours étaient passés. Trois, peut-être quatre. A moins que ce ne soit des heures ? SuperNova n'en savait plus rien. Et il s'en fichait un peu. Il ne faisait plus attention au temps qui passait. Il ne cherchait plus à savoir. Il se contentait juste, chaque jour, de faire le boulot qui était le sien. Autant dire que ce n'était pas grand chose. Les malades ne pouvaient pas sortir des cellules, alors garder un œil sur eux était très simple. La seule activité de la journée, ou de la nuit, c'était d'aller aux cuisines chercher les repas pour les patients. D'un pas lent et fatigué. Nova s'affaiblissait de plus en plus. Il ne parlait plus. Il ne voulait plus avoir mal à la gorge. Il ne prenait plus soin de lui. A quoi bon ? Qu'importe ses efforts, il ressemblerait toujours à rien. Et puis, personne ne venait visiter ici. En y repensant, ce n'était pas un centre de réhabilitation. C'était plutôt une prison, où l'on mettait les malades mentaux en quarantaine. On les enfermait, en attendant qu'ils finissent par se calmer. Autrement dit, ils étaient tous condamnés à rester enfermer ici jusqu'à leurs morts. Seuls.

Le Gardien aussi était seul. A longueur de journée. Le silence de son bureau était pesant à la longue, mais ça, ce n'était qu'au début. Maintenant, il ne pèse plus. Le cuisinier ne perds plus son temps d'ailleurs. Il viens, fait à manger aux malades ainsi qu'à Nova puis repart, sans dire un mot. Sans même chercher un brin de discussion. Il avait compris qu'il n'aurait plus rien de la part du Batpony. Même les plats que le Gardien recevait de la cuisine se faisait moins appétissant. Visuellement parlant, bien sûr. Ici aussi, le cuistot avait vu l'arnaque. Mais plutôt que d'en parler à Nova, il se contentait de se laisser aller. Au lieu de régler le problème, il le laissait couler. Voilà qui était bien marrant, en fin de compte. La seule personne qui aurait peut-être put aider, ne serait-ce que moralement le Batpony, avait décidé de ne rien faire, préférant ne pas perdre son temps afin de se consacrer à autre chose. Finalement, SuperNova se rapprochait un peu plus de tout ses internés. Il était tout aussi seul qu'eux. Libre, mais seul. Lui aussi n'avait pas de visites. Qui viendrait le voir de toute façon ?

Un nouveau jour. Ou était-ce une nuit ? Plus le temps passait, plus il se perdait. De toute façon, ça n'avait aucune importance. Du coin de l’œil, SuperNova vit son miroir. Que faisait-il retourné ? Ce n'était pas normal... Ah, si ! Après avoir réfléchi un bon moment, si, c'était normal ! Il l'avait retourné quelques jours plus tôt, pour éviter de voir son reflet à chaque fois. Il subissait déjà assez comme ça, inutile de le savoir visuellement en plus de ça... Lentement, il tendit la patte pour le prendre. Il était horriblement lourd... Doucement, le Gardien le souleva. Mais il ne se regarda pas dedans. Au lieu de le remettre à l'endroit, au lieu de s'en servir, le Garde fit autre chose. Il ouvrit faiblement un tiroir avant de le poser dedans. Par "poser", entendre "l'amener suffisamment proche du fond du tiroir pour le laisser tomber sans le casser". Après un gros bruit, Nova referma le tiroir avant de poser sa tête sur son bureau et de fermer les yeux. Encore dormir sans y arriver pour essayer, une énième fois, de faire passer le temps. Pour ne plus avoir mal. Pour pouvoir se soulager un peu. Juste un peu... Rien qu'un tout petit peu...


Ou pas. Visiblement, même les condamnés ne pouvait pas avoir un minimum de repos ou de soulagement. Voilà que c'était l'heure de donner à manger aux malades. Un faible soupir et voilà que le Batpony se lève. Lentement. Avant de se diriger vers les cuisines d'un pas lent. Toujours plus fatigué. Lentement, il se déplaça dans les couloirs avant de passer devant les cuisines et de faire la ronde habituelle. Sans prendre les plats. Il passait juste devant les cellules, la tête basse, des valises sous les yeux. Il ne se donnait même pas la peine de se dire qu'il lui manquait quelque chose. Il repassa lentement devant les cuisines, la seconde fois. Tiens, pas de plat de la part du cuisinier... Aurait-il compris que ça ne servait à rien de les préparer si c'était pour les jeter sans y toucher ? Visiblement... Tant mieux. Ça évite la perte de temps. Enfin quelqu'un qui réfléchissait.

