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 Le retour de Scarlat Inne. [solo]

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Karl Tirecorde
Karl Tirecorde
Eternal Chaos

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MessageSujet: Le retour de Scarlat Inne. [solo]   Le retour de Scarlat Inne. [solo] EmptyLun 27 Juil - 3:10

Mais qui est-ce ?:


_          « RAH ! Il faut qu’on fasse une mise au point. » Dis-je à voix haute.

Cherchant une souche ou tout autre objet pouvant faire office de table, je ruminais à l'encontre de la complexité des chemins et contre la météo qui avaient pourri ma carte. Tournant entre les fourrées et les arbres, un tronc à demi cachée par un rocher fut l’objet de mon choix et nous allâmes poser nos fesses dessus. Je sortis le parchemin humides de mon paquetage et l’étalai sur l’écorce encore fraîche de l’imposant arbre déraciné par le vent. Brian me rejoignit et grimpa à califourchon sur la table improvisée. Elle tira ses mèches rousses en arrière et posa son regard sur la carte.

« On est où Karl ? » Demanda-t-elle timidement.

Je la regardai droit dans les yeux. Ce n’était nullement de sa faute, je ruminais seulement contre moi. Mais sa question ne fit que remuer le couteau dans la plaie.

« Tu vois ce trou-là dans le papier ? » Lui dis-je en pointant du sabot l’endroit en question.

« Oui… » Répondit naïvement la rossotte.

« Et bien nous sommes quelques part ici ! » m’emportai-je en frappant le tronc de mon fer. « Cette fichue pluie a esquinté la carte. Du coup nous avons gros trou en plein sur Whitetail Woods, le dernier chemin a disparu dans les broussailles hier, et nous sommes perdus dans cette forêt où il n’y personne ! » Pestai-je à l’intention des arbres.


La gamine avait l’air un peu mal à l’aise par la manière que j’avais à m’emporter pour une telle futilité. Sa bouille tirait la moue et elle regardait le mousse sous le tronc avant de se laisser glisser à terre et d’aller triturer un arbrisseau à côté. Devais-je encore me remémorer comment nous en étions arrivé ainsi ? À quoi cela servirait de ressasser les bêtes décisions que nous avions prises ? Car je n’étais pas tout seul dans le coup. D’abord nous quittâmes les terres de L’Empire de Cristal ; j’avais décidé de traverser le territoire solarien pour rejoindre la nation discordienne, c’était le chemin qui me paraissait le plus tranquille pour rentrer à la maison. Passer par le Dark Pledge nous rallongeait le trajet, et puis le  Solar Empire était relativement plus sûr. Je regrettais de ne pas avoir pris le train, même si nous n’avions pas assez pour faire tout le trajet, il nous aurait bien rapproché et nous n’aurions pas eu à nous perdre dans cette maudite forêt. Enfin bon, nous mîmes une semaine pour relier Aurora à Ponyville, là-bas nous fîmes une escale d’une journée avant d’être chassé par des paysans locaux car nous squattions illégalement la grange de la famille Harvest.

Nous prîmes la fuite en suivant la rivière, la course ne dura pas longtemps car les pecnots de la carotte voulaient juste nous faire déguerpir. Seuls dans la nuit, nous continuâmes à marcher un peu avant de nous coucher à l’abri d’un bosquet. Au matin levant, nous prîmes la direction de Whitetail Woods. J’avais décidé d’emprunter un sentier forestier plutôt que la grande route car je pensais que cela nous raccourcirait le chemin, et puis que nous ne tomberions pas sur une bande de malandrins présente sur les grandes routes commerciales. J’aurais pu aussi décider d’attendre un peu au bord des dites routes, pour pouvoir nous joindre à un convoi de marchands qui généralement était escorté. Vers Midi, le chemin suivi devint de plus en plus sinueux jusqu’à disparaître complètement à mon grand étonnement puisqu’il était toujours indiqué sur ma carte. M’étais-je trompé ?

