Yui, sa grand mère, et son catalyseur [solo]

Je vais vous conter comment j'ai obtenu mon catalyseur, et ce que j'ai découvert par la suite sur l'histoire de ma famille.

L'histoire commence lorsque je n'étais qu'une jeune pouliche, je n'avais toujours pas ma cutie mark, et ma famille était toujours soudée. Mes parents s'aimaient, je les aimaient, il m'aimaient, j'avais des amis et des meilleurs amis. Tout allait pour le mieux en fait. Lorsque ma mère vint me voir dans ma chambre avec un air grave. C'était la première fois que je la voyais comme ça. Je voyais bien sur son visage qu'elle n'était pas bien. Quelque chose était arrivé.


A cette époque, je vivais encore à Filly Delphia. Ma grand mère vivait un peu plus loin que Filly Delphia, il nous fallait une heure à sabot pour atteindre sa petite maison de campagne. Ma mère me demanda de prendre quelques affaires au cas où on resterait pour la nuit. Je glissai mon petit sac sur mon dos, ma mère fit de même et nous nous mîmes à marcher. Je traînais des sabots ce qui agaça fortement ma mère qui, déjà à fleur de peau, s'énerva contre moi. Et voyant que j'étais étonnée de cette agressivitée d'habitude inexistante, son regard changea et en déposant un baisé sur mon front elle me dit doucement "Désolé Trésor...".

Nous continuâmes, le trajet était long et fatiguant à pied, surtout avec le vent dans la face. De plus je ne pouvais pas voler pour aller beaucoup plus vite, cela vexait toujours ma mère qui était une pouliche terrestre. Lorsque nous arrivâmes enfin à la maison de grand-mère, seule une faible lumière était allumée, dans la chambre de grand mère. Je m'approchais un peu plus de la porte mi close de sa chambre. Une odeur étrange s'en échappait, en tout cas une odeur dont je n'avais pas encore l'habitude: L'odeur de la mort. Moi et ma mère rentrâmes. Ma mère se précipita sur mon père pour le prendre entre ses bras. Je m'approchais du lit en les regardant. Je tournai la tête vers ma chère grand-mère. Quelle vision étrange... elle semblait si différente de d'habitude... Il ne me fallut que peu de temps pour comprendre... Ma grand mère allait partir, et ce pour toujours. Dans un certain sens je le savais, mais d'un autre je n'arrivais pas à m'en rendre compte. Cela ne me semblait pas réel. C'était un rêve ! J'aurais pu dire toutes les insanité du monde à mes parents et ma grand-mère mourante que cela n'aurait eu aucun impact sur ma vie puisque tout cela n'était pas réel. Mais le son rauque de la voix de ma grand mère d'habitude si douce me ramena à la réalité. Non non Yui, ta grand mère va mourir. Réalise la chose s'il te plaît, c'est insolent de faire comme si rien n'était. Ton père va perdre sa mère, il va être détruit et sera triste pendant longtemps. Je m'approchais de ma grand mère pour entendre ce qu'elle disait de sa toute petite voix :

Elle regarda mes parents qui comprirent qu'elle souhaitait qu'on soit seules. Ils sortirent lentement de la chambre, l'un contre l'autre, mon père me jeta un dernier regard emplit d'une profonde tristesse, et finalement ferma la porte.


Elle leva difficilement ses deux pattes avant vers le derrière de son cou, et défit une chaîne dorée. Une chaîne dont je n'avais encore jamais vue le pendentif. Elle le posa entre mes sabots. Il s'agissait d'un anneau doré, avec un petit poussoir pour pouvoir l'ouvrir.


Je tiens à préciser qu'à cette époque, j'idolâtrais une série de livres parlant d'une pouliche terrestre, qui, pour se faire accepter, se servait d'un catalyseur qu'elle avait sculptée en forme de corne. Elle se faisait passer pour une licorne et étudiait dans une école de magie, et faisait tout pour garder son secret caché. S'en suivant moult et moult péripéties.

Caramel Lullaby (à la va vite):

Ma grand mère ferma les yeux, et dans un dernier soupir, elle ne fut plus. Je mis le catalyseur à mon oreille, à côté de mon autre boucle qui lui ressemble beaucoup. Sur le coup, je ne sentie rien de spécial. Mais je savais que lorsque j'aurais ma Cutie Mark, mon pouvoir serait puissant grâce à ça.
J'ouvris la porte et pris mon père dans mes bras, en lui disant de ne pas s'en faire, que ça allait et que quand je le pourrais je guérirais les blessures de mamie aussi. Il me regarda triste avec une grosse larme dans l’œil avant de me lancer un petit sourire de réconfort.

Plus tard, j'obtins ma Cutie Mark. Et ma mère prit soudainement de la distance. En effet elle avait peur de mon pouvoir, et de ce que j'aurais pu faire. Elle devenait infâme, invivable, presque cruelle. Il arrivait qu'elle m'éloignait de mon père car elle ne voulait pas qu'il soit contaminé par ma "malédiction de mort". Pour elle, ressusciter les morts était un don donné par les ténèbres et le malin. Quand on devait manger, elle portait un chapelet et gardait toujours une croix à côté de son assiette, comme pour éloigner le démon qu'elle pensait sommeillait en moi. Mais c'est de moi, et pas de ce démon qu'elle aurait du avoir peur, car au final, c'est moi, le démon. Dès que possible, je m'empressais d'aller au cimetière où grand mère avait été enterrait. Je regardais longuement sa tombe. J'avais promis de guérir les blessures. Certes le pouvoir de Nécromancie n'était pas tout à fait celui que j'attendais. Mais je compris au fond de moi, que si j'avais eu ce don là, c'était parce que je souhaitais beaucoup trop fort ramener ma grand mère à la vie. Je m'apprêtais à lui envoyer un sort de résurrection, quand mon père posa son sabot sur mon épaule.



Je partie... énervée. S'il savait combien les morts souhaitent être vivant Ma grand mère n'aurait pas été la même... certes. Mais j'aurais abrégeais les souffrances que la mort devait lui infliger. Il est rare que des êtres souhaitent rester morts.

D'un autre côté... si elle me voyait aujourd'hui... Je ne fais même plus partie des Terres Crystalines. J'offre la vie à des êtres décomposés pour qu'ils se battent pour moi... Si Caramel Lullaby voyait ce que j'ai fais à son héritage... D'un autre côté, ce sont mes parents qui m'ont jetés à la porte. C'est de leur faute tout ça. Si j'offrais aujourd'hui une seconde vie à grand mère, ce n'est pas moi qu'elle tuerait au final, mais eux. Je me sers de ce catalyseur comme je veux, et comme il me semble le mieux de l'utiliser. Et au final, je ressuscite des gens ! Qu'y a-t-il de mal à ça franchement ? Je fais... le bien... mais je le fais peut-être mal. Mon esprit ne perçoit peut-être pas le bien de la même façon que les autres.

En attendant je suis ce que je suis, et ça personne ne me l’enlèvera.

Je vous le dis les amis, il y a une vie après la mort.
Je connais le secret de la mort, et ce que j'ai entendue à son sujet de donne pas envie de mourir. Vous pouvez me croire.