Krieg, Gentleman Cambrioleur[Fini]

Krieg est un poney à la fourrure d'un noir de jais. Il est plutôt grand pour un poney, et aurait pu intégrer les forces armées, cependant, ses pattes avant sont beaucoup trop fines, bien plus que la moyenne, pour qu'il puisse être véritablement utile en combat. Sa crinière et sa queue sont des couleurs du feu, rouge et jaune, tranchant de manière très nette avec l'obscurité de sa robe. Au dessus de son museau allongé, deux yeux couleur or viennent embellir son faciès. L'intégralité de sa robe noire est agrémentée de petites zones blanches, l'une sur le museau, et les autres sur les sabots. Sa marque de beauté représente une pièce d'or sur laquelle est gravée un trèfle.

Krieg possède deux fourreaux à dague au niveau de ses pattes arrière, lui permettant de les attraper de manière rapide en cas de problème. De plus, au niveau de son ventre sont disposés cinq fourreaux dans lesquels sont ancrés des couteaux de lancer. En raison de son handicap aux pattes, Krieg n'a pas la puissance suffisante pour faire des dégats significatifs, cependant, il compte sur la précision dont est capable son oeil pour frapper là où il faut.

Malgré sa faiblesse aux pattes avant, Krieg reste malgré tout un bon coureur. Toujours en fuite, il a appris à contrôler son souffle pour courir vite et longtemps, faisant de lui un véritable bolide sur la terre ferme. En contrepartie, il est totalement incapable de nager, pas même la nage du "petit poney".

Krieg est une ordure de la pire espèce. Il n'hésite pas à voler tout ce qui pourrait l'intéresser, ou pourrait lui rapporter un minimum de pécule. Si pour cela il doit voler quelqu'un dans le besoin, alors il n'aurait même pas une once de regret après coup. Son esprit et son éthique sont centrés sur la loi du plus malin. En effet, du fait de sa carrure peu appropriée, Krieg déteste se battre. Pour lui, le plus malin l'emportera toujours sur le plus fort. Faisant preuve d'une intelligence très développée, Krieg aurait pu se démarquer dans des domaines culturels, voir même dans le domaine de la stratégie militaire, tant sa vision tactique est précise. Krieg n'a peur de presque rien, si ce n'est que la vue de serpents semble le rendre nerveux, voire inquiet. Malgré son coeur de pierre, Krieg essaie en général de ne pas causer la mort de manière directe. Il préfère souvent faire fuir son ennemi, ou le neutraliser sans le tuer.

Le poney sombre semble vouer une haine sans bornes au royaume de Sombra, haine qu'il dissimule lorsque le besoin s'en fait sentir. Si l'occasion lui en était donnée, il n'hésiterait pas à trahir le royaume de Sombra, sans même un regard en arrière.

Attiré par l'argent de manière irréfrénée, Krieg ira parfois se mettre dans des situations absurdes pour voler ou remporter un peu d'argent, misant parfois sur des jeux de hasard, ou même sur des courses qu'il sait truquées. Il n'a pas à proprement parler d'addiction au jeu, la seule chose le poussant à participer étant le goût de l'argent. En réalité, une seule chose passe avant l'argent à ses yeux : Les femmes. En effet, bien que vénal et pourri jusqu'à la moelle, Krieg est un grand séducteur, bien souvent incompris. Il aime les femmes, toutes les femmes, sans exception ou presque. Il ne cherche pas à s'attirer les faveurs d'une maitresse cependant, son esprit étant bridé dans un écrin de romantisme propre à la littérature. Il voit presque la femme comme une divinité, et resterait loyal à celle qu'il rejoindrait. Lorsque Krieg est confronté à une demoiselle, il n'hésite pas à se laisser vaincre sans efforts, ou à se laisser voler. Il n'irait pas jusqu'à mourir parce que c'est une femme qui attaque, mais il n'en est pas loin.

Krieg naquit sur les terres de Sombra il y a de cela 25 ans. A l'époque, l'alliance n'existait pas encore. Ses parents remarquèrent bien vite le handicap de leur fils, au niveau des pattes, et décidèrent d'en faire autant que possible un intellectuel. Krieg ne serait jamais guerrier, il n'en avait pas la carrure, ni la force. S'il devait rejoindre les armées, alors il ferait des machines, ou il établirait des plans de bataille. Dès sa plus jeune enfance donc, il fut contraint de lire des livres énormes, et d'étudier des sciences qu'il n'a jamais vraiment appréciées, afin de le rendre plus intelligent. Ses parents, fiers de son travail, ne cessaient de le complimenter sur ses progrès, se vantant d'avoir un fils qui ferait de grandes choses. Il était heureux dans cette situation, et pensait que cela durerait éternellement.

