H I S T O I R E
Rocky est né a Canterlot, ville de lumière et de magie par excellence, peuplé de licornes nobles et distingués. La capitale d’Equestria aux dires de presque tous. Du moins presque tous ceux dont l’opinion compte aux yeux des habitants de la capitale Solariste. À Canterlot beaucoup se considèrent comme faisant partie de l’élite, et l’excellence est de mise.
Il est donc malheureux pour Rocky qu’il ait grandit différemment de la plupart des poulains. Là où les autres grandissaient élancés et gracieux ou encore fier et forts Rocky était juste trapu. Plutôt court sur pattes et épais. Même sa corne était plus courte et plus large que la moyenne. Et en plus, sans être un idiot, il n’était pas exactement le plus fin d’esprit et ses parents n’avaient pas une position sociale particulièrement élevée. En somme, il était la cible parfaite pour les moqueries et n’avait pratiquement aucune protection. Et alors que les années passaient le problème empirait, les autres obtenaient leur cutie marks tandis que son flanc restait vierge. Et même si ses parents ne lui faisaient jamais de reproche il pouvait sentir qu’ils étaient déçus que non seulement il n’excelle dans aucun domaine, mais qu’il soit aussi en dessous de la moyenne dans la plupart. Les autres écoliers lui faisaient peur avec la possibilité qu’il n’aurait jamais de talent parce qu’il n’était bon a rien et n’avait rien de spécial. Autant que possible il évitait ses camarades de classe, préférant rester dans son coin à faire du craft sans embêter personne.
Tout a changé un jour, lorsque la maîtresse a décidé de profiter du beau temps pour organiser une sortie dans les montagnes autour de Canterlot. Pour le petit Rocky c’était une grande première de sortir des limites de la ville, et pour une fois les autres ne faisaient pas attention à lui, trop occupés à discuter entre eux sans faire attention à la nature les entourant. Le petit licorne y fit attention lui : les grands rochers, les lichens bariolés et les petits lézards se faufilant entre les pierres le fascinaient. Et ainsi, petit à petit, il s’est laissé distancé par les autres parce qu’il prenait le temps d’admirer le paysage, allant même jusqu’à faire des pauses pour admirer les petits détails. Le fait d’être séparé des autres et de se perdre possiblement ne lui faisait pas peur, en fait ça ne lui vint même pas à l’esprit. Il avait totalement oublié le groupe.
Du coup il n’est absolument pas étonnant qu’il ait prit le mauvais embranchement, se soit retrouvé sur une partie trop escarpée de la montagne et que, après avoir perdu l’équilibre, il ait dévalé la pente et ais glissé au bord d’une falaise escarpée pour se réceptionner plusieurs mètres plus bas sur un rocher.
Ouch.Il se réveille avec quelques bleus mais rien de grave et il était toujours dans un environnement merveilleux, même s’il n’avait pas la moindre idée de comment revenir à Canterlot il était content. Sa mère lui avait toujours apprit à être polit donc il entreprit d’exprimer sa reconnaissance au roc qui avait amortit sa chute.
Merci de m’avoir rattrapé Monsieur le rocher. Et merci aussi de m'avoir permit de faire la sieste sur votre dos.Il bondit au sol et regarde autour de lui. Il se trouvait dans une grosse crevasse, à moins qu’il ne s’agisse d’une petite vallée pleine de pierraille. Le rocher sur lequel il avait atterrit était situé sur un palier au-dessus d’une montée escarpée menant au fond de la gorge. Pour le jeune poulain ce nouvel endroit ne pouvait signifier qu’une seule chose : IL DEVAIT TOUT EXPLORER !
Ce qu’il fit. Ça lui prit tout l’après midi, courant d’un bout à l’autre de la crevasse en jouant avec les cailloux issus de divers éboulements, inconscient du vacarme provoqué par son activité débridée alors même que dans l’obscurité d’une grotte avoisinante une sombre présence est perturbée dans son sommeil. Après toute cette activité physique, la seule préoccupation du petit poney alors qu’il revient au roc sur lequel il était tombé est son estomac.
J’ai faim. Tu sais où il y aurait à manger s’il te plaît ?Il y avait un carré d’herbe jaunie à côté du rocher.
Oh ! Merci ! Tu es gentil. Pas comme les autres.Il continue la conversation alors qu’il mâche l’herbe sèche.
Ils se moquent de moi parce que je suis petit. Et gros. Oh tu peux pas voir parce que t’as pas d’yeux. Attends.Il attrape son petit sac et farfouille à l’intérieur pour en ressortir une paire d’yeux à pupilles mobile et un tube de colle. Il s’empresse d’appliquer celle-ci sur ceux-là avant de placer les yeux sur une face à peu près plate de la grosse pierre. Puis il recule pour admirer son chef-d’œuvre.
Voilà ! T’as des yeux donc tu peux voir. La logique était imparable.