Doucement, très doucement même, le Gardien retourna dans son bureau. Sans avoir nourris les malades. Une fois au niveau de son bureau par contre, quelque chose clochait. Une lettre ? Bizarre... La missive était déjà ouverte sur son bureau, inutile de la toucher. En plissant un peu les yeux, Nova la regarda et commença à lire son contenu avant de sourire un petit peu. Et bien voilà qui réglerait son problème ! La lettre portait le cachet de Luna et disait que certains patients de ce centre devaient sortir de leurs cellules. Pourquoi ? Et bien, croyez-le ou non, mais ils étaient tous atteints de la même maladie. Ou malédiction. Et voilà que la Princesse de la Nuit disait qu'elle était en route pour soigner tout le monde ! C'était inespéré ! Un petit sourire aux lèvres, la mine à peine plus claire, avant qu'il ne se remette en route pour les cellules. Certes, il n'avançait pas plus vite étant donné son état, mais qu'importe. Il allait enfin pouvoir s'en sortir ! Devoir tenir pendant tout ce temps face à cette attaque de la faim aura payé au final ! Une fois sorti du bureau, si quelqu'un prenait la peine de regarder sur le meuble, il pourrait voir qu'il n'y avait pas de lettre...

Lentement, faiblement, SuperNova se déplaçait dans les couloirs de l'asile vers les cellules qui lui avaient été indiquées dans la lettre. Cinq. Il y en avait cinq. Cinq fichues portes ! Qui plus est, impossibles à ouvrir ! Voilà qui apprendrait au Gardien à faire le jeun ! Bah, qu'importe, son salut était proche. La première porte fut trouvée et ouverte rapidement. La seconde aussi. Et la troisième ainsi que la quatrième. A chaque fois, la réaction était la même. Le Poney qui était coincé à l'intérieur regardait le passage de sortie, surpris. Ébloui. Dans leurs camisoles de force, ils ne pouvait que ramper pour se déplacer. Et encore. Viens ensuite le moment de la dernière cellule. Un certain Shift... Shift quelque chose. Lui aussi, sa réaction était identiques à celle des autres. Une fois les portes ouvertes, le Batpony retourna à son bureau. Il fallait qu'il se rende présentable après tout. Ce n'était pas tout les jours que la Princesse en personne venait vous voir. De retour dans sa pièce à vivre, il ouvrit rapidement le tiroir. Il ne vit même pas que la lettre n'était plus la et sortit le miroir avant de regarder le reflet qui se montrait à lui.

*La vache, t'as pas été épargné toi ! Allez, arrête de te ficher de moi et retourne dans ta cellule, au lieu d'imiter mon reflet !*

Comme pour joindre le geste à la parole, SuperNova fit un faible signe de la patte en indiquant sa porte. Mais son reflet ne bougea pas. Il ne se reconnaissait plus dedans. Ce n'était pas lui, que ce miroir reflétait. C'était quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'amaigri, d'assoiffé, de fatigué. A l'article de la mort. Nova allait très bien, il en était persuadé. En grognant difficilement, il jeta le miroir au sol en voyant que l'inconnu ne bougeait pas. Tant pis pour le miroir, il se préparerai plus tard... Hors de question de faire attendre la Lune...
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MessageSujet: Re: [Concours n°4] Bon appétit ♪   [Concours n°4] Bon appétit ♪ EmptyDim 13 Nov - 0:27




Bon appétit ♪

Couloirs et cuisine


À peine eut-il fait un mètre dans le couloir qu’il vit d’autres poneys ramper hors de leur propre cellule. Tous avaient le même aspect malade, décharné, cadavérique. Des touffes de crinière et de pelage avaient disparu, des peaux pâles et tirées laissaient apparaitre des os trop visibles, des yeux éteints observaient leur environnement du fond de leurs orbites horriblement profondes.