Après un en-cas frugale, nous continuâmes à l’aveuglette entre les arbres et les buissons. À ce moment, je savais encore à peu près où nous étions par rapport à un autre chemin parallèle. Mais en fin d’après-midi, un orage éclata au-dessus de nos têtes. Pris de panique devant les éléments qui se déchaînaient, nous courûmes tout droit dans l’espoir de trouver un abri pour passer l’averse. Mais la pluie redoubla d’efforts et le vent forcit, nous n’eûmes alors comme solution que de nous mettre à l‘abri derrière un arbre au tronc épais et d’attendre la fin de la tempête. L’eau se déversait en trombe depuis les nuages noirs, nous nous serions cru en plein crépuscule tant la luminosité avait baissé. Seules nos capes nous abritaient du mieux qu’elles le pouvaient, mais l’eau les avait déjà détrempé. Environ une heure plus tard, le ciel s’éclaircit  et nous pûmes sortir de notre refuge sommaire et lorsque la Lune se mit à pointer le bout de son nez, nous trouvâmes une petite clairière pour y faire notre bivouac. J’eus du mal à dénicher du bois sec mais à l’aide d’un peu d’huile, je pus démarrer un feu pour faire sécher nos affaires.

Brian étendait nos capes tandis que je sortais de quoi nous restaurer. Mais lorsque je voulus sortir mon couteau, je sentis contre ma peau quelque chose d’humide et de visqueux. Je saisis l’objet avec beaucoup de précaution et me rendit compte que c’était ma précieuse carte qui était imbibée d’eau. Lâchant le reste de mon paquetage, je tentai de déplier soigneusement le rouleau de papier en espérant qu’il ne soit pas trop abîmé. Mais la malchance avait fait son œuvre, notre course effrénée contre l’orage avait fait valser l’intérieur de mes sacoches et manque de pot et quelque chose avait troué ma carte en plein sur notre position approximative. Je vidai alors la quasi-totalité du contenu de cette sacoche mais je ne retrouvai pas les morceaux  manquants. Nous reprîmes la route au matin à la différence que j’étais de mauvais poil.



_        Brian s’occupait de son arbuste pendant j’essayais de me remémorer où était notre position par rapport au prochain chemin. Rageant contre cette fichue carte, je la pliai en quatre et la bourrai dans ma sacoche avant de me relever. Si je parvenais à déterminer la trajectoire du soleil dans le ciel, alors je pourrai alors orienter notre azimut et en marchant tout droit, nous finirions bien par retrouver le chemin. Cette idée ne me paraissait pas trop mal, même sa réussite me paraissait plausible. Je pus enfin me calmer un peu et m’allonger contre le tronc pour me reposer, j’étais vraiment fatigué. Fermant les yeux quelques instants, laissant Brian sans surveillance, un bruissement m’extirpa en sursaut. Je sautai sur mes quatre fers et dégainai mon épée en scrutant les alentours ainsi que les fourrés. Quelque chose nous épiait, je sentais comme une présence, une ombre prête à nous sauter dessus. Durant une longue minute je défiai un hypothétique être caché, ma mâchoire était serrée et mes sens en alerte. Au terme de cette épouvantable attente, je décidai qu’il était temps pour nous de quitter cet endroit au plus vite.

« Brian ! On y va. » Lui dis-je sur un ton inquiet tout en rengainant.

La petite m’emboîta le pas et nous mîmes un terme à cette petite pause. Je ne tenais vraiment pas à rencontrer la créature qui nous épiait depuis son buisson. Nous fîmes un bout de chemin avant de tomber sur une paroi rocheuse qu’il aurait été possible d’escalader si nous étions en possession de matériel d’escalade. Pour contourner cette impasse, il nous fallait soit prendre à droite ou bien à gauche. Brian était pour prendre vers droite et moi l’inverse. Nous décidâmes de laisser le hasard choisir pour nous et à l’aide d’une pièce, nous saurions de quel côté partir. M’apprêtant à lancer le disque de métal, les curieux bruissements de tout à l’heure recommencèrent mais beaucoup plus proche cette fois-ci. Je laissai tomber cette histoire de hasard et dégainai rapidement. La chose semblait alors se rapprocher de nous ; si elle nous attaquait, Brian avait pour instruction de s’enfuir à tire d’ailes tandis que pendant ce temps, je m’occuperai de la bête.

« Qui êtes-vous ? » Lançai-je en direction des bruissements. « Montrez-vous et il ne vous arrivera rien, nous ne nous voulons aucun mal. » Lui dis-je avec pour espoir que la chose sorte calmement des buissons.

« Ne me faîtes pas de mal, je vous en prie. Mes attentions sont pacifiques. » Déclara une voix entre les feuilles.

Contre toute attente, l’ombre m’avait répondu. Mais était-ce une raison pour abaisser ma garde ? Il valait mieux être prudent.

