Dark Tears UC - Tu auras beau pleurer, hurler, jamais le passé ne pourra changer

   J'ai beau marcher, je ne peux pas oublier. Quelque chose en moi me dis que c'est possible, que je peux redevenir comme avant, et qu'elle serait fière de moi. Pourtant, ce mal me ronge au plus profond de moi, et je ne peux pas changer, c'est au delà de mes forces. Tendis que j'avance pitoyablement sous la pluie, mes yeux se posent sur une flaque formée par l'eau. Je me regarde, je regarde cette chose étrange qui se tient devant moi.
Je n'ai rien de vraiment extraordinaire à première vu. Ceux qui me voient se disent sûrement "Il n'a pas l'air net, celui-là" et pressent imperceptiblement le pas. Je suis un simple terrestre, limité à la Terre que je connais si bien, sans rien de particulier. Pourtant, n'importe qui qui me regarde me craint, car malgré l'absence d'ailes, de corne ou autre, mon corps est un énorme concentré de muscles et de puissance. Mes pattes sont si musclées que je peux bondir très loin et assez haut, ou alors donner un coup si violent qu'au bout de deux ou trois frappes, je peux vous envoyer dans le pays des rêves. Large d'épaule, ma stature massive me permet de ne quasiment jamais perdre l'équilibre au combat. Cependant, je suis plutôt endurant, et je suis parfaitement capable de combattre pendant des heures. Malgré mon air lourd et pataud, je suis capable de faire preuve d'agilité, sans non plus être très rapide. Ainsi, sans être vraiment lent, la vitesse est ma principale faiblesse, là où on peut me vaincre, ce dont je suis parfaitement conscient. Par contre, malgré mes muscles et ma puissance, je ne suis vraiment pas beau, voir carrément moche. Mes courbes semblent grossières, comme si je n'étais qu'une vague esquisse et que le dessinateur n'a pas eu le temps de perfectionner son dessin, et le résultat n'est qu'un simple schéma. Il n'y a aucunes grâce dans mes mouvements, aucune beauté, rien qui puisse les rendre agréable à voir. Mon aspect est encore plus repoussant que je suis souvent sale, à cause du dure travail que je mène chaque jour. Mais qu'importe ! Au fond, la méchanceté gronde, et j'ai trop envie de voir les autres souffrir pour me trouver une compagne.
Je suis noir, noir de la tête au pied, sans aucunes touches de gris foncé, aucune striures plus clair, excepté une touche de blanc au bout de la queue, ainsi que des petites tâches blanches sur mes pattes, dont la forme fait penser  à des larmes. A part ça, je suis absolument noir, ce qui me permet de rester discret la nuit. Même mes crins sont noirs, et légèrement épais. Mes yeux sont d'un bleu nuit si sombre qu'il parait noir également, et très profond. C'est la seule chose attirante dans mon physique. Mais ceux qui s'y plongent n'y détecte aucuns sentiments, seulement une froideur sans nom et un peu de sadisme. Mais parfois, les jours de nostalgie, si ils y fond vraiment attention, une légère note de tristesse les fait briller et oblige presque à détourner le regard, tellement cette touche de désespoir est puissante.

   La colombe tomba du ciel, se brisa les ailes et ses plumes blanches se noircirent de boue et de terre. De ses yeux doux coulèrent des larmes, des larmes sombres... Et tendis que la tempête se lève, son cœur si pur se noircit à jamais, et la colombe devint corbeaux.
Pendant que je me regardai dans la flaque, une question me vint à l'esprit. Enfin, plutôt deux questions. Qui étais-je ? Que suis-je devenu ? Deux choses différentes, bien différentes.
Avant, j'étais une colombe, apportant la paix et le bonheur, une touche de blanc dans la noirceur de mon camps, de la douceur dans la violence des Pledgiens. A cette époque, j'étais doux, très doux et compréhensif. Tout le monde pouvait compter sur moi, sur ma douceur et mon envie d'aider, mon côté serviable et ma naïveté. Mon innocence était grande, ma pureté que je regrette parfois un peu aujourd'hui. La connaissance de mon passé m'a apporté dans le même temps touts ces défauts qui me composent aujourd'hui. L'ignorance de mon enfance fut la belle époque, quand j'étais si gentil. Gentil. Voilà un mot qui me résumait bien. Et maintenant ? Méchant est le meilleur terme. Pendant quelques mois, j'ai sombré, je me suis assombri, je suis devenu l'opposé de ce que j'étais, quelqu'un de bien différent. Avant, j'étais sur l'axe Loyal Bon, aujourd'hui, je suis Chaotique Mauvais. Et maintenant que je suis au fond, j'imagine qu'il faut que je décrive mon caractère.