Shift eut un violent mouvement de recul, ce qui le fit basculer en arrière, le sonnant très légèrement. Sans tenter de se relever, il se mit à ramper sur le dos dans la direction opposée, frappé d’une irrépressible envie de s’éloigner le plus possible des autres détenus. La panique l’envahit lorsque qu’il heurta un mur dont il ignorait la présence, retenant un cri paniqué alors que la peur de se retrouver piégé le frappa, son souffle s’accélérant beaucoup trop pour ses poumons diminués. Puis il se rendit compte que les autres ne s’occupaient pas de lui, qu’ils l’ignoraient. Confus, il les vit s’éloigner dans le couloir, suivant ceux qui les avaient libérés. Soulagé mais pas rassuré, il resta figé contre le mur, tentant de calmer sa respiration précipitée. Cela faisait beaucoup trop d’un seul coup pour Shift, les quelques parties de son cerveau qui s’étaient remises en route supportaient mal le flot brusque d’événements qui venaient de s’enchainer. Il n’avait rien ressenti depuis une éternité ; et voilà qu’en l’espace de ce qui devait être une poignée de minutes, il dû se rappeler de toutes les douleurs qu’impliquait la « vie ».


Une fois son souffle revenu, il put de nouveau réfléchir, enfin utiliser le peu de cerveau qui lui restait. Il était sorti de sa cellule, ignorait depuis combien de temps il s’y trouvait. Il était entravé dans un lieu inconnu, avec d’autres poneys au moins aussi fous que lui qui se déplaçaient maintenant plus ou moins librement. Il avait faim aussi, mais ce n’était pas vraiment sa préoccupation principale à ce moment-là. […] Trop d’éléments lui échappaient encore, il restait perdu. Shift devait en apprendre plus sur le mal qui l’affectait, et trouver un moyen de se libérer de la camisole qui l’empêcherait de se mouvoir correctement. Acculé au fond du couloir, il n’avait qu’une seule option, et retournée bien sagement dans sa cellule n'en était pas une. Il allait devoir emprunter le même chemin que tous ceux dont il ne savait rien. Les autres êtres présents ici pourraient représenter une menace autant qu’une aide, mais il était trop secoué pour prendre la seconde solution au sérieux. Tout ce qui se trouvait ici était son ennemi.


Prenant une profonde inspiration qui résonna dans sa cage thoracique, il s’élança dans le couloir vide, avançant aussi rapidement que lui permettait l’entrave de tissu qui lui bloquait ses membres diminués. Le temps s'écoula lentement au rythme de ses minuscules pas, ses genoux raclant lentement le sol. Il se reposa contre le mur à mis-parcourt, essoufflé après autant d’efforts. Son corps brisé refusait de se déplacer correctement, et l’impossibilité de marcher normalement l’épuisait encore plus. Des souvenirs où il se voyait se déplacer avec aisance lui revinrent, mais il n’éprouva que de l’amertume à leurs égards. Jamais il ne retrouverait ce physique avantageux qui pouvait venir à bout de n’importe quel mur, cette souplesse et cette précision qui l’avaient si souvent sauvé auparavant. Son corps avait survécut à l’internement en consumant la quasi-totalité de ses fibres musculaires, laissant ses membres fins et faibles.


Il lui fallut un immense effort de volonté pour reprendre le traversé du couloir. Mais il réussit finalement à atteindre l’unique sortie du lieu. Dépassant le battant de la porte qui séparait cette aile du reste du bâtiment, il ne s’offrit pas le luxe de faire une pause. Il savait que s’il s’arrêtait à nouveau, il serait incapable de repartir. Sans réfléchir, il se dirigea péniblement vers la porte la plus proche, située à sa gauche. Il n’avait aucune idée de l’agencement du complexe, aussi allait-il devoir errer un peu avant de trouver une hypothétique issue. Il s’appuya sur la porte qui, n’étant pas verrouillée, pivota bruyamment sous son maigre poids. Il se retrouva allongé sur le carrelage froid d’une cuisine plongées dans l’obscurité, éclairée seulement par la faible lumière qui provenant du couloir par lequel il était arrivé ici.