« Sortez et découvrez votre visage pour que je puisse m’assurer que vous ne mentez pas. » Lui ordonnai-je.


Alors les fourrés devant nous se mirent à trembler, un sabot puis un autre sortirent de la verdure et enfin ce dut un corps tout entier qui sortit de la couverture de la forêt. Il m’était impossible décrire en détail l’inconnu que j’avais en face de moi car il était vêtu d’une longue cape bordeaux qui lui recouvrait toutes les parties de son corps, y compris sa tête. Seuls le bout de son museau dépassait ainsi que ses sabots dépassaient de l’habit. L’inconnu portait sur le flanc une sacoche en cuir maintenue par une sangle en bandoulière. Ma lame toujours en position d’attaque et mettant en garde l’encapuchonné, il respecta mes condition et découvrit son visage. Une jument au crâne rasée apparu à mes yeux, son visage était couvert de balafres divers et un de ses yeux avait perdu de son utilité.

« Pardonnez-moi si je vous ai fait peur, je m’appelle Root Dust. Je suis une chamane qui habite dans cette forêt. » Se présenta-t-elle, drôle d’allure pour une chamane. « Je suis navré, si je vous ai suivi, c’était tout simplement pour vous aider à retrouver votre chemin. Je connais ces lieux comme ma poche. »

Je me sentis un peu idiot d’avoir cru en une bête ou en tout autre créature maléfique. Si j’avais été un peu plus sensé et responsable, j’aurais pu nous sortir de là plus rapidement. Je me devais de lui présenter mes excuses.

« Ce serait plutôt à moi de vous présenter mes excuses. Je vous ai imposé ces conditions car je pensais que nous étions suivis par quelqu’un de malintentionné. » Confiai-je à la jument.

« Je ne vous en veux pas. » Répondit-elle. « Par les temps qui courent, il vaut mieux être prudent. Et puis, vous n’êtes pas comme ceux qui dès la vue de mon visage estropié se seraient enfuis à toutes pattes. » Ajouta-t-elle avec un soupçon de mélancolie.

Je lui souris et rengainai mon épée, il n’y avait plus de dangers. Si son apparence pouvait être repoussante, son âme au travers de sa voix était bonne et douce. Elle avait dû choisir l’ermitage afin d’échapper aux jugements des autres poneys. J’éprouvai de l’empathie pour sa pauvre condition, elle m’avait l’air quelque peu désabusée par une trop longue solitude. Un peu de compagnie ne pouvait pas lui faire de mal.

« Je manque à mes obligations, je m’appelle Karl Tirecorde. Et voici Brian, ma fille. Nous nous sommes perdus et nous aimerions retrouver un chemin en direction d’Appleloosa. » Lui dis-je en souriant

La petite batpony entendant son prénom se rapprocha Root Dust et la salua à sa manière quelque peu brute de décoffrage. La chamane eut un petit rire et passa son sabot dans la crinière de la pouliche.

« Vous n’êtes pas très loin de la route, laissez-moi donc vous guider jusque là-bas. Après si cela ne vous dérange pas, nous pourrions faire un bout de chemin ensemble. Ma cabane se trouve plus loin sur la route. » Proposa-t-elle amicalement.

Un guide, voilà ce que nous cherchions depuis que nous avions perdu notre position. C’était un cadeau de la providence, comment refuser une telle offre.

« Avec plaisir. » Lui répondis-je.



_        Nous prîmes ensemble une direction approximative à travers la broussaille. Sous la conduite de la chamane, nous n’eûmes aucune difficulté à retrouver la route, et comme convenu, nous fîmes un bout de chemin ensemble. Brian courrait devant et s’arrêtait lorsque quelque chose l’intéressait. Pour ma part, je marchais aux côté de Root Dust. Même si nous n’avions que peu de choses à nous raconter, sa présence m’était apaisante, elle avait une aura qui étrangement me touchait beaucoup. Sa condition me donnait presque envie d’en apprendre plus sur elle, cela nous permettrait au moins de passer le reste du voyage de manière amicale. Je tentai à quelques reprises d’engager la conversation, mais toutes échouèrent. Cette chamane désirait peut-être seulement le souffle du vent dans les arbres comme conversation, après tout, cela devait être dans sa nature, si j’ose dire.