Il grandit sans grands soucis, et bientôt, il atteignit l'âge des quatorze ans. Comme de coutume, son père l'emmena avec lui, pour une promenade, afin de lui expliquer ce qui faisait la magie de la vie. Il parait que c'est une étape dans la vie, que tout enfant doit avoir avec son père un jour. Il apprit alors ce qu'aucun livre ne lui avait jamais dit. Dès lors, il découvrit en lui une sorte de fascination pour la femme. Celle ci était capable de créer la vie, à partir de rien ? Par quel miracle cela était il possible ? Dès ce jour, son comportement changea. Il n'était plus aussi familier, et développait même une sorte de respect vis à vis des demoiselles, et des demoiselles uniquement. Il continua de grandir sans que l'on tente de corriger ce travers qu'il développait, si bien qu'il s'accentua, et s'intégra à sa manière de vivre. Il passa bien des années ainsi, et, à l'aube de ses dix huit ans ...

Son père lui demanda de partir de la maison. Il semblait froid, et distant. Il lui dit qu'un fils comme lui était une honte, et qu'il devait partir tout de suite. Cherchant le réconfort de sa mère, il reçut pour toute réponse un regard glacial. Les larmes aux yeux, il tourna les sabots et s'élança. Il s'arrêta de courir après un long moment. Les larmes coulaient de ses joues, encore et encore. Pourquoi ? Qu'avait il donc fait pour mériter cela ? Il tourna la tête. Son village était encore visible. Il renifla. Il devait leur poser la question. Il courut dans l'autre sens, pour rentrer chez lui. Lorsqu'il arriva devant la porte, il comprit. En plein milieu de celle ci, une affiche était placardée. Sur celle ci, entre deux sanglots, il put lire.

Ici ont péri deux voleurs ayant trahis les lois de Sombra. Toute personne surprise aux mêmes écarts subira le même sort.

Et alors il comprit. Il comprit que ses parents l'avaient écarté pour le sauver. Il pleura de plus belle. Sombra venait de tuer sa famille. Il fuit le village, sans se retourner cette fois. Il ne voulait plus rester dans un village pareil. Il devait trouver un endroit pour refaire sa vie. Un endroit pour devenir meilleur. Et un endroit pour commencer à préparer sa vengeance, et faire tomber Sombra. Il s'établit dans une petite ville, à environ 3 heures de son ancien village. Il commença à chercher du travail, mais ne fut accepté nulle part. On n'accepte pas les gens inconnus par ici. Il avait réuni ses économies, et les avait déjà utilisées pour acheter un mois dans une auberge, repas du soir compris. Il avait un mois, après cela, il mourrait. Il arpentait les rues, chaque jour, espérant trouver quelque chose pour vivre. Un jour, il vit une pièce dorée sur le sol. Lorsqu'il voulut la ramasser, un poney posa le sabot dessus, et déclara.

-Hey petit ... Cette pièce est à moi. Je te propose un jeu. Je la ramasse, et si je la fais disparaitre, tu l'oublies. Si tu parviens à la faire revenir, tu la gardes, ça marche ?

Krieg hocha la tête. Il n'avait pas trop le choix de toutes façons, c'était la seule monnaie qu'il voyait depuis deux jours ... Sous ses yeux ébahis, le poney fit disparaitre la pièce de son sabot, comme si elle n'avait jamais été là. Il chercha, de longues minutes durant, fouillant même la crinière du poney face à lui, sans résultat. Dépité, il accepta sa défaite, et baissa la tête. Le poney tendit le sabot, et la pièce réapparue, comme si elle sortait de nulle part. Krieg se frotta les yeux. Il devait rêver non ?

-Si tu veux, je t'apprendrais mes tours. Je vais t'enseigner comme survivre ici. Mais fait attention à toi petit. Les murs ont des oreilles, et les portes ont des yeux.