J'aime voir les autres souffrir. Je suis profondément sadique, vraiment. Pourquoi ? Sûrement parce que chaque fois que je vois quelqu'un gémir, hurler ou pleurer, je considère ça comme une compensation de mes propres démons, du moins ceux de ma mère, le seul être qui m'a jamais été cher. Ainsi, à chaque fois que je blesse quelqu'un, physiquement ou mentalement, une étincelle de plaisir s'allume dans mes prunelles sombres. Suis-je fou pour autant ? Non, je ne pense pas, seulement sadique. Personne ne me connait vraiment. J'ai en quelque sorte toujours été du genre silencieux, préférant réfléchir et garder pour moi mes réflexions. Mais je suis à présent froid, distant. A partir du moment où je suis devenu mauvais, je n'ai plus jamais laissé personne m'approcher et me connaitre, encore moins gagner mon amitié, ou même mon amour. D'ailleurs, je doute même être encore capable d'aimer. Peut être est-ce une capacité toujours présente, au fond de moi, mais elle est actuellement endormie et je ne compte pas la réveiller. Je prends les choses avec froideurs, et plus rien ne me fait vraiment plaisir, excepté la souffrance des autres. Je ne montre jamais ma colère, et je ne m'emporte jamais sur le moment. Cependant, chaque blessure s'accumule aux autres, et lentement, sans me presser, je finis toujours par me venger, d'une manière ou d'une autre. Personne n'aime me mettre à dos, et rares sont ceux qui me défient, car quand j'ai un objectif, je ne le perds jamais de vue. En plus de cette détermination s'ajoute mon intelligence et ma vivacité d'esprit, ce qui me rend redoutable. Les autres préféreraient m'avoir comme ami plutôt qu'ennemi, mais je ne suis dans le camps de personne. Déloyal, aucune fidélité ne m'habite, excepté à moi même. Personne ne me fait confiance, et à juste titre, et je ne fais confiance à personne. Toujours méfiant, je vérifie sans cesse ce qu'on me dit, et je ne crois qu'en moi. Même si j’appartiens officiellement à Dark Pledge, je n'ai pas la moindre intention d'obéir aux ordres, quels qu'ils soient, ni de défendre mes sois-disant semblables. Oui, je suis égoïste, mais comment je n'aurais pu ne pas l'être, vu que les seules choses qui me rendent heureux sont les larmes et les cris de mes victimes ? Je n'obéit à personne, je suis mon seul maître et je ne veux diriger personne non plus. Non, le pouvoir ne m'intéresse pas, je veux seulement le défier. C'est bien plus amusant. De même, je remplis toujours mes objectifs en solitaire, sans jamais référer de mes plans à personne, sauf quand cela devient obligatoire. Et encore, je révèle rarement le fond de ma pensé. Aussi, je ne suis pas du tout honnête, cela va avec, je pense. J'aime également manipuler les gens, surtout si cela les fait encore plus surprise.
Sadique, égoïste, déloyal, méfiant, froid, distant, vengeur, solitaire, malhonnête, manipulateur ... Cela ne laisse pas la place à beaucoup de qualités. Déterminé, intelligent, fait preuve de sang-froid, je pourrais rajouter que j'ai conscience de mes faiblesses et de mes forces. Cette dernière chose peut paraitre anodine, mais si vous saviez le nombre de Pledgiens qui se croyaient assez méfiant que j'ai trompé facilement...  Donc oui, je suis plutôt pragmatique.
