Intrusion sur les terres Lunaristes. [PV Shadow]

Intrusion sur les terres Lunaristes

« Seira, qu'as-tu fait de mon livre des fleurs ? Et ne nie pas ne pas savoir où il est, je sais très bien que tu l'as ! Ramène-le moi s'il te plait, j'en ai besoin ! »
Cela faisait quelques temps que je le cherchais. Mais bien sûr, comme la plupart de mes livres, ils disparaissaient pendant un moment et revenaient soudainement sans que Seira n'en soit informée, comme par hasard ! Et généralement, elle me demandait toujours de faire quelque chose en rapport avec les livres qu'elle m'empruntaient. J'aurai aimé savoir à l'avance ce qu'elle pouvait bien manigancer pour celui traitant les fleurs.
Bon... Après quelques heures, Seira se décida à descendre, le livre entre les dents et un sourire jusqu'aux lèvres.
« Je l'ai retrouvé ! Je crois que tu l'avais égaré dans notre chambre, déclara-elle en rigolant.
- Mais bien sûr, comme tous les précédents livres n'est-ce pas ?
- Tout à fait ! Oh et je voulais te parler de quelque chose, mmh... Un ami m'a raconté qu'une fleur rare poussait à Fawntaine dans les terres Lunaristes. Il paraît qu'elle est splendide !
- Et... Tu veux te rendre là-bas et risquer de t'attirer les foudres de la Princesse Luna ? répondis-je avec un soupir de désespoir.
- Non du tout, je me demandais si tu pouvais peut-être y aller à ma place. Tu m'as toujours raconté que tu adorais les aventures.
- Certes, mais tu sais très bien que je déteste me rendre sur les terres ennemies, surtout que nous sommes en guerre, au cas ou tu aies oublié.
- Oui mais tu peux faire une exception pour moi, n'est-ce pas ? »
Elle me suppliait du regard, comme si cette fleur représentait toute sa vie, ce que je trouvais complètement ridicule. Et même devant tant de supplice, je dus refuser sa demande d'un ferme geste de la tête. Je détestais faire ce genre de choses mais Seira devenait de plus en plus un poney "enfant". Je cédais à chacun de ses caprices... C'était sûrement à cause de cela qu'elle en devenait insupportable !
Mais je devais vous avouer qu'elle ne tarda pas à trouver une nouvelle idée pour me faire abdiquer. Elle s'était carrément mise à se plaindre que je ne m'occupais jamais d'elle et patati et patata. En bref, elle inventait des histoires pour que je m'énerve... Doooonc, pour me débarrasser d'elle, je ne trouvais qu'une seule et unique solution...
« Comment es-tu sûre qu'elle existe cette fleur ? avais-je finis par lui lancer avec un soupir interminable.
- Eh bien... Je n'en suis pas sûre à vrai dire. Mon ami m'a juste certifié qu'elle se trouvait là-bas.
- C'est bien gentil tout ça, mais si je ne sais pas à quoi elle ressemble ta fleur, je ne serai pas revenue avant un millénaire !
- Les fleurs rares se distinguent des autres. Et tu as un bon œil, je suis absolument certaine que tu la trouveras sans problèmes ! Sinon, tu pars quand ?
- Quand j'aurai fini de creuser ta tombe ! » plaisantais-je en me dirigeant vers notre chambre pour préparer de quoi survivre lors de ce "périple". Même si je me doutais bien qu'il n'allait pas être très long.