Après cette rencontre, Krieg apprit. Il apprit encore, et plus que ce qu'il avait jamais appris dans les livres. Il apprit ce que ce poney étrange appelait "la magie de rue". Il était aujourd'hui capable de faire des tours de magie, qui n'avaient de magiques que le nom, pour faire disparaitre des choses de valeur que les gens donnaient, et les remplacer par des faux dans la foulée. Il avait aussi appris à reconnaitre les paris truqués, et à savoir quel poney était censé gagner la course. Il avait appris à vivre. Il vint un jour où il décida de quitter la ville. Il salua le poney, et le remercia pour ses enseignements, puis il quitta la ville, son pactole en poche. Bien sûr, il s'était fait de nombreux ennemis, des parieurs, des bookmakers, des pigeons, et à chaque fois, c'est sa capacité à courir plus vite qui l'avait emportée. Il n'avait toujours pas de marque, mais elle apparaitrait. Il décida de devenir un poney de voyage, parcourant les auberges du royaume, escroquant des gens, en volant d'autre pour vivre. Il ne s'était pas débarassé de sa fascination pour la gent féminine, et ne pensait pas qu'elle disparaitrait un jour.

Il découvrit bien plus tard sa marque de beauté. En créant dans la rue un jeu de passe passe truqué, consistant à retrouver sous quel verre se trouvait la pièce d'or, que celle ci apparut. Il fut dès lors désigné comme un escroc, reconnu pour son amour pour l'or. Il n'avait jamias songé que sa marque pourrait l'handicaper encore plus que ses pattes, mais il s'en fichait. Même avec ce handicap, il resterait des pigeons à découvrir. Et lorsqu'il le pourrait, il ferait payer Sombra.

Cinq ans après sa fuite du village, il y refit surface. Il avait beaucoup changé, et peu de poney le reconnurent. Les autres se convinrent bien vite qu'il était impossible qu'il s'agisse de lui, et pour cause, sa famille et lui avaient été tués par la garde, il y a cinq ans déjà. L'étranger demanda à acheter des terres dans le village, et, étrangement, choisit pour s'établir la localisation de l'ancienne demeure des voleurs. Il obtint une autorisation, et y fit bâtir sa demeure. L'argent ne manquait pas, et il put sans aucun problème engager de bons poneys constructeurs. Bientôt, sa demeure fut sur pied, et de nouveau, il disparut. La maison fut laissée ainsi à l'abandon pendant deux mois, durant lesquels rien ne vint troubler la tranquillité du village. Puis l'étranger revint. Il transportait une quantité d'argent importante, et il fit intervenir d'autres poneys pour faire des travaux chez lui. Il fit creuser une cave immense sous sa demeure, et en dissimula l'entrée par une trappe sous le tapis et la table de la salle de vie. Il pourrait s'en servir un jour. Il passa cette fois une longue période dans sa demeure, et ne sortit que très peu. Chaque jour, durant plus d'un mois, des marchandises lui étaient livrées. Livres épais, parfois rares, décorations luxueuses, friandises d'autres royaumes ... Il ne se refusait que peu de choses, et bientôt, des suspicions commencèrent à planer sur sa tête. Qui était il en réalité ? Et comment un poney qui ne sortait pas pouvait il se permettre un tel luxe ? Sentant les problèmes que pourraient lui apporter son apparente richesse, Krieg décida de faire appel à la guilde des voleurs. Difficile de les manquer, il suffisait de faire un peu de bruit pour les faire intervenir. Lorsqu'il reçut sa première visite de la guilde ... Il fut contraint de se défendre. En effet, de nuit, alors que, dormant d'un sommeil agité, il s'éveilla en sentant un sabot sur son matelas, il fut forcé de lutter pour sa survie, et pour ses biens. Il frappa le poney de toutes ses forces, mais ce fut bien peu et le poney parvint à se relever presque immédiatement. Son visiteur cherchait à fuir, et Krieg le plaqua au sol, usant de tout le poids qu'il pouvait employer pour l'empêcher de bouger. Il relacha la pression en entendant la voix de la jument qu'il maintenait au sol. Il resta perplexe, tandis qu'elle fuyait dans la nuit. Il patienta environ une heure avant que quelqu'un d'autre n'arrive. On lui expliqua qu'il était doté de qualités rares, mais qu'il n'était pas organisé suffisamment bien. On lui proposa de rejoindre les rangs de la guilde, et il accepta. On lui enseigna comment manipuler les armes, afin de ne pas tuer son adversaire. La guilde abhorrait le meurtre, et il était plutôt d'accord vis à vis de cette clause. En façade, pour masquer sa richesse, la guilde lui créa une enseigne dans le village, sur la façade de sa demeure. L'enseigne présentait des produits de luxe, ainsi, aucun poney du village ne venait lui acheter quoi que ce soit. En contrepartie, les chargements de marchandises pouvaient aller et venir sans éveiller de soupçons. Il perdit alors son identité, ou plutôt, il l'abandonna. Il devint alors Krieg, une part de la guilde.