D’un rapide coup d’’œil, il constata avec soulagement que la pièce était vide. C’était sa chance. Il trouverait sûrement de quoi se libérer ici. Ne réussissant pas à se relever, il rampa jusqu’à un meuble qui arborait plusieurs tiroirs. Prenant appuis dessus pour soutenir son flanc, il se redressa laborieusement, jusqu’à ce que son visage atteigne le niveau des poignées métalliques. Attrapant l’une d’elles entre ses dents, il entreprit d’ouvrir le tiroir d’une lente traction, effrayé à l’idée de perdre l’équilibre et de s’arracher la mâchoire. Mais il fut forcé de renoncer : il se rendit rapidement compte que même si il parvenait à l’ouvrir, il serait incapable de se relever suffisamment pour atteindre le contenu du tiroir. Et il n’était pas sûr que ce qu’il cherchait se trouvait ici. Se laissant aller dos au meuble, il lâcha un râle fatigué et examina le reste de la pièce.


Plusieurs meubles semblables à celui contre lequel il s’appuyait étaient visibles dans la pénombre, ainsi qu’une table qui devait servir de plan de travail et un chariot utilisé pour transporter les repas des internés. Une surface réfléchissant la lumière du couloir attira son attention : un couteau négligemment abandonné au bord de la table. Shift se jeta en avant, rampant frénétiquement vers le plan de travail qui était légèrement plus bas que les autres meubles de la cuisine. Estimant qu’il lui manquerait un peu de hauteur, il roula en direction du chariot tout proche, qu’il heurta dans son mouvement. S’il parvenait à le renverser, il devrait pouvoir se hisser dessus et gagner le peu de hauteur qu’il lui manquait… Allongé sur le dos, il exécuta des contorsions incongrues pour déséquilibrer le chariot, qui finit par s’étaler par terre dans un chaos métallique, rependant plusieurs plats inidentifiables sur le sol. Paniqué par le bruit qu’il n’avait pas anticipé, il se tortilla pour escalader les barreaux métalliques du chariot renversé. Il était persuadé que quelqu’un allait le découvrir, maintenant. Ignorant les surfaces dures qui pressaient douloureusement son flanc, il entreprit de se redresser, et après quelques essais infructueux, réussit poser le menton sur la table.


Avec une précaution extrême, plus effrayé encore de tomber et de ne pas réussir à se hisser à nouveau plutôt que d’être découvert dans une position aussi vulnérable, il glissa doucement en direction de la lame. À mesure qu’il se rapprochait, il devenait plus difficile de maitriser l’urgence qui l’avait gagné, mais il finit par sentir la surface rassurante du métal sous le fin pelage de son visage et soupira de soulagement. Plus qu’à pousser la lame dans le vide… Un tintement assez bruyant lui apprit bientôt qu’il avait réussi.


S’allongea sur le flanc, directement sur la lame, et se débattit un peu pour faire mordre le tranchant dans le tissu. Il cessa dès qu’il senti vive douleur : il s’était coupé, mais au moins la camisole était endommagée. Roulant en prenant garde à ne pas se blesser à nouveau, il chercha à examiner les dommages sur la fabrique. L’entaille se situait près d’une manche, et forçant un peu il constata avec bonheur que les fibres cédaient doucement, une à une, élargissant de plus en plus l’ouverture. Il sentit bientôt qu’il disposait de quelques centimètres pour bouger sa patte, gagnant en amplitude dans son mouvement pour déchirer le tissu. Finalement, son coude dépassa de l’ouverture, immédiatement suivit par le reste de son membre. Quelques minutes plus tard, il était libre.


Épuisé, il resta allongé sur le sol, ne pouvant qu’écouter ce qui passait autour de lui. Et à sa grande surprise, il n’entendit rien sinon sa propre respiration. Aucun pas, aucune voix, aucun son ; personne ne venait dans sa direction, fait qui l’effraya autant que si un gardien était arrivé pour le remettre dans sa cellule. Il était impensable que personne n’ai entendu le vacarme qu’il avait fait un peu plus tôt. Et pourtant, rien n’était venu vérifier. En tout cas, si quelqu’un venait maintenant, il vaudrait mieux avoir filé. Jouissant de sa mobilité fraichement retrouvée, il se hissa avec grande peine sur ses pattes, utilisant la table comme support. Il se rendit toutefois compte qu’il n’était pas capable de marcher, aussi entreprit-il de redresser le chariot renversé. Une fois avachi dessus, il poussa sur ses jambes et se servit de son déambulateur de fortune pour regagner la porte, bien décidé à s’échapper d’ici.