Une fois les outils nécessaires rassemblés dans mes sacs, je retournais voir mon amie au rez-de-chaussée pour lui dire à bientôt et surtout en finir au plus vite ! « Je serai de retour ce soir, sinon demain matin. Tu ne fais pas de bêtises s'il te plaît. Je n'ai aucune envie de retrouver le magasin sans dessus dessous. » lui avais-je crié avant de m'élancer vers le gare de Canterlot. Si mes souvenirs étaient bons, j'allais devoir commencer par passer à Poneyville, puis Cloudsdale et pour finir, Ottapaw. Je rejoindrai ensuite Fawntaine par un petit chemin à pied. Les trains étaient assez rapides en ce moment, ce qui me faciliterait grandement la tâche. Enfin, je prendrais moins de temps pour ce qui sera du voyage... etc. Et, oh ! La chance me sourit. Le train en direction de Poneyville annonça qu'il venait juste d'arriver. Je me dépêchais d'entrer pour m'assoir sur le siège le plus confortable et assez à l'écart des autres, histoire de pouvoir réfléchir sans être dérangée. Puis quand le train démarra, mon regard se plaça sur le paysage, à travers la vitre...
Je me rappelle d'une légende sur Fawntaine. Elle est assez... Étrange mais je pense m'en souvenir. " Là-bas se trouverait un Lac n'ayant pas encore été découvert. Il serait enchanté et surtout sacré pour les animaux, car il garderait l'harmonie entre eux ", songeais-je en fixant un point, mais je ne pense pas trouver une fleur rare là-bas... Il paraîtrait également que les plantes sont petit à petit mangées par le froid. Ou même complètement brûlée lorsque l'on va vers le sud... J'avais bien peur que ce poney ait raconté des bêtises à Seira...
Après un dernier soupir, je fermais mes paupières, puis me concentrais sur les bruits aux alentours. De jeunes poneys jouaient au chat tandis que leurs parents se disputaient à propos de quelque chose dont je ne voulus me mêler. Un autre couple s'était assis un peu plus loin. Ils avaient l'air chargé et je pouvais même sentir la présence d'un bébé attaché à un foulard au coup de celle qui était sûrement sa mère. Je me demande bien où ils vont comme ça... me dis-je en rouvrant les yeux. J'espérais simplement qu'ils ne soient pas chassés ou poursuivis. La mère semblait à bout de forces... « Pitié, au nom de Célestia, faites que cette guerre ne soit pas un désastre total » murmurais-je, les yeux rivés vers le ciel...

Lorsque le train arriva à Poneyville, je ne perdis pas une seule seconde, me ruant dehors et sautant dans le suivant qui se rendait à Clousdale. Cette fois-ci je devais avouer que le sommeil ne tarda pas à me rattraper. En quelques secondes j'avais la tête posée sur la vitre, plongée dans un magnifique rêve. Enfin... Il était quand même assez étrange et désordonné, du genre Discorde qui jette un sort à tout Equestria ! Mais c'était tout de même assez marrant. Des nuages roses au goût du chocolat, on aura tout vu ! Malheureusement, il ne dura pas longtemps, la clochette d'un vieux poney me fit sursauter. « Debout là~dans, nous sommes arrivés ! Ah c'jeunes d'aujourd'hui, j'vous jure. Toujours à roupiller. » avait-il déclaré en se dirigeant vers la sortie aussi vite qu'il le pouvait malgré le poids de ses jambes raides et bloquées. Voyant qu'il semblait avoir des difficultés à rester debout, je n'hésitais pas à me placer à ses côtés pour l'aider à sortir en douceur. Celui-ci m'avait remercié avec un ronchonnement tout en retournant à ses occupations. Ah ces vieillards, toujours à se plaindre ! me dis-je en réprimant un petit rire moqueur.
Puis, alertée par l'annonce du train en direction d'Ottapaw, je me précipitais à l'intérieur. Seulement, je ne vis pas la marche et mon sabot se coinça soudainement, m'envoyant bouler sur des sièges. Je me relevais rapidement, ramassant au plus vite toutes mes affaires étalées sur le sol. Autour de moi, les gens me regardaient étrangement, comme si j'étais une extraterrestre venue d'un autre monde. Ils m'avaient tellement fait peur que je m'étais dirigée vers le fond du train pour me rouler en boule dans un coin. Même moi j'aurai eu du mal à avoir une mine et un regard si affreux que le leur... Brrrr, j'en avais des frissons rien que d'y penser. Mais j'étais consciente qu'en continuant, les choses ne s'arrangeraient pas. J'avais toujours trouvé les Lunaristes étranges alors je peux vous dire que me promener près d'eux me terrifiait sur place. Je n'avais qu'une seule envie actuellement, me téléporter sur mon lit et dormir éternellement, blottie sous une douce couverture florale... Mais hélas, je n'étais pas une mage et si je rentrais les mains vides ou sans informations, Seira m'en voudrait tout le long de sa vie ! Du moins, pendant un bon moment. Alors autant vaincre mes peurs, peut-être cela m'aiderait-il dans le futur.