Je savais que tu étais pas méchant et que tu ne m’embêterais pas même si tu me voyais.Pendant que le petit poney discutait avec son nouvel ami minéral le danger approche, glissant et sinuant silencieusement entre les rocs, les anneaux de son corps squameux se déliant au gré de son avancée. À l’insu de Stallion un serpent géant s’immisce dans la dépression, se rapprochant inexorablement de sa proie.
Mmmm… t’as pas de nom non plus… et je peux pas continuer à t'appeler Rocher… Le front du petit licorne se plisse sous l’effet de son intense réflexion, puis sa physionomie s’illumine.
Je sais ! Je vais t'appeler Pillow, parce que j'ai bien dormit sur ton dos. Ça te va ?Il glousse tout content de lui-même quand soudain un sifflement lui fit tourner la tête, et il découvre avec horreur le boa constricteur dressé pratiquement à ses côtés, il recule, paniqué tout en criant :
AAAH ! C’est un méchant ! Sauve-toi Pillow !Mais se faisant il ne regarde pas où il pose les sabots et ses pattes trouvent le vide. Incapable de se rattraper à temps il dégringole la pente pierreuse, roulant sur les roches et perturbant la pierraille avant de s’étaler dans la vallée. Mais il bondit sur ses pattes juste a temps pour esquiver la morsure du serpent géant.
Pendant ce temps… l’intégrité de la pile de rocs a été dérangé, et les plus petites pierres glissent dans des positions plus confortable, mais faisant bouger d’autres blocs dans le processus, et ainsi de suite jusqu’à ce que le rocher au sommet soit à son tour mit en déséquilibre et roule en direction d’une position plus stable : à savoir, le fond de la vallée, juste à l’endroit où le reptile avait placé sa tête lors de sa tentative de morsure.
Sprotch.
Rocky regarde un instant le boa battu avant de lever les yeux, son regard plongeant dans celui du rocher.
Oh Pillow tu m’as sauvé au lieu de fuir ! T’es mon meilleur ami ! Et il lui saute dessus pour lui fait un câlin qui aurait brisé des côtes à un ami plus fragile.
Soudain le flanc du petit poney s'illumine et sa cutie mark apparu, un papillon posé sur une pierre. Le poulain en est tout excité.
Woah ! Pillow t’as vu ? T’as vu ? J’ai ma Cutie maaaaaaaark ! Elle est trop bieeeeeeeeen ! T’es le premier à la voir en plus ! Faut que le la montre à mes parents et à tous les autres ! Ils pourront plus se moquer de moi parce que je suis un flanc blanc ! Ha !Le corps du serpent lui fait office d’échelle pour remonter la pente raide menant à la vallée, et voyant le soleil se coucher il en déduit que c’est la direction dans laquelle il doit aller parce que Celestia dors à Canterlot et tout le monde sait que c’est elle qui pousse l'astre du jour à travers le ciel. Il repart donc dans cette direction, mais pas avant d’avoir promis a Pillow qu’il reviendrait.
Ce qu’il fit. Dès le lendemain. Et les jours qui suivirent. En fait il se mit à se lever très tôt le matin pour pouvoir aller voir Pillow avant d’aller à l’école et après les cours il fonçait le revoir. Dès qu’il avait le temps il allait retrouver son ami, passant ses week-ends à pousser celui-ci afin de lui faire découvrir de nouveau endroits. Au départ il ne pouvait pas le pousser beaucoup même en s’aidant de magie, mais ce n’était pas grave parce que en général les pierres passent tout leur temps au même endroit donc il suffit de pas grand-chose pour les distraire.
Et au fil du temps il put pousser Pillow de plus en plus loin et de plus en plus longtemps, parce que ce sont des choses qui arrivent quand on part crapahuter dans les montages deux fois par jour et qu’on passe ses week-ends a pousser un gros bloc de pierre. En plus il devait passer par un chemin plus difficile pour aller voir Pillow parce que le serpent était devenu “beurk” au bout d’un moment.
Ses parents étaient un peu inquiets au départ mais bon les résultats de leur fils restaient les mêmes par certains côtés et s’amélioraient dans les activités physiques, il avait sa cutie mark même s’ils n’avaient aucune idée de ce qu’elle pouvait bien dire et il semblait heureux. Donc ils ne se posèrent pas trop de question. Les autres en classe continuaient à l’embêter mais Rocky n’y faisait plus trop attention parce qu’il attendait juste avec impatience le moment où il pourrait retrouver Pillow. Bizarrement son manque de réaction semblait les énerver.
Il partait de plus en plus loin dans ses explorations des montagnes, poussant toujours Pillow devant lui. Un jour il découvrit un grand bâtiment de pierre dans les montages, dans la cours duquel des tas de poneys en pyjamas faisaient une gymnastique bizarre. Ça avait l’air drôle donc il prit son temps pour pousser Pillow, faisant des pauses pour imiter les drôles de poneys. Parfois ils se tapaient dessus en faisant leur gymnastique. Rocky n’avait personne sur qui taper, mais il regarda avec attention tout de même. Au fur et à mesure qu’il se rapprochait il put entendre ce que le maître racontait a ses disciples. Apparemment il y avait une force dans les gens, mais on ne savait pas a Qui elle était ou quelque chose comme ça parce qu’il n’arrêtait pas de demander Qui. Mais on pouvait l’utiliser pour un tas de choses si on savait y accéder du coup Rocky fit tout ce qu’il disait.