Une heure passa sans vraiment que l’un ou l’autre n’ouvrent la bouche. Nous traversâmes une petite rivière à l’aide d’un pont puis arrivâmes dans un petit village. Root Dust recouvrit sa tête de sa capuche tandis que je me rapprochai d’elle afin de tenir à l’écart les badauds trop curieux. Plus loin, après avoir quitté les dernières maisons, la jument se découvrit la tête et me remercia par politesse. Même si mon geste n’avait pas été utile, elle avait apprécié l’intention. Elle tourna la tête en direction de Brian qui se tenait en tête du groupe.

« Cette gamine, là. Ce n’est pas la vôtre. » Me glissa-t-elle doucement à l’oreille.

« Vous avez raison, Brian est de Tramplevania. C’était une gamine des rues, une orpheline que j’ai recueillis durant un voyage. » Lui confiai-je de la même manière.

« Je me disais bien. Elle ne vous ressemble pas tellement, physiquement je veux dire. Puis-je aller lui parler ? » Me demanda-t-elle ?

Je n’y voyais aucun inconvénient et acquiesçai d’un signe de tête, la jument me quitta pour rejoindre la pouliche devant. Même si elle était défigurée, la chamane avait de l’allure dans sa cape rouge bordeaux bien qu’un peu sale. C’était une drôle d’apparence pour une ermite, même si l’habit ne fait pas le moine, cette cape devait sûrement appartenir à quelqu’un d’autre avant, reste à savoir si elle l’avait acheté ou bien prise sur un cadavre. Surtout dans la second cas, était-ce elle qui avait tué l’ancien propriétaire. Tandis qu’elle marchait aux côtés de la pouliche, un détail qui m’avait échappé jusqu’alors me sauta aux yeux. Sur son flanc droit, un fourreau pointait contre le tissu à chacun de ses pas. Les chamanes ne portent généralement pas d’épée. Elle nous mentait.

Je saisis lentement le pommeau de ma lame et commençai à la dégainer dans une léger crissement de métal en gardant tout de même un œil sur la fausse chamane. Mais soudain, elle releva sa cape et tira son épée et l’abattit sur la pauvre pouliche dans une gerbe de sang et un cri de détresse suraiguë. L’action aussi brève que brutale me pétrifia. Je voulus bondir au secours de Brian, mais mon corps tremblait, mon cœur s’était emballé, et mes membres ne répondaient plus. Ma respiration saccadée était accompagnée de légères intonations vocales, j’étais submergé par la peur et l’horreur de la scène. Brian était affalée sur le chemin, une plaie ouverte déchirait son flanc droit et laissait échapper son sang. Son visage était en larme, un filet d’hémoglobine coulait entre ses lèvres, ses yeux humides me fixaient avec désespoir. Elle voulut crier mais la chamane lui brisa les côtes en plongeant ses pattes avant dans le ventre de la gamine. Je repris contrôle de mon corps toujours tremblotant de peur, je saisis ma lame et fonçai sur la meurtrière dans son dos. Elle me reçut par une violente ruade qui m’envoya voler plus loin et me désarma par la même occasion. J’assistai le souffle coupé au meurtre de ma fille adoptive, la chamane tira et coupa net l’aile droite de la pouliche, lui arrachant un nouveau cri effroyable. Elle abattit une nouvelle fois son épée dans la chair de la petite, mais elle n’eut comme réponse que le son flasque d’une chair molle et sanguinolente contre laquelle on frappe avec un bâton. La petite batpony avait succombé de ses atroces blessures, rendant son dernier souffle avant un ultime martyre.

Je me relevai pleurant comme une madeleine et enragé comme un chien, je saisis mon épée avant que la fausse chamane ne m’en empêche. Elle s’était d’abord occupée de la petite pour éviter toute surprise durant un combat, et en même temps affecter mon moral par la perte d’un être cher. Il fallait que je me débarrasse de l’horrible vision qu’était ce meurtre de sang froids si je voulais survivre, Brian n’était qu’un petit contretemps pour la jument. C’était moi sa cible première.