Ensuite, je suis très convaincant. Et pas forcément avec mes gestes ou ma puissance, car il est facile de convaincre quelqu'un quand on lui a mis le couteau sous la gorge, mais aussi avec mes paroles. Je suis le genre qui peux vous convaincre que non, le soleil ne brille pas, mais reflète seulement les rayons de la lune. Charismatique, aussi, un peu, malgré mon physique peu engageant. Avec moi, il vaut mieux éviter de me croiser, car si on me laisse ouvrir la bouche, j'ai tôt fait de vous embobiner avec mes combines. Combines qui peuvent prendre du temps, beaucoup de temps, car je suis très, très patient. Je ne m'emporte jamais vite, je l'ai dis plus tôt, car je trouve qu'il vaut mieux attendre son heure, surtout quand mon ennemi est plus fort que moi. Dans ce cas là, je patiente jusqu'à que l'heure arrive, et je frappe. Sans aucune pitié.

D'aussi loin que mes souvenirs sont capables de remonter, j'ai toujours aimé ma mère, de cet amour innocent et instinctif que porte un enfants à celle qui l'a porté pendant neuf mois avant d'accoucher dans une grande souffrance, dans le seul but de le voir vivre. Je crois que c'est la seule et unique personne que j'ai jamais aimé, en faite, mais je n'ai jamais trahi ou renié ce sentiment, du moins durant son vivant. Pendant longtemps, j'ai ignoré pourquoi elle m'avait baptisé Dark Tears, et j'ai cru que c'était à cause de ma Cutiemark, ces trois larmes blanches, qui contrastait avec mon pelage noir. Larmes Sombres. Cela était plutôt en accord avec ce dessin.
Je n'ai jamais connu mon père. En fait, je n'ai jamais vraiment connu personne excepté ma génitrice. J'ai toujours vécu dans les champs, comme tout les paysans, un peu en marge de la ville. Il y avait des bandits, de partout, c'est ainsi à Dark Pledge. Mais ma mère était forte, très forte, et les autres paysans l'aimaient bien, ainsi ils la protégeaient. Et moi, je pouvais grandir tranquillement, dans la plus grande insouciance. J'étais tellement gentils à l'époque, et naïf. Je ne pouvais même pas imaginer qu'on puisse vouloir faire du mal aux autres, qu'on puisse désirer les voir souffrir. Au contraire, dés que j'ai eu l'âge requis, j'ai commencé à aider les autres, à rendre de petits services sans demander de l'argent en retours. Un exemple d’humilité, je faisais toutes les tâches un peu ingrates et pénibles pour le seul plaisir de me rendre utile, de servir à quelque chose.
Ma mère n'allait jamais à la ville, seulement quand on avait besoin de médicaments ou d'autre chose. Nous vivions généralement de nous même, de nos propres productions, en en revendant un petit peut pour avoir une réserve d'argent, au cas ou. Elle ne m'avait jamais dit pourquoi elle craignait tant la cité. Tout ce qu'elle me racontait, c'était que les gens là-bas étaient mauvais et méchants, qu'il y avait pleins de malintentionnés. Et moi, je ne la croyais pas vraiment. Je lui disais que c'était sûrement par ce qu'ils n'avaient pas le choix, qu'ils avaient une famille à nourrir. Et elle me souriait, en murmurant des Peut être, mon chéri. Mais dans ces moments là, une douleur lointaine qui revenait à la charge se mettait à briller dans ses beaux yeux verts. Mais à tout juste dix ans, on a pas vraiment le cœur assez gros pour aimer les autres comme il faut et comprendre leur détresse. Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que j'aurais du deviner, et cela me met dans une rage folle, surtout quand je repense à toute la gentillesse qu'elle m'avait témoigné. Malgré ma laideur, malgré mon apparence si repoussant, elle m'a toujours aimé comme une mère ce doit de le faire. Et quand je pleurais parce qu'on m'avait fait une mauvaise remarque, elle me consolait toujours, en disant que l'important c'était la beauté qui se cachait à l'intérieur de nous même, et pas celle de l'apparence.
Mais je n'ai rien compris, et j'ai continué ma vie. Une belle et douce enfance...


J'entrais dans ma quatorzième année quand ma vie fut bouleversée pour la première fois. A cause de la mort de ma mère.