Malheureusement, il n’avait pas entendu les mouvements se rapprocher pendant qu’il se hissait sur le chariot. La rumeur des poneys se déplaçant dans le couloir ne lui était pas parvenue, et il ne se rendit compte de la présence des autres qu’à l’instant où il en percuta un, immédiatement après la porte.




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MessageSujet: Re: [Concours n°4] Bon appétit ♪   [Concours n°4] Bon appétit ♪ EmptyDim 13 Nov - 16:25


Que faisait-il ? Pourquoi le faisait-il ? SuperNova venait de relâcher un certain nombre de prisonniers. Enfin, de prisonniers ils n'avaient que le nom. Dans une maison de fous, le terme qui correspondait le mieux, c'était plutôt des dingues. Psychopathes, cannibales, schizophrène et autres fous à lier en tout genre. Même s'ils n'étaient que quatre ou peut-être cinq et qu'ils étaient encore tous dans leurs camisoles, inutile d'être un génie pour savoir qu'ils allaient tous chercher un moyen de s'en libérer. Et bientôt le chaos régnerait en maître sur cet endroit. Le Gardien n'était absolument pas en état pour maîtriser tout ce monde, même s'ils étaient eux aussi dans un état pitoyable. Sortant de son bureau, Nova vit que les tout nouveaux libérés, tous en train de ramper lamentablement sur le sol étaient en train de s'approcher de lui. Ce qui afficha un grand sourire sur le visage du Batpony. Ils étaient la. Tous allaient être sauvés, la Lune serait le salut de tout le monde ! Un regard rapide par la fenêtre lui appris que la Lune en question était déjà bien haut dans le ciel. Nova était en retard !

Il essaya e parler, mais ce fut un faible râle douloureux qui s'échappa de sa gorge. La douleur. C'était bien la seule chose qu'il ressentait en permanence maintenant, mais celle-ci était horriblement vive. Trop vive même. Sa gorge était asséchée, lui-même ne valait plus rien. Le manque d'eau était en train de le tuer, mais il n'en avait que faire. Il avait confiance. Il serait sauvé, lui aussi. Et récompensé. Une fois que la malédiction qui le frappait ne serait plus, l’Étalon pourrait de nouveau faire tout ce qui lui plaisait. Il fêterait, mangerais, boirait  jusqu'à en exploser ! Toute patience finissait par payer un jour ou l'autre, et la sienne allait enfin être récompensée ! Reprenant ses émotions, SuperNova s'avança lentement vers les fous au sol et les dépassa en trainant le pas. Il leur fit aussi un rapide signe de le suivre alors qu'il se dirigeait vers les cuisines. Il manquait une personne à l'appel et c'était le cannibale... Manquerait plus que le Chef cuistot se fasse bouffer tiens !

Un grand vacarme. Quelque chose venait de tomber dans les cuisines, visiblement. Et vu le raffut de tout les diables, c'était quelque chose de relativement grand. Bah, qu'importe ! Soit c'était le cuistot, soit c'était l'autre bouffeur de poneys, mais dans les deux cas il n'y avait plus de bruit, ce qui n'était pas plus mal d'ailleurs. C'était probablement rien. Toujours aussi lentement, Nova s'arrêta non loin des cuisines et ouvrit une porte avant d'entrer dans la pièce. Il fouilla rapidement avant de sortir quelques papiers et d'écrire dessus. S'il ne pouvait plus parler, il pourrait toujours s'exprimer ainsi, cela serait tellement plus simple de la sorte... Sur le papier, il n'écrit que quelques mots, trop épuisé pour écrire plus.