Quelques jours plus tard le maitre vint à sa rencontre et lui demanda pourquoi il poussait un rocher vers le temple et le poulain lui expliqua que c’était pour lui faire voir du pays. Comme le maître était là il en profita pour lui poser quelques questions sur la force du Qui et les mouvements de gymnastiques. Le Maitre fut surprit, mais il y répondit avant de lui demander s’il voulait un partenaire pour un match d’entraînement, ce que Rocky accepta.
Quelques instants plus tard il mordit la poussière, le maître lui dit qu’il avait plein de capacités et qu’il voulait bien l’entraîner s’il était intéressé. Rocky préférait cette nouvelle école où il n’y avait pas de méchants, donc il cessa d’aller à l’autre. Ses parents ne furent pas contents et voulurent le forcer à revenir à la précédente, même après qu’il leur ais dit qu’il allait à une autre école dans les montagnes, mais ils durent se résigner à le laisser y aller parce que l’école de Canterlot ne voulait plus de lui après qu’il eut tenté de s’entraîner avec ses camarades de classe.
Les années passèrent alors qu’il partageait son temps entre l’apprentissage des arts martiaux et la maîtrise de son Qui. Un jour le maître annonça qu’il était temps pour eux de partir découvrir le monde afin d’ouvrir leur esprit et de devenir plus fort. Ce fut une bonne nouvelle pour Rocky, il commençait a s’inquiéter parce que Pillow avait déjà fait plein de fois le tour du temple, à tel point qu’il avait creusé un chemin et ça devait commencer à être ennuyeux pour lui.
Il choisit une direction et se mit à marcher en poussant toujours Pillow. Il marcha longtemps, tellement qu’il sortit des montagnes, puis il traversa un bois où il pleuvait tout le temps, plusieurs fois des arbres bloquant le passage le forcèrent à changer de direction, il aurait pu les abattre, mais les arbres ne lui avaient rien fait, ce n’était pas leur faute s’ils avaient poussés au mauvais endroit. Une fois sortit de la forêt il poursuivit son chemin, toujours en ligne droite. Parfois il pouvait apercevoir les lumières d’une cité au loin, mais elles n’étaient pas sur sa route.
Et puis un jour il vit arrive devant une petite cabane avec un grand panneau indiquant fièrement “Guarde Frontiaire”. À l’intérieur un terrestre à l’age ancestral le regarde approcher, et quand Rocky s’apprête enfin à passer à côté de son poste en poussant son ami il lève le sabot et dit d'une voix chevrotante :
Halte là ! Poste frontière ! Z'avez des papiers ?Le jeune licorne s’arrête. C’était nouveau, habituellement quand on l’arrêtait on lui demandait pourquoi il poussait un rocher. Par contre il ne comprenait pas vraiment la question.
Des papiers ? Demande il en penchant là tête sur le côté, confu.
Le vieux terrestre tente de plonger son regard dans celui de Rocky à travers les grosses lunettes qu'il portait. Puis, après un instant il hausse les épaules.
Des feuilles ou n’importe quoi, ils sont pas très regardants sur la paperasse ici.Oh. Le moine se penche, ramasse une feuille morte par terre et la donne au vieux terrestre qui l'examine un long moment avant de la lui rendre.
Tout est en ordre ! Rien à déclarer ?Habituellement on me demande pourquoi je pousse un rocher.Petit je suis garde-frontière depuis quatre-vingts ans, et je garde la frontière d'Eternal Chaos depuis un mois. J’ai vu des choses… je demande plus maintenant. Enfin avant je gardais la frontière solariste et je devais demander mais bon ils ont essayés de me virer, retraite qu’ils disaient, comme si j’étais trop vieux pour faire mon boulot. Du coup j’ai traversé la frontière et j’ai refaire mon poste de garde de l’autre côté. Ici ils en on rien à carrer de leur frontière et ils s’en fichent encore plus de qui la garde. Ici on peut faire ce qu’on veut, enfin sauf à Arcadia, ils se sont tous assis sur un parapluie là-bas.Étrange coutume, mais le reste semblait intéressant. Si tout le monde pouvait faire ce qu’il voulait ça voudrait dire qu’il pourrait faire ce qu’il voulait sans être embêté. À moins que quelqu’un ne veuille l’embêter… mais il pourrait empêcher les gens de l’embêter sans que personne se plaigne qu’il avait cassé des trucs.
Il se remit à pousser Pillow derrière lui le vieux lui fait au revoir et le hèle une dernière fois de loin.
Bon séjour à Eternal Chaos! Restez tant que vous voulez!