Tendis que je devenais plus grand et plus fort, elle, elle s'est affaiblie. C'était comme si une ombre lointaine la dévorait de l'intérieur, au fur et à mesure que je grandissait, et je ne comprenais pas d'où elle venait. Elle a commencé à être malade, et elle refusait que j'aille en ville chercher des médicaments. Elle refusait que je fasse quoique ce soit, en fait, en prétextant que ce n'était qu'une mauvaise passe et qu'elle s'en sortirait.
Puis un jour, alors que je venais de finir de couper nos champs, j'ai retrouvé son cadavre, gisant là, son panier à pommes renversé et vidé de son contenu. Selon toute probabilité, elle avait été agressée par un brigand de passage, avait tenté de défendre sa nourriture, et le coupable l'avait froidement éliminé, à moins que le vol n'ai tout simplement mal tourné. Cependant, elle ne semblait même pas s'être défendue, comme si elle avait voulu qu'il la tue. Mais sur le coup, je n'y ai pas pensé, je n'ai pensé à rien. J'ai seulement vu son corps étendu là, ensanglanté et couvert de blessure, et j'ai pleuré. J'ai pleuré longtemps, défendant touts les autres de s'approcher de ma génitrice, en laissant les larmes couler le long de mes joue, et humidifier le sol à mes pieds. Je me sentais si seul, perdu.
Ma mère, la seule personne que je connaissais, qui me prodiguais réconfort tout les jours et en qui j'avais parfaitement confiance était morte.

Par la suite, j'ai continué à vivre. Que pouvais-je faire d'autre ? Bien sûr, mon caractère en pris un coup. J'étais plus sombre, lunatique, un peu mois de bonne humeur. Et surtout j'ai commencé à faire preuve de cynisme, à me poser des questions sur la vie et la mort, sur le sens de ce cycle infini.
Maintenant que ma génitrice était partie, j'étais seul dans notre ferme. Ainsi, les paysans m'approchaient plus. Ils faisaient de vagues allusions sur le fait que j'étais un peu trop en marge de la ville pour un simple adolescent, que je devrais trouver un petit travail dans la cité et mener une vie plus commune à celle des autres. A ces petites remarques, je hochais la tête en disant que j'y réfléchirais peut être. Cependant, dans mon esprit, je refusais tout de bloque. Je n'avais aucune envie de quitter cet endroit où j'avais passé le reste de ma vie, et je ne voulais pour rien au monde chagriner ma mère, même si elle était morte.
Mais un jour, un vieux terrestre c'est approché de moi. Je le connaissais bien, depuis que j'étais tout petit, et il m'avait toujours aidé. Dans ma tête, c'était ce qui se rapprochait le plus d'un père, même si j'ignorais ce que c'était vraiment censé signifier. Il m'a parlé de sa voix douce:
- Tu sais, petit, à ton âge, tu ne devrais pas vivre ici. Je sais que tu ne veut pas partir, mais tu ne seras jamais heureux en demeurant ici. Les adolescents doivent s'amuser, être amoureux, éventuellement avoir de petits boulots... C'est pas une vie que tu mènes, c'est l'ombre de celle de ta mère, et malgré tout le respect que je lui dois, ce n'est pas la tienne.
Puis il s'est éloigné, en reprenant son travail. Sa remarqué m'avait touché, plus que toutes les autres, car elle venait de celui avec qui j'étais le plus proche. "proche" est un bien grand mot, car je ne le connaissais pas bien, mais il m'avait souvent aidé et conseillé. Ainsi, l'idée a commencé à s'insinuer dans mon esprit. Allez en ville... A l'époque, je n'imaginais pas encore le climat de la cité, et je pensais que ma mère n'y était pas retourné car nous n'avions pas encore assez d'argent. Je pensais que je pourrais y vivre tranquillement, qu'il suffisait d'être gentil avec les autres pour qu'ils ne te volent ou ne te brutalisent pas... Je ne savais pas à quel point je me trompais.
Puis quelques jours plus tard, je pris ma décision. J'irais en ville. Je trouverais un métier, quelque chose à faire, je construirais ma vie. Et ma génitrice serait fière de moi, bien plus que si je me contentais de son ancienne condition de paysanne. J'étais bien résolu à le faire.
Puis un jour, alors que je triais les affaires de la maison, je suis tombée sur un journal. Curieux, UC