"Bougez-vous, Luna veux qu'on aille tous aux cuisines." Il dut s'arrêter en plein milieu de sa rédaction pour réfléchir. Ah, les trous de mémoires, quelle belle invention. *Réfléchis crétin, pourquoi les cuisines... C'était pour manger... Mais quoi... Ça avait un rapport avec ma saloperie, ça je le sais, je m'en souviens ! ... C'était quoi déjà... Manger... Malédiction... Ah ! Je sais ! Elle voulait les mettre dans une soupe, c'était pour... son anniversaire je crois ? Mais elle voulait que je sois avec, elle avait dit que je serais soigné comme ça... Une soupe magique je crois... Qui soigne... Mais il faut... Il faut quoi... Ah oui, des fous ! Mais pas de camisoles par contre... Ça se coince entre les dents...* Après encore quelques secondes de délire, SuperNova finit d'écrire les directives pour les autres prisonniers. "Bougez-vous, Luna veux qu'on aille tous aux cuisines. Vous allez tous faire partie de sa soupe d'anniversaire, pour la soigner... euh non, me soigner. En fait, on va vous bouffer parce que vous êtes fous ! Et ça va tous nous soigner ! On ira mieux après, c'est la Lune qui l'a dit et elle est déjà la dans le ciel. Elle nous attends... Elle vous attends..."


En finissant les ordres, puisque c'était ça au final, le Gardien sortit de la pièce et jeta toutes les feuilles qui atterrirent non loin des fous au sol. Ils avaient à peine avancer... A cette vitesse la, rien ne sera prêt dans les temps ! Faiblement, Nova sortit une arme de sa tenue. Une petite dague. Ce n'était pas la tenue réglementaire, loin de là, mais c'était plutôt quelque chose qu'on lui avait conseillé de faire. Pourquoi ? Si jamais un des fous s'échappait et était hors de contrôle, ou pire, était armé, mieux valait ne pas prendre de risques. Bien sûr, ôter la vie de quelqu'un était hors de question, mais perdre la sienne serait fort regrettable... Lentement, il s'approcha des autres fous en camisole. Il s'effondra sur le premier avant de lui déchirer la tenue de la dague. Il lui coupa un peu dans le dos au passage, mais qu'importe... Le second étant juste à côté, couper dans le tissu de la patte était chose aisée. Ici aussi, une coupure, mais pas grave. Le troisième et le quatrième tentèrent de partir, mais SuperNova les rattrapa bien vite avant de les libérer. Faiblement, il reprit sa route vers les cuisines en secouant un peu la tête. Voir du sang, le sentir... Ça lui monter à la tête... Il avait faim.

Il arriva devant la porte de la cuisine. Ou plutôt, il rentra tête la première dans ce qui était le chariot des plats. Trop faible pour se retenir où bien même pour rester debout, le Batpony s'effondra sur le chariot, l'entraînant dans sa chute. Ainsi que le poney qui s'en servait pour marcher. Le Gardien finit à moitié sur le sol, à moitié dans le chariot, à trois quarts sur le dernier poney aussi, mais il lui fallut quelques longues secondes pour comprendre la situation. Il releva la tête en grognant de douleur. Le voilà. Le dernier. Pour le repas... *Mon repas... Il a déjà viré la camisole... Parfait...* Le dernier Poney n'avait effectivement plus sa camisole, mais il s'était lui aussi coupé... Du sang... La seule chose que SuperNova voulait boire à l'heure actuelle... Pas le temps d'attendre Luna... Il devait se mettre quelque chose sous la dent. Quelque chose dans l'estomac. Il craquerait sinon !

Lentement, Nova chercha sa dague. Avant de sentir une vive douleur dans une de ses pattes arrières, ainsi qu'un liquide chaud couler. Il savait ou elle était... Faiblement, le Batpony alla la récupérer, en lâchant un râle de douleur lorsqu'il se retira l'arme de la patte. Il ignora la douleur, difficilement, avant de soulever l'arme au-dessus de lui. Le fou sans camisole... Shift, c'était ça ? Nova était encore vautré dessus... Pas compliqué de viser... Mais pas le temps de frapper. Un des autres fous venait d'escalader en quelque sorte le tas de Poney et de Métal. Il s'était mis sur le Garde, tout deux respiraient d'un souffle court et rauque. *Ignore-le... Tu peux enfin manger...* Secouant un peu la tête, le Batpony Gardien fixa intensément dans ce qui semblait être la nuque du cannibale en dessous de lui. A moins que ce ne soit autre chose ? Qu'importe... D'un faible geste, il abaissa l'arme et la planta dans le corps. Ce n'était pas la nuque, mais le ventre. Détail... Nova retira l'arme avant de la lécher pour récupérer le sang dessus, mais pas le temps de le savourer qu'une douleur lui arracha l'aile. L'autre poney...

