Voltaire & Pégase manipulateur [EN COURS]

Voltaire

« La trahison est une moisissure verte et douce : elle ronge en silence et par l'intérieur. »

• L'apparence est importante •

Un brouhaha environnant, quelques rires, quelques mots échangés non loin d'une oreille distraite d'ébène. L'odeur d'alcool monta à la tête du solitaire qui resta inerte, seul, éloigné des grandes discussions et des éclats de joies. Les poneys de la ville semblèrent trouver leur compte dans ce bar de bas étage et malgré sa solitude, Voltaire en était parfaitement satisfait également. Dans ce petit bar plutôt discret, l'étalon l'était tout autant que son enseigne. Grand mais pas trop, robuste mais pas imposant, vif et rapide mais certainement pas autant que certains grands voleurs que l'on pouvaient rencontrer ici bas. Le genre de poney sur lequel l'on pose ses yeux, mais quelques minutes après, son image se sera déjà effacé de l'esprit de son hôte. Après tout, qui a-t-il à retenir ? Voici un étalon noir, à la belle couleur d'ébène mais à la robe souvent taché d'une poussière légèrement grisâtre.

Voltaire laissa glisser ses yeux sur un groupe de nouveaux venus. Ils attirèrent son attention pour les diverses objets en leurs possessions. Instinctivement... Il chercha à savoir qui pratiquait la magie parmi les étalons et les juments de la troupe. Si quelqu'un avait contemplé l'étalon d'ébène, il l'aurait certainement oublié, comme tous les autres... Jusqu'à croiser ses yeux d'un profond bleu d'azur. Vif, observateur, ses prunelles semblent particulière, rompant l'apparence si banale en une chose plus attrayante, plus fascinante. D'où vient ces yeux si chercheurs, avides d'une découverte qui changerait son objectif. L'étalon détourna finalement la tête, agitant l'une de ses oreilles à laquelle un anneau d'or était fermement attaché. Néanmoins, son objet catalyseur n'était pas ce dernier, mais bien le bandeau rouge attaché sur sa tête. Un rouge vif, semblable aux mèches écarlates qui parsemaient sa crinière. Jamais il ne se séparait de ce simple bout de tissu pourtant d'une importance capitale. Sans ce petit accessoire, il serait privé de sa magie... Et un nécromancien sans catalyseur était un nécromancien inutile et en danger.

Une fois sa soirée achevée, Voltaire quitta les lieux telle une ombre de passage. Toujours silencieux, toujours discret, il n'était pas rare de ne point remarquer sa présence. Il n'était pas vraiment un espion dès plus doués, ce n'était d'ailleurs pas son métier ! Mais il savait se protéger un minimum et se camoufler et de toute façon, qu'avait-il à se reprocher ? Rien. Si une âme curieuse lui avait demandé la raison de son silence, il n'aurait pas le moindre secret à cacher. Dans la ruelle qu'il emprunta, seul le bruit de ses sabots fit signe de présence. Son visage était impartial, sans le moindre sourire, l’œil aux aguets non pas d'une menace... Mais d'une potentielle convoitise. Voir Voltaire sourire ou rire, c'était assez rare de toute façon ! Son visage était plus souvent accoutumé aux rides dû à ses yeux plissés plutôt qu'aux creux au coin des joues. Sa courte crinière d'encre et d'un rouge de rose étaient sans cesse rejetée en arrière, lui évitant ainsi le moindre soucis de vue. La crinière de sa queue pour sa part, s'avérait bien plus longue, au point qu'il lui arrivait parfois de la laisser traîner dans la poussière, sans craindre de salir son blanc plumage...

Car le plumage de Voltaire ne fut jamais blanc, mais toujours noir, noir comme ses ailes de corbeaux et noir comme une nuit sans lune et sans étoiles... Une nuit superbe à ses yeux, car durant les ténèbres de ces froides périodes, il se fondait dans le décor.