_        Le combat était désormais inévitable, la jument essuya nonchalamment son arme dans la cape de la batpony avant de la pointer vers moi. Elle affichait un sourire moqueur, frimeur, elle me crachait au visage sans aucune gêne. Je voulais lui faire subir ce qu’elle avait fait endurer à ma pauvre fille, lui ouvrir la bedaine pour lui en retirer les entrailles et les exposer devant ses yeux pliés par la douleur. Mais je ne pouvais pas foncer sur elle sans préparation, car la grognasse m’attendait de sabot ferme. La charger était synonyme de mort, elle avait de l’entrainement et du niveau de plus, sa cape cachait sûrement une armure légère ou moyenne. Pour ma part je n’avais que peu de protections, et encore. Face à sa lame bien aiguisée, je ne pouvais prévoir si elles allaient être efficaces pour parer ses coups. J’avais seulement à mes pattes des guêtres en cuir et sur mes flancs mon paquetage remplis de merdier. Ma cape ne résistera au fil de son épée, et mes sacoches seront plus une gêne qu’une protection. Cette fois, je n’étais pas certain de m’en sortir vivant.

Affichant son sourire narquois, la jument plutôt que de mon foncer dessus se mit à me tourner autour en se déplaçant de côté. Elle voulait faire durer le duel de nos deux regards, l’un dans l’autre, crachant silencieusement ce qu’ils gardaient pour son ennemi. La défigurée sourit et entama la conversation tout en continuant son manège de positions.

« Et bien quoi Karl ? C’est la mort de ta gamine qui t’a fait perdre la mémoire ? » M’a fait perdre la mémoire ?

« Qui..qui êtes-vous vraiment ? » Lui demandai-je tremblotant.

« Tu ne te remets pas ? » Répondit la jument arrogante. « Une guerrière rencontrée à Maple’s Leaf, un mage à trimballer jusqu’à Cloudsdale, le coup de poêle sur la tête. Ça ne te rappelle rien ? »

« Ben non non, je ne vois pas… Votre visage ne m’est pas familier. »

« BON SANG ÉVIDEMMENT QU’IL NE T’ES PAS FAMILIER CRÉTIN !! C’EST LA CHUTE DE CE PUTAIN DE TRAIN CONTRE LA VOIE QUI M’DÉFIGURÉ ! UNE ÉCHARDE GRANDE COMME UN CLOU QUI M’A FAIT PERDRE MON ŒIL !!! » S’emporta la guerrière.

« Botterel de merle ! Scarlat Inne ! » Devinai-je stupéfié.

À ce nom une certaine satisfaction apparu sur le visage de la jument en proie à la colère et à l’arrogance.

« Ai-je besoin de t’annoncer ce qu’il va t’arriver ? Ou bien es-tu assez grand pour pouvoir le deviner tout seul ? » Scanda-t-elle.

« À mon tour. Ai-je besoin de te signaler que la tâche ne sera pas des plus facile et que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour t’en empêcher ? » Lançai-je à la furie.

Elle se remit en mouvement et effectua un pas de côté, puis continua à me tourner autour comme une mouche attirée par un bocal de confiture.

« Oh mais je me doutais bien que tu ne te laisserais pas occire sans dire un mot. Cela aurait-pu seulement éviter des souffrances vaines comme celles de la  petite. »


J’eus le malheur de déporter mon regard sur la dépouille sanguinolente de Brian. La guerrière profita de ce moment d’inattention pour me sauter dessus, je me retournai et parai par réflexe le coup de mon adversaire. Nous deux bloqués, je forçai contre sa lame pour la forcer à faire un pas en arrière et parvenir à la déséquilibrer. Mais la maligne, résista puis lâcha prise en s’écartant sur le côté et aligna son tomber sa lame en direction de sa coupe. Je ne m’arrêtai pas dans ma lancée et profitai de mon élan pour m’avancer et m’écarter de mon adversaire tout en esquivant son attaque. Je me retournai plus loin et attendis que la défigurée en fureur vienne à ma rencontre. Elle était en rogne contre moi, son visage crispé serrait à plein mâchoire le manche de son épée. Ce sentiment était partagé, je voulais la mort de cette raclure. Qui plus est par mon sabot.

La jument gratta le sol de son sabot et me chargea à pleine vitesse, je parai mais son inertie reculer et je chutai en arrière. Elle profita de mon handicap pour abattre son arme contre mon ventre, je roulai et c’est ma sacoche qui reçut coup. L’attaque éventra la chose et traversa le cuir de part en part jusqu’à ma peau, le fer pénétra légèrement ma chair m’arrachant un grognement au passage. Je redressai ma tête et visai son entre-jambe avant, je réussis à planter ma lame mais seulement elle ricocha contre son plastron. Il me fallait faire sauter ses pièces d’armure si je voulais la toucher, la jument flairant le danger retira son épée de mon sac et s’apprêta à m’entailler l’épaule pendant que je tentai de toucher une partie à découvert de son corps. J’abandonnai cette idée pour esquiver le coup lancée, l’estoc de sa lame frappa la terre, je sautai sur mon adversaire et la fis chuter avec moi sur le ventre.