- Bien évidemment... Je ne pensais pas que je te retrouverais comme ça, SuperNova...

Une silhouette fantomatique s'approcha du tas de poney, alors que SuperNova était en train de se faire bouffer l'aile par le cannibale qui venait de grimper sur son dos. Un autre fou passa à côté de lui en rigolant maniaquement. Mais la silhouette était toujours la. Elle avait la même apparence que le Garde. Batpony bleu, yeux dorés, crins bleus mais sous deux teintes différentes... A l'exception que lui était en pleine forme et n'avait aucun mal à parler d'une voix qui résonnait dans la tête du Gardien.

- Moi qui pensais être habitué à devoir récupérer les âmes de tant de gens... Voir la déchéance de certains... Voilà quelque chose qui m'arrachera toujours un sourire par moment... Regarde toi un peu, petit Batpony. Tu es devenu fou. Tu allait mordre dans ce pauvre poney. Tu allait le manger. Qui sait ce qui t'as poussé à faire ça, mais la n'est pas le sujet? Regarde toi. Tu ne vaut pas mieux que tout ceux qui sont ici, au final... Et tu vas partir...

Lentement, la fameuse silhouette s'approcha du Garde avant de rapprocher son visage du sien. Petit à petit, SuperNova se sentait de plus en plus faible. Il se sentait partir. Ses forces l'abandonnaient. Le peu de forces qu'il avait encore.

- Sais-tu qui je suis ? Mmh... J'imagine que non... On m'appelle par bien des noms. La Mort. La Grande Faucheuse. Parfois même, la Moissonneuse d'Âmes. J'ai aussi bien des apparences... Alors que la seule que je prends, lorsque je fait mon "travail", c'est l'apparence de ceux que je viens récupérer, juste afin de ne pas les effrayer. Que ce soit plus simple...

Le Gardien sentait ses paupières se fermer, doucement, alors que les autres fous s'activaient autour de lui. Sa tête pencha doucement vers l'avant, mais à aucun moment il ne détourna le regard de la silhouette. Son double. Sa mort. Son salut...

- C'en est fini de toi, SuperNova. Tu es condamné. Actuellement, tu est en train de te vider de ton sang alors que tu est en train de servir de repas. D'ici quelques courtes minutes, tu ne seras plus... Et j’emporterai ton âme.

Le visage de la silhouette s'approcha un peu d'une des oreilles du Garde avant de lui chuchoter, alors que le Batpony fermait les yeux. Il sentait doucement ses douleurs s'évanouir. Sa faim aussi. Sa soif. Sa vie aussi... Enfin,un peu de soulagement...

- Toute histoire doit finir un jour... Et la tienne se termine maintenant, Nova...

Un petit sourire satisfait apparut sur les lèvres du Gardien, qui ne tarda pas à se sentir sombrer dans l'inconscience. La faim. La soif. Ses blessures. Tout ceci venait de l'achever trop rapidement. Mais qu'importe... Il était libre. Enfin libre... Qui aurait cru que son salut, sa porte de sortie à toute cette enfer, lui serait servit par ceux qu'il devait surveiller ? Ceux qu'il devait nourrir ? Ceux qu'il devaient garder enfermé ? Voué à une mort certaine, les libérer aura permis à Nova de trouver la paix. De se rendre compte qu'il n'était pas mieux qu'eux. Condamné... Fou à lier... Mort...
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Bon appétit ♪

Cuisine et couloir

Perdant le soutient du chariot, il s’écroula au sol, un bat-pony tombant sur lui. Piégé sous le corps de l’inconnu, Shift céda immédiatement à la panique. Il n’avait même pas fait un mètre que déjà il était rattrapé. Il reconnut le gardien, dans un uniforme trop large pour ses membres incroyablement maigres. Il se débattit dans une tentative désespérée pour se libérer, mais il était incapable de s’échapper, le poids du garde excédant largement sa force actuelle, poids qui augmenta encore lorsqu’un second poney grimpa sur celui qui l’immobilisait.