• Un caractère unique •

Seul, marchant dans une rue à peine éclairée. Voltaire était dans son royaume de solitude, un royaume qu'il aimait, qu'il savait apprécier à sa juste valeur. Il pouvait entendre parfois le rire d'une famille joyeuse, ou encore des passants discutant bruyamment entre eux. Tous cherchaient la compagnie, à ne pas se sentir seul... Et lui cherchait à fuir cette lumière dont tous se servaient pour vivre. La famille... Aussi loin qu'il cherchait dans sa mémoire, il n'avait jamais vraiment été très familial. Il n'avait jamais vraiment eu d'amis... car pour lui, les gens se distinguaient en plusieurs catégories. Tout d'abord... Les idiots. Les idiots, ces gens qui pensent avec leur cœur, capable de confier leur vie entre les sabots d'un de leurs proches. Ensuite, les manipulateurs, à bien y réfléchir, il se plaçait dans cette catégorie. Les manipulateurs... A ses yeux n'étaient pas réellement cruels ou méchants. Ils réfléchissaient avec leur tête, savaient comment vivre. Il n'est point cruel de se servir d'autrui pour parvenir à ses fins. Mais l'étalon noir avait une dernière catégorie, bien distinct. Celle... Des fourbes. Les fourbes, il valait mieux les éviter de son point de vu. Capable du meilleur comme du pire, être ami avec eux était de mauvais augure... Tout comme être leur ennemi était pire encore.

Pourtant... Voltaire, bien qu'il évitait de s'enticher à n'importe quel idiot de passage, mais surtout qu'un imbécile se mette en tête de le suivre... Sa vie se résumait à négocier, à manipuler, à chercher quoi faire puis à trainer dans les bars le soir venu. Le bruit, il aimait le calme, c'est vrai, il était le calme... Mais le bruit était une chose qu'il appréciait également. Pas le bruit d'une rue remplie, mais le bruit d'un bar bondé, d'une musique parfois jouée par quelques musiciens. D'une piste de danse parfois décorée de quelques poneys qu'il ne connaissait pas. Il picolait alors devant un spectacle qui lui semblait presque lointain et inconnu. Il n'était pas jaloux, loin de la. Mais il aimait cette impression de solitude parmi la foule. Voltaire ne fut jamais habitué à recevoir des cadeaux ou de véritables compliments, mais étrangement, jamais ça ne lui manqua.

Dans sa ruelle obscurci, seul le bruit de ses sabots sur les dalles de pierre résonnaient dans la nuit noire. Il tourna la tête vers une chaumière éclairée. Lorsqu'il arriverait à la sienne, personne ne l'attendrait, elle serait plongée dans l'ébène des ténèbres. Il plissa les yeux, se demandant pour quelles raisons les poneys pouvaient tant chercher à vivre ensemble, à fonder une famille. Il ne lui semblait pas que c'était lui qui avait un problème... Mais il ne comprenait pas. Il n'avait pas non plus beaucoup d'empathie, il n'était que rarement triste pour son entourage. Ses pas ralentirent, plissant un peu plus les yeux. Non... En fait, il ne se souvenait pas du jour où il aurait pu réellement être triste pour quelqu'un. Etait-ce arrivé ? Il ne s'en souvenait pas en tout cas...

En fait, Voltaire était égoïste, manipulateur, à se servir des autres pour avoir ce qu'il désire. La guerre n'avait aucune importance pour lui, il s'en fichait éperdument. Dans son égoïsme, il lui arrivait d'être très possessif, voir jaloux, capable de faire de sales coups pour parvenir à ses fins... Et bien sur, l'étalon de charbon ne voyait jamais le problème à un tel comportement. Il se remit en marche, regagnant son foyer qu'il n'aurait ni qualifier de doux, ni d'agréable... Car il n'avait aucune attache avec ce dernier.

• De la naissance à aujourd'hui •

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