Je hurlais presque de joie lorsque le train s'arrêta à Ottapaw. Quitter cet endroit. Ce fut tout ce qui me traversa la tête lors du voyage. Bon... Maintenant, je devais trouver le chemin menant à Fawntaine. Et, ne voulant absolument pas demander aux passants, je dus me rendre à une petite boutique d'objets divers. J'espérais simplement qu'ils aient des cartes...
« Bon... Bonjour, il y a quelqu'un ? déclarais-je en bégayant, je cherche une carte menant à Fawntaine, si possible... »
Aucune réponses, le silence total... Je répétais alors ma question cette fois-ci en haussant le ton. À ma surprise, une tête apparu de derrière un bureau, juste en face de moi. C'était un poney assez étrange. Il avait le pelage bleu foncé et une crinière d'argent. Des sortes d'outils grouillaient un peu partout autour de lui tirant sur ses grosses lunettes rondes.
« Je vous dérange ? dis-je gênée.
- Absolument pas ma chère. Que cherchez-vous ? Une carte ? Venez jeter un coup d'œil par ici, je crois qu'il m'en reste une. » répondit-il en pointant son sabot vers un coffre recouvert de tissus aux couleurs fades.
Je me dirigeais vers celui-ci à pas lents, restant tout de même sur mes gardes. Cet endroit grouillait de choses pas nettes. Et je devais avouer que cela me fichait un peu la trouille.
« Mmh, vous êtes pas d'ici vous, dit-il soudainement.
- Ou... Oui », avais-je balbutié en ouvrant le coffre.
Le vendeur ne chercha pas plus loin lorsqu'il me vit trembler comme une feuille. Je ne fis pas vraiment attention à son regard, prenant simplement la carte et la posant sur le comptoir.
« Vous... Combien voulez-vous ?
- Rien, prenez la. Ce sera mon cadeau de bienvenue. Par contre restez vigilante, je ne suis pas un bagarreur mais d'autres n'hésiterons pas à vous attaquer.
- Me... Merci... Je ferai attention. »
Après l'avoir remercié d'un geste de la tête, je sortis, attentive à chaque réaction des poneys autour de moi. Je ne préférais pas imaginer ce qu'il pourrait m'arriver si la Princesse Luna se trouvait malencontreusement en face de moi... Elle pourrait me m'enfermer dans un cachot ou même, m'offrir en repas à de grosses bêtes féroces ! Préférant alors ne pas y penser, je me jetais rapidement dans une ruelle abandonnée, histoire que personne ne puisse me voir lire la carte. L'ouvrant par la suite, je remarquais vite le petit chemin menant à Fawntaine. Il était, heureusement, non loin de la position où je me trouvais. Profitant ensuite du fait que personne ne m'ait vue, je m'élançais en sa direction, les ailes déployées et le cœur battant. Pitié, faites que je m'en sorte en un seul morceaux, m'avais-je murmuré en accélérant ma course.

Soudainement, sans même que je m'en rende trop compte, le paysage changea. De grands chênes avaient fait place aux bâtiments et des fleurs glacées au sol de la ville. Je me mis à balader mon regard dans cette immensité. C'était tellement beau... La forêt avait comme seule source de lumière, la lune et quelques petites lampes solitaires. Mais malgré le peu de luminosité, je pouvais voir la beauté de cette forêt resplendissant. Arracher une fleur à un si bel endroit me transcenderait le cœur... Mais fallait-il d'abord qu'elle existe cette fleur. Je me mis alors à jeter des coups d'œils aux fleurs. Elles se ressemblaient presque toutes à cause de cette couche épaisse de gel... Mais alors que je m'étais arrêtée sur l'une d'elle, j'entendis des pas. Me relevant aussi vite qu'une flèche je commençais à scruter les buissons.
« Il y a quelqu'un ? » finis-je par déclarer le regard dur, prête à me défendre.

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