Une lame s’enfonça dans son ventre. Le métal perfora sa chair, lui arrachant un cri rauque. Le gardien venait de le poignarder, et son propre sang commençait à couler à la fois hors de la profonde entaille et dans son estomac endommagé. Puis l’arme fut retirée de la blessure, éclaboussant de sang les murs et meubles de la pièces. Alors qu’il s’attendait à une autre attaque, Shift vu le poney au sommet de la pile mordre le garde, lui déchirant l’articulation qui retenait l’aile. Sentant la prise de son assaillant faiblir, et poisseux de son propre sang glissant, l’étalon senti qu’il pouvait se libérer, et se débattit désespérément. Chaque centimètres gagnés lui coutait énormément, accélérant le rythme auquel sont sang lui échappait ; mais il réussit toute de même à s’extirper de ce piège de chair. Après s’être éloigné en rampant dos à la scène, il regarda derrière lui et contempla le chaos ambiant.


Il senti d’énorme spasmes secouer son corps. Dégouté, il voulut vomir, mais son estomac vide depuis trop longtemps ne laissa échapper qu’une bile amère mélangée à du sang qui coula paresseusement sur le sol. L’ignoble et épaisse mixture lui brûlait la gorge, menaçant de l’étouffer. Il peinait à recracher l’épais mélange qui ne semblait pas vraiment pressé de libérer le passage à l’oxygène. Heureusement, les convulsions cessèrent rapidement, le laissant tousser et pester contre le liquide noirâtre et puant. Lorsqu’il put de nouveau respirer, il essuya la matière infâme qui commençait à sécher aux commissures de ses lèvres, et entreprit de se relever pour partir, ce qui n’était pas une mince affaire. Ses membres tremblant supportaient à peine son poids, et s’il n’était pas appuyé sur un meuble, il se serait immédiatement effondré.


La scène était incompréhensible. Le gardien ne bougeait plus, allongé dans une mare de  sang, le sien et celui de Shift. Le forcené au-dessus du cadavre continuait de le dévorer, arrachant de large lambeaux de chairs avec ses dents. L’un des internés hurlait d’un rire dément, ses pâtes trempées dans la flaque rougeâtre. Ce que faisaient les autres détenus défiait toute description et l’horrifiait au plus haut point. Il voulait partir le plus loin possible, ne plus assister à ce cauchemar grotesque. Accroché aux meubles, il progressa en direction de la porte, tentant d’ignorer ce que faisaient les malades dans la cuisine souillée. Les autres ne tentèrent pas de l’arrêter, trop absorbés par ce qui se déroulait dans la pièce.


S’extirpant de la cuisine, l’étalon se dirigea à l’opposé du couloir où les cellules se trouvaient, leur portes toujours ouvertes comme autant de gueules béantes, prêtes à l’avaler. Collé au mur pour soutenir son poids, il laissait d’inquiétantes trainées rougeâtres derrière lui. À mesure qu’il se vidait de son sang, ses forces le quittaient, et il fut bientôt immobilisé, à quelques pas d’une porte sur laquelle il pouvait lire les mots « Dr B. Manner ». Peut-être que son dossier se trouvait là, et qu’il contenait les informations nécessaires pour découvrir ce qui lui était arrivé. Mais jamais il ne le découvrirait, et cela importait peu à présent. Lentement, il s’affaissa, glissant sur le mur qui le retenait, laissant une large trace vermeille.


Qui était le plus fou? Celui enfermé pour les crimes qu'on lui a attribués? Ou ceux qui le plongeaient dans cet environnement stérile, propice à l'apparition de la folie même qu'ils prétendaient guérir? Personne ne pouvait prétendre une seule seconde être saint d’esprit dans cette maisons de fous. Gardiens aux pulsions violentes et incompréhensibles, internés frappés d’hallucinations, de psychose ou de cannibalisme ; ils ne valaient pas mieux les uns que les autres. Cette prison froide aux murs blancs immaculés les a tous consumé, son sol maintenant souillé en est le témoignage sanglant.




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