À califourchon sur elle, je lui plaquai sa tête sur sol d’un sabot pendant qu’avec l’autre je récupérai mon épée. La jument portait une armure en cuir clouté sur le torse, ses pattes n’étaient pas protégées, ainsi que la tête et sa gorge. Elle prit ma patte et frappa ma mâchoire avec l’autre, mais je tins bon. Je reniflai mon sang et écrasai violemment mon front contre le sien, plongeant ma tête contre son crâne chauve et dénué de maux de tête. Mais la garce m’attrapa le col et me bascula en avant, j’atterris violemment sur le dos. Elle se remit sur patte et me chargea à fers nus ; à peine j’avais eu le temps de me relever que je devais contrer la jument furibarde et rageuse. Le choc me retourna encore une fois, tête au sol, affalé sur le flanc gauche et surmonté par la guerrière. Elle m’envoya ses sabots dans le visage, je me pris un bon pain dans l’arcade, me l’ouvrant pour laisser s’échapper un peu de sang. Mais Scarlat Inne en eut rapidement marre de cette méthode, pas assez rapide et efficace ; elle se leva et courut vers sa lame pour revenir me charger avec.

Il me fallait plus de légèreté, plus d’aisance si je voulais espérer la vaincre. Je m’extirpai de mon paquetage et de mon fourreau, et esquivai de justesse mon adversaire qui néanmoins trancha ma cape sur un côté. La chauve se rattrapa vite et se dressa en arrière puis planta son épée dans ma croupe m’arrachant un hurlement de douleur. Je réagis en donnant une ruade dans le vide, la jument n’était pas dans l’axe. Elle ressortit sa lame et trancha l’air avec, je me baissai suffisamment vite pour éviter son attaque et entendre son sifflement métallique. La tête détournée par l’ampleur du mouvement, je voulus saisir sa patte avant gauche mais la jument fit un bond en arrière et profitant que mes épaules soient à découvert, et planta son arme dans mon poitrail. J’hurlai à ces maux vivaces et si proches de mes entrailles, mes yeux s’écarquillèrent puis je baissai la tête sous le cri à l’unisson mes nerfs autour de cette plaie. La guerrière retira son arme avec son sabot, puis la levant en l’air, elle finit par la plonger en direction de ma tête. Je voyais de mes yeux la faux de la Mort s’apprêtant à m’envoyer dans l’au-delà, mais je refusai une telle fin ; pas aujourd’hui !

Reversant mon corps sur le dos, l’épée de Scarlat Inne frappa la terre. Rapidement, je saisis la patte armée de mon adversaire et malgré la douleur, j’utilisai le poids de mon corps pour briser l’articulation du genou. La jument hurla en même temps qu’un craquement sourd se produisit à mi-hauteur de sa patte, la voilà maintenant plié dans le sens inverse. Elle me fila bien une torgnole avec sa patte restante, mon museau en prit un coup et je sentis une vive douleur à ma mâchoire. Qu’à cela ne tienne, j’avais reçu plus douloureux de sa part. Ma patte avant droite encore intacte saisit l’épée de la guerrière et part un large mouvement en direction de son cou, je tentai de lui trancher la gorge. La détresse emplit le regard de la jument encore sous les maux de sa patte brisée, elle voulut s’écarter et esquiver mon attaque mais le poids de mon corps et le manque d’appuis pour se dresser empêchèrent son ultime parade. L’épée arrivant à son apogée pénétra le cou de la guerrière, elle déchira sa peau, trancha sa gorge, puis ressortit ensanglantée. Une fontaine d’hémoglobine sortit de la plaie béante, arrosant mon visage du sang de mon adversaire. Prit de spasmes, son corps trembla tout en se vidant, puis la vie s’échappa de celui-ci laissant alors une masse de viandes et d’os s’affaler sur le chemin dans une mare pourpre. Je lâchai l’arme et fermai les yeux. Il en était fini de Scarlat Inne, je pouvais enfin me reposer. Ma respiration se calma, et malgré les souffrances qui emplissaient mon corps, je m’assoupis.



_        Un œil s’ouvrit, puis le second, enfin j’émergeai de mon subconscient. Je sentis une vive douleur à la poitrine qui me recoucha, mais ce n’était que ma plaie qui se réveillait. Il fallait que je la couvre au plus vite. Je serrai les dents en me relevant, comme si cela pouvait atténuer mes souffrances. Le corps de la guerrière pissait toujours le sang, ce repos avait été de courte durée. Je me dirigeai alors vers le cadavre de Brian. Il était toujours chaud, son sang s’échappait encore de ses plaies, son expression faciale était restée figée exprimant toute la douleur de cet épouvantable infanticide. Je ne pus retenir mes larmes à la vue du corps de celle que j’avais recueilli et tenter d’apprendre les choses de la vie. Elle aurait mieux fait de tomber sur un fonctionnaires ou bien un marchand, mais pas sur un aventurier vivant dehors et parcourant la carte à la recherche de richesses à dépenser une fois qu’elles étaient gagnées. Pourquoi il a fallu que tu me suives Brian ? Pourquoi ?

J’éclatai en sanglots au-dessus de ce petit corps couleur anthracite et à la crinière rousse, mon sang se mêla aux larmes et tomba sur le pelage de la gamine. Rien ne pouvait désormais la rappeler à mes côtés, elle était belle et bien morte à jamais. Ma douleur était autant physique que mental, mais je ne voulais pas la rejoindre, pas tout de suite. J’avais vengé sa mort et m’était sauvé de la mienne, il fallait que j’en profite. C’est ce que j’aurais voulu qu’elle fasse si elle avait réussi à s’envoler, mais le hasard en avait voulu autrement, je n’avais pas le droit de me plaindre.

Je retournai vers mon paquetage et sortis de quoi me faire un bandage. Ma plaie à la poitrine saignait mais heureusement, rien de vital n’avait été touché. Il me faudra juste du repos histoire que tout ceci cicatrise. Je lavai ma plaie et appliquai un large pansement, stoppant le saignement. J’en profitai aussi pour nettoyer ma plaie au ventre et essuyer le sang sur mon visage. Je récupérai mon épée et la rangeai dans son fourreau. Le corps de Scarlat Inne gisait lui aussi sans vie, une image nauséabonde apparu alors dans mon esprit : retrouver cette garce sous la forme d’un zombie. Il me fallait éviter cela à tout prix. Je saisis alors son épée gisant à côté d’elle, baignant dans son sang ; et décapitait à hauteur de la gorge celle qui avait voulu me faire subir le même sort. Cette profanation réveilla en moi les souffrances physique accumulées au cours du combat. Même si cette action était vaine et douloureuse à faire, je voulais être sûr de ne jamais la recroiser.

Je pensai alors au corps de Brian qui était condamné à devenir de la nourriture pour les mouches et les charognards. Je me voyais mal de partir sans  aucune cérémonie mortuaire. Je posai mon paquetage et entrepris à ramasser du petit et bois et tout ce qui pouvait servir de combustible afin de procéder à son incinération. Le bûcher construit, je l’arrosai d’huile pour lanterne et l’allumai dans le plus grand silence. Les flammes se propagèrent rapidement autour de corps de la batpony, puis embrasèrent ses vêtements et sa tignasse avant de s’attaquer à sa peau. J’observais sans prononcer une seul mot le corps de ma fille se consumer jusqu’à qu’il ne reste plus que les os. N’ayant plus rien à brûler, les flammes se turent laissant place aux braises qui finiraient elles aussi par s’éteindre. Mes dernières larmes coulèrent à la mémoire de la jeune pouliche partie trop tôt de ce monde, puis je laissai au vent la joie de disperser ses cendres dans Whitetail Woods.

Je remis mon paquetage sur le dos et rattachai mon fourreau à celui-ci, puis je repris mon petit bonhomme de chemin, clopin clopant. C’est alors que je détournai mon regard de l’horizon, gâchant l’effet produit par cette scène ; et retournai auprès du corps de Scarlat Inne. Je ramassai au passage sa sacoche et la  posai à côté de son cadavre dépourvu de tête. La jument portait encore son équipement comme lorsque nous avions commencé à nous battre. Sa cape bordeaux trempait dans son sang et son armure en était tâchée. Son épée traînait encore près de sa tête, là où je l’avais posé après avoir décapité sa propriétaire. Je posai mon regard sur le corps, et après mûre réflexion je me dis qu’un cadavre avec encore tout son équipement sur les épaules. Ce serait dommage de ne pas en